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CAMEROUN. Que cache l’assassinat de William Fouda, fils d’un conseiller de Paul Biya

Publié le 16 avril 2015 par Menye Alain

william

De violentes algarades entre dignitaires du pouvoir de Yaoundé auraient actuellement lieu. Entre stupeur et tremblements, l’annonce imminente du remaniement ministériel tant attendu, fait peur. On parle d’un volcan à venir. D’un tremblement de terre. D’un séisme politique. D’un tsunami, après l’assassinat perpétré à Yaoundé, de M. William Fouda, offcier de gendarmerie.  C’est chacun qui est, soit sur le qui-vive, soit apeuré, soit, enfin, dans la certitude d’un désaveu. Ambiance. 

Une enquête qui fait peur

Avec l’assassinat macabre de M. William Fouda, 29 ans, officier de gendarmerie et fils aîné du Contre-Amiral Joseph Fouda, conseiller du chef de l’Etat, c’est le grand retour du brigandage de jadis. Maquillée en crime rituel voire crapuleux, avec l’amputation de ses membres, il s’agirait bel et bien d’un crime politique, assortie d’un règlement de compte. Pour fuir l’évidence ? Apparemment, de nombreuses personnalités camerounaises sont impliquées dans des malversations qui ont mis en danger la vie de nos concitoyens et de certains étrangers otages de Boko Haram…

Selon nos informations, il s’agit, ici, d’une crime qui a frappé au cœur le chef de l’Etat camerounais, M. Paul Biya, dont la colère serait terrible. L’incongru dans la prose de certains médias camerounais est de relater l’information de l’assassinat, sans toutefois préciser l’effet de la cause qui sous-tend ce crime. Le Contre-Amiral Fouda aurait été chargé par le chef de l’Etat, d’enquêter sur les détournements, suite aux rançons franco-camerounaises, en vue de libérer les otages de Boko Haram, notamment la famille Moulin-Fournier.

Dans les méandres de la corruption.

C’est un secret de Polichinelle, la France et le Cameroun, main dans la main, ne payent pas de rançon aux ravisseurs…C’est une boutade. Dans le cas d’espèce, le pouvoir de Yaoundé a constaté, par la durée de certaines libérations, qu’il y avait anguille sous roche. Ainsi, l’enquête diligentée par le Chef de l’Etat camerounais aurait porté des fruits. Alors que toutes les coupures des billets avaient été marquées, pour une traçabilité éventuelle,  c’est ainsi que des coupures bien répertoriées se seraient retrouvées lors de dépôts, dans les comptes de certains dignitaires. Info ou intox ? Pour l’instant, nous ne pouvons ni confirmer ni infirmer l’information.

Le rapport d’enquête en question devait être rendu -possible que ce soit déjà le cas-, mercredi 15 avril, au lendemain de l’assassinat du fils du Contre-Amiral chargé de ladite enquête. Fichtre. Un avertissement donc, pour qu’il sursoie sa charge contre certains hauts dignitaires. La bestialité du crime, marqué au fer rouge, a touché en plein cœur le système, qui a promis de faire la lumière sur cette tuerie et de sévir avec la dernière énergie. La riposte s’annonce implacable. D’après quelques indiscrétions, sauf surprise, de nombreuses têtes tomberont, juste après l’inauguration du barrage de Lom Pangar, prochaine sortie du président Paul Biya, ce mois d’avril.

Déterminer les motivations de cet assassinat

Plusieurs pistes sont actuellement explorées. Néanmoins, celle qui revient le plus est le refus pour certains, semble-t-il, de perdre leurs privilèges et leur honneur. Ainsi, acheter des supplétifs pour aller faire la sale besogne est évident. D’autres arguent que, ceux qui ont commandité ce meurtre, accusent le Contre-Amiral Fouda de marcher sur leurs plates-bandes. Lesquelles ? Mystère et boule de gomme. Un imbroglio pour l’instant inextricable. Mais, nonobstant ces atermoiements relatifs à un début d’enquête, il est indéniable que la vérité risque d’être un véritable tremblement de terre…

Voilà qui aurait à tout le moins le mérite de montrer la face cachée de certaines personnalités, prêtes à tout pour assouvir leurs envies au détriment des autres. L’enquête doit aller jusqu’au bout, pas simplement parce que le drame touche le fils d’un dignitaire de la République. De là à parler d’un sentiment de fin d’un monde qui irriguerait la pensée camerounaise, il n’y a qu’un pas. Il y a urgence. Par conséquent, nous devons garder notre espérance ainsi que nos valeurs comme viatique pour les temps troublés, qui annoncent, me semble-t-il, un avenir meilleur. Le défunt laisse une épouse éplorée et un enfant…


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