Magazine Journal intime

Ll2t 20

Publié le 31 mai 2008 par Thywanek
Les vents en émulsions de mille encens floraux
Dans les nouveaux feuillages dont la palme abonde,
Elève des caresses.
Une envie de paresse
Flotte sur la prairie. Les chants des passereaux
Miroitent, insolents, dans la lumière blonde.
A plat ventre dans l’herbe aux charnelles fragrances,
Respirant de la terre la fraîcheur suave,
Il repose tout nu.
D’apparence ingénu,
Bercé dans l’entre deux d’un pont de somnolence
Il se meut faiblement dans une lenteur grave.
Ses reins et ses épaules, comme un corps navire
Epouse et se sépare d’une onde obsédante,
Se lèvent tour à tour.
Ses jambes à leur tour
Puis ses bras se tendent au rythme de soupirs,
Suivent ce mouvement de courbes lancinantes.
Saison rapide et morne d’une adolescence
Emplie comme un jardin de festives parades,
Et d’abandon sans loi.
Caprices fous de soi,
Elevés chez des dieux dont les simples puissances
Se dispersent en passions et en dérobades.
Cambre vague approfondie d’une vague ampleur,
Il frotte son thorax et son ventre et il sent
Sa queue qui a enflée.
Le zéphyr a gonflé
Des nuées opulentes dont les épaisseurs,
Installent renversé un fastueux divan.
La chair est toute odeurs, sons de sourdes entrailles,
Jusque dans les calices les plus innocents,
Dans la close nature.
Plongeant son sexe dur
Dans l’herbe tendre et tiède son souffle débraille
Son corps pris de suées qui gronde de son sang.
Le balancier lombaire active sa séquence,
Sa verge tendue glisse sur la terre humide,
Dans les soyeux herbages.
Au dessus les nuages
Se massent tandis que l’air en sa transparence
Fond en trouble grisure où la clarté se vide.
Ce gris pâle a changé sa peau blanchie d’effort,
Ses mains agrippées, ses jambes arqueboutées,
Ses reins creusent encore.
Tout cherche le dehors,
A se débarrasser d’un impulsif essor,
D’une charge de vie dont il est débordé.
Près de l’instant où il va libérer son sperme,
Il se tend à rompre en jets de semence douce
En tordant sa cambrure.
Dans ces secondes pures
Où meurt un océan avant qu’il se renferme,
Son corps claque dans l’air et retombe en secousses.
Juste au dessus de lui, chargé d’un œil tremblant,
Le gros ciel assombri résonne de chaleur,
Et finit par céder.
Sur ce corps évidé,
Qui repose à nouveau, fébrile et frémissant,
Pleuvent les tièdes eaux des hagardes splendeurs.

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