J’ai lu un très intéressant interview de l’enfant terrible de la BD, l’ukrainien Igor Baranko.
Un extrait m’a interpellé. Le voici :
« – Je m’interroge sur le temps qu’il me reste à pouvoir encore vivre de la bande dessinée.
- Vous manquez d’inspiration ?
- Non, mais même ce qui se fait en bande dessinée commence – peut-être comme tout ce qui nous entoure – à se dégrader. Quand je vais à Paris, je m’énerve toujours de voir les niaiseries qui occupent l’espace au détriment de choses vraiment intéressantes, de portée plus profonde. C’est, dit-on, ce que demande le marché : du vide, de la bêtise, du boulevard. J’ignore si le comique bas de gamme est né parce que les gens étaient stupides mais que cela ne se voyait pas, ou si c’est le comique qui les a rendu stupides. Qu’est-ce qui est venu en premier : le boulevard ou la stupidité ? Je ne sais pas jusqu’où peut tomber notre société, et cela m’effraie un peu. Enfin, on ne peut pas tous devenir des intellectuels ! »
A méditer.