L’écrevisse de Louisiane, dont la photo floue d’un spécimen mort illustre cette note, a été introduite en France par des mareyeurs dans les années 1970 : le but était d’avoir toujours de l’écrevisse à vendre, les stocks locaux étant en baisse. L’animal prolifère très vite, se régalant de têtards, œufs de poissons voire poissons eux-mêmes s’ils sont suffisamment petits, et de plantes aquatiques diverses. En 1983, l’importation de l’écrevisse de Louisiane, qui vient en fait du centre des Etats-Unis, est interdite, mais les crustacés déjà présents se reproduisent tant et si bien qu’on les retrouve dans de multiples cours d’eau, notamment en Charente-Maritime (1ère écrevisse vue sur l’île d’Oléron en 2002). Toutes les eaux, même polluées — surtout polluées — lui conviennent. La bête semble indestructible.
Elle a néanmoins des prédateurs : le milan noir et la cigogne s’en régalent voire en abusent. Il parait que la couleur des jeunes cigognes shootées à l’écrevisse de Louisiane en a été modifiée.
Source : Colette GOINERE, « La Gironde noyée sous l’écrevisse », Libération, 11 novembre 2004
Photo : réserve naturelle du marais de Bruges, 12 avril 2015