A force de cautionner des guerres idéologiques, de prédations dites pour la « démocratie », pour soi-disant chasser les dictateurs africains et autres, le monde occidental se rend peu à peu compte de sa folie guerrière. Dans la foulée, la Méditerranée est devenue un véritable cimetière. Ainsi, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé dimanche la communauté internationale à partager la prise en charge des réfugiés, après le naufrage en Méditerranée d’un bateau avec 700 migrants. L’Europe s’inquiète, sans vouloir définir les vrais contours de ce désastre provoqué par ses soins ainsi que de ceux des Etats-Unis…
M. Ban, qui s’est dit « choqué et profondément attristé » par l’annonce du naufrage, dans la nuit de samedi à dimanche au large des côtes libyennes, d’un chalutier qui aurait fait près de 700 morts, « appelle la communauté internationale à la solidarité et au partage de la charge face à cette crise », selon un communiqué publié par son porte-parole. N’est-ce pas son organisme, par la résolution scélérate n°1973 du Conseil de Sécurité, devrais-je dire Conseil d’Insécurité, qui valida, il y a 4 ans, la guerre en Libye ?
Les garde-côtes italiens ne confirment pas ce chiffre de 700, mais précisent que ce chalutier de 20 mètres de long « est en capacité de transporter plusieurs centaines de personnes ». L’Union européenne (UE), sommée d’en faire plus depuis des jours et à chaque nouveau drame, a annoncé qu’elle allait réunir ses ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur pour prendre des mesures. Lesquelles ? Pour sûr, on s’achemine à nouveau vers une nouvelle guerre en Libye…
Sans surprise donc, ce naufrage du chalutier chargé de migrants au large de la Libye ce week-end fait redouter la « pire tragédie » de ce type en Méditerranée et accentue encore la pression sur l’Europe. Un sommet extraordinaire peut réellement changer quoi ? Tant que le partage des richesses sera aussi illégal, il ne faut pas s’attendre à grand chose, à moins de couler, avec le cynisme que l’on sait, tous les vaisseaux de fortunes de Méditerranée et faire semblant de s’indigner.
Dès ce lundi, les ministres européens des Affaires étrangères réunis à Luxembourg devaient discuter des migrations et de la Libye, pays d’origine de la plupart de ceux qui se lancent dans une traversée au péril de leur vie. Hier soir vers 22h00, le bilan officiel de ce naufrage, survenu dans les eaux libyennes, était de 24 morts et 28 rescapés, ont annoncé les garde-côtes italiens, qui coordonnent les secours.
Mais il risque d’être beaucoup plus lourd à mesure que le temps passe. Des survivants, cités par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), ont fait état de la présence de 700 personnes à bord du bateau. Le parquet de Catane (Sicile) a indiqué de son côté dimanche soir qu’un de ces 28 survivants, qu’elle a pu interroger, avait mentionné la présence de 950 personnes à bord du chalutier, dont une cinquantaine d’enfants et quelque 200 femmes.