Aller là-bas, alors que j'y vais à présent à reculons. Je me dis qu'il le faut, pour elle, même si elle est absente et pourtant tellement là. Peur idiote de son regard hagard.
Y aller pour ma soeur qui s'est dévouée, y aller parce qu'il le faut après tout, le passé nous lie, la famille aussi... L'amour mon dieu, l'AMOUR!
La voir toute fine sur son lit, la bouche tombante. Je ne la reconnais plus, elle qui était si pimpante. Faire comme si de rien n'était, alors que tout crie dans mes oreilles que NON c'est pas possible, comment fait-elle? Elle souffre, c'est l'évidence même.
J'ai mal dormi, je ne voulais pas passer la nuit sous le même toit, la peur de la mort qui rôde, ma conscience qui saigne. La honte de ne pas être détachée et faire qu'elle se sente mieux. Admirer ces femmes autour d'elle, ma tante, ses amies, ma sœur et les aides soignantes.
Regarder nos filles qui jouent, éviter le chien trop imposant, mettre mon visage au soleil pour me sentir vivante, déposer un baiser sur ses joues et retourner dans ma tanière.
Pour faire une prière.
Bonne soirée