De part mes expériences professionnelles et mes voyages j’ai pu remarquer une chose ici, en France : Les valeurs se perdent.
J’ai pu travailler pendant un an avec 750 adolescents, autant vous dire que j’ai une petite idée de l’avenir de notre nation, des valeurs qui leur ont été transmises et de leur vision des choses, de la vie. Au-delà de ça, mes expériences professionnelles franco-françaises m’ont aussi beaucoup apportées. De base croyez-moi, j’ai toujours été dubitatif sur le comportement de nos chers compatriotes mais, de un, je ne pensais pas que c’était aussi grave que ça, de deux, j’ai toujours essayé de mettre de l’eau dans mon vin en me ressassant sans cesse « Julien, tu es trop extrémiste ». Moi, jeune homme éduqué en grande partie par un aïeul militaire, j’ai eu très tôt fait de l’importance des valeurs. La politesse, le respect de tout, des anciens aux plus jeunes, des professeurs à mes camarades et de la nature-même aux pavés jonchant les rues de ma campagne… Tout n’était que respect et valeurs. Au début l’on ne comprend pas réellement, on se contente de suivre le chemin éducatif tracé par les parents et on s’étonne parfois du comportement des autres. Puis petit à petit le sens critique vient vous chatouiller les orteils. On se questionne devant le camarade qui crache, s’étonne devant la cohue que peut bien provoquer l’annonce d’une bagarre, s’ébahit devant l’ami qui dit à sa mère « non », « casse-toi », et j’en passe… Et puis l’on prend conscience petit à petit que quelque chose cloche, soit eux, soit nous, et l’on retrouve quelques personnes semblables avec qui l’on se recoupe, sans plus. La maturité grandie, l’on se dit que les valeurs des gens de notre âge n’ont que très peu d’intérêt et que la fin de la scolarité et l’entrée dans la vie active remettra un peu d’ordre dans ce monde de fous. Autant vous dire que la déception fut retentissante. Combien de collègues irrespectueux, combien de supérieurs, de directeurs insultants ? Je me demande parfois si les gens se rendent compte de l’image qu’ils renvoient pour eux-mêmes et de l’image (exemplaire) qu’ils renvoient à tous ces gamins qui prennent exemples sur les plus grands. Et là je ne vous parle que d’un entourage proche, accessible, de Monsieur Toutlemonde dans la rue, dans votre supérette, à la sortie des écoles. Qu’en est-il des personnages médiatisés ? Comment voulez-vous que nos enfants se comportent correctement quand, à l’allumage de nos téléviseurs, ils ne voient que crépage de chignons entre hommes politiques et sportifs insultants les valeurs de notre nation ? C’est un discours de vieux con, certes. Et certains trouveront même que ça n’est pas en adéquation avec mon esprit rebelle. Pourtant… Cela ne m’a jamais empêché d’être rebelle et de me révolter. Mes idées sont là, clairs, nets et précises, je vomis le système éducatif autant que la politique grabataire et arriérée de notre pays mais cela ne m’empêche pas de me comporter avec dignité. L’on peut être en désaccord, il n’est pourtant pas nécessaire de descendre dans la rue à chaque fois que c’est le cas. Évidemment, mon jugement est subjectif et je ne me base que sur mes propres expériences. Évidemment, tout le monde n’est pas comme ça et beaucoup remarquent les mêmes choses. Je n’aime pas faire dans la généralité mais il faut que vous vous remettiez en question, que vous compreniez qu’en chacun de vous réside le modèle d’un de vos enfants, de nos enfants, de futurs adultes. Faîtes attention à vos mots, à vos gestes, à votre comportement, à la façon dont vous parler de votre voisin. Il serai trop facile de se cacher derrière le côté « vrai, véritable » de votre caractère. Si l’on devait juger chacun des grands dictateurs en ajoutant : « Oui mais vous comprenez, il était comme ça on ne peut rien y faire, la vie est faîte ainsi » tout le monde crierai au scandale et appèlerai à la révolution. Arrêtez de vous trouver des excuses et agissez. Soyez dignes et montrez l’exemple.
Puis j’ai vu. En fait non, le mot est faible… La vérité (ma vérité, subjective au possible) m’a éclaté au visage. J’ai vu une terre où dès les premières minutes l’accueil fut retentissant. J’ai vu un peuple soudé, une vie basée sur le respect de l’autre, de la terre. J’ai vécu la tranquillité, l’apaisement, le calme et la cohue maîtrisée…