Les profs, ça râle tout le temps. D’ailleurs c’est pour ça que c’est prof. Et puis c’est toujours en grève : à 100€ de perdu les jours de grève, c’est logique, le prof n’est pas vénal, il fait son job pour l’amour de l’art. Il supporte tes lardons mal dégrossis (je pense à certains élèves de 2de) et il encourage tes bachoteurs stressés pour l’amour de l’art. La préparation des cours, les rencontres avec toi, cher parent d’élève, les réunions prévues juste 48 h à l’avance, les conseils de classe, les corrections de copies, tout ça c’est du bonheur, du gratuit, du loisir. Pour 18-19 h face à des jeunes gens avides d’apprendre … ou pas !
Alors oui, aujourd’hui j’ai tiré ma flemme : lever à 7 h 45 au lieu de 6 h, petit-déj’ tranquille, tout ça pour perdre 100€ de salaire à la fin du mois, pour uniquement 4 heures de cours. Car pour une seule heure de cours manquée, c’est toute la journée plus les primes et congés en proportion qui sautent. Pour réclamer quoi ? la fin de l’austérité. Parce-que mon salaire baisse. Oui. A travail égal, je gagne moins aujourd’hui qu’à la rentrée de septembre. Certifiée en milieu de carrière pourtant.
Mais je n’ai pas manifesté. Non pas par manque de conviction, loin de là. Mais hier il a fallu rattraper, en après-midi, les cours d’un jour férié imposé : le 15 mai, pour que les veinards qui sont aux 35 heures puissent emmener la marmaille à la mer en faisant le pont. À un mois du bac, c’est suicidaire. Mais bon. Et cette journée de mercredi m’a eu la peau. Voilà. Aujourd’hui, j’ai récupéré. Et j’ai préparé aussi des cours pour la semaine prochaine, parce-que faut pas déconner : bosser gratis, c’est addictif.