Jamais, ô grand Jamais…

Publié le 04 avril 2015 par Gipsy @GipsyPaladini

Se faire tatouer le prénom de son, sa petit(e) ami (e) : to do or not to do? Une question existentielle.

Conseil Nr 1 lorsqu’on entre à petits pas ou qu’on est immergé jusqu’au cou dans le monde du tatouage : surtout ne jamais se faire tatouer le prénom de l’être aimé ! Oui, mais alors pourquoi… Tatata… je n’ai pas terminé. Il y a toujours un petit nota bene en bas de la page, vous savez celui qu’on ne lit jamais parce qu’on est trop emballé à signer le contrat. Avant d’y revenir, faisons un rapide détour par un élément essentiel de notre existence : la vie. Avez-vous déjà vu une vie lisse, sans son lot de risques et d’actions passionnées ? Oh bien sûr, on peut alléguer que ces détours à la bienséance mène aux regrets bien souvent, mais imaginez-vous ne jamais avoir ressenti l’excitation que suscite ce besoin absolu de mener l’action à terme, même en sachant pertinemment que vous pourriez le regretter ? Cet affront direct à notre conscience ? J’ose avancer qu’on vit pour la plupart d’entre nous pour ces moments-là, ces frissons dont on se souviendra de la sensation des années après, même si on s’en mord les doigts. Imaginez si chaque action présente, chaque envie, devait être évaluée à long terme ? Bon sang, la société se charge déjà avec habilité de nous claquemurer dans une vie étriquée, laissons la passion, la folie parfois secouer ce fichu édifice … Comment ça il y a un âge à tout ? Vous savez ce que disait Lemmy Kilmister à ce sujet : «si tu penses que t’es trop vieux pour rock’n roll, c’est que tu l’es ! »

Fermons la parenthèse et revenons au centre du sujet. Oui, bon,  j’avoue, on a bien dû le clamer haut et fort, mon cher et tendre et moi-même, le prénom des enfants, oui, mais celui des conjoints, hun, hun ! Oh, bien sûr, les soirs embrumés de vapeurs éthyliques, j’ai dû le défier de le faire, mais sans vraiment penser qu’il oserait franchir le pas. Jusqu’au jour où ce dernier me le présenta, mon prénom, tout enrubanné, sur son bras. Je vous épargnerai l’émotion qui m’a saisie, parce que, ouh, c’est quand même le summum de la déclaration –qu’est-ce qu’on peut bien offrir en retour qui soit de taille après ça ? Puis mon esprit pragmatique aiguisé par ma raison de bonne citoyenne (oui, bon, j’imagine que ce n’est pas la première fois que quelqu’un vous donne des conseils qu’il ne suit absolument pas) a commencé à partir en équations. Oh, mon Dieu, et si on se quitte, et si on se quitte, et si… d’où le rajout à mon allégation, pour ceux qui n’ont pas franchi le pas, du petit nota bene : à moins d’avoir un prénom flexible. Eh oui, mon cher et tendre m’a rassurée, c’est que Gipsy peut-être décliné en diverses versions. Ainsi si on venait à se séparer, il pourrait se laisser pousser la barbe et les cheveux, s’offrir quelques séances d’UV, arrêtez de se laver (bonjour le stéréotype de mes amis gitans), s’acheter une guitare et apprendre par cœur le répertoire des Kings. Gipsy peut aussi être décliné en Gipsy Kiss, Gipsy Love, Gipsy spider – l’araignée Gipsy (au cas où l’imagination nous ferait défaut), etc. Pour Stephanie, Rolland ou Véronique, ça risque d’être plus complexe. Prenez l’exemple de Johnny Depp, il s’était fait tatouer : « Winona for ever »Winona (Rider) pour toujours. A la fin de leur idylle, il a fait effacer le « na », ce qui donna « Wino for ever »alcoolo à vie, ce qui lui va à ravir (enfin d’après le dernier Gala feuilleté chez le médecin).

En résumé, si vous planifiez d’entrer dans le monde des tatoués avant d’avoir trouvé l’âme sœur, que vous savez que vous ne serez pas de taille à vous mesurer à la passion et à son lot d’actes irresponsables qu’elle ne manquera pas de vous faire endurer, choisissez un mec/une nana qui a un prénom malléable. Oh, c’est bon je vous entends râler d’ici… c’est pas comme ça que ça se passe, blablabla… mais, eh, faut savoir ce qu’on veut… n’oubliez pas qu’un tatouage c’est pour la vie, pas forcément un(e) petit(e) ami(e)…

Tatouage exécuté par Don Rock du shop Eazy Ink Auteuil.