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De: HITLER, connais pas ! à : Mon FUHRER

Publié le 27 avril 2015 par Georgezeter
De: HITLER, connais pas ! à : Mon FUHRER

Imposer à une jeunesse se sentant de moins en moins concernée par le " devoir de mémoire", me semble à mon sens aussi improductif qu'imposer une séance de jogging chaque matin à un lève tard. Depuis Sarkozy et sa presque lecture obligatoire de la lettre de Guy Moquet dans les écoles et collèges, à Hollande - Valls en relais avec leurs injonctions au "souvenir de mémoire" presque hebdomadaires; Nous sommes dans la surenchère de démonstrations mémorielles en tous genres; Mais il faut dire que les années se terminant par le chiffre 4, ou 5 s'y prêtent, car avec 1914, puis 1944 il y a eu de quoi, puis, 1945, et le 70ème anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale, et la "découverte" des atrocités nazies et la libération des camps de la mort - Le mot "découverte" est entres guillemets, car, les puissances alliées connaissaient depuis 1942 avec certitude l'existence des camps de la mort et ne firent absolument rien...

Selon Olivier Lalieu,

" Honorer la mémoire relève en fait du souvenir, tandis que le devoir de mémoire c'est maintenir présent dans l'esprit de tous."[i]

MAIS:

" En effet, une des limites du devoir de mémoire est qu'imposé à des générations nouvelles, qui n'ont pas été partie prenante dans les régimes politiques ou les phénomènes politico-sociaux ayant conduit à des crimes de masse, peut provoquer chez celles-ci le rejet de ce devoir, si elles se sentent culpabilisées par le seul fait d'appartenir à une nation jugée responsable de ces crimes. On en voit l'exemple dans le révisionnisme au Japon."[ii]

Il pourrait en être ainsi en France, ou pas plus tard qu'hier François Hollande rappelait du site du camp de concentration du Struthof[iii] que " L'antisémitisme et le racisme sont encore là" ; Mais surtout, par ces rappels, incessants de la collaboration des autorités et de la police/justice, du marché noir, des 40 millions de dénonciations, des femmes françaises se compromettant avec des soldats allemands, du Pétainisme, de la rafle du Vel' d'Hiv, des trains en partance pour les camps, du camp de Drancy; et autre bassesses où se sont compromises des générations lointaines pour ces jeunes; Jeunes, qui bien souvent sont issues des vagues de l'immigration européenne, nord africaine, africaine ou asiatique, des départements d'outre mer, ou encore de régions où il y eu de très forts mouvements de résistance, qui se sentent : ou bien non-concernés historiquement, ou bien, insultés dans la mémoire de leurs ancêtres vivants ou disparus. Il faut tout de même se poser la question de comment est exposé à nos jeunes l'histoire du pays où ils sont nées, où ils grandissent ? " Les historiens reconnaissent la nécessité de la mémoire, mais certains mettent en garde contre l'abus d'une " injonction à se souvenir ". Le devoir collectif et officiel de mémoire ne doit pas, selon eux, se substituer au travail personnel de mémoire, ni devenir un " raccourci moralisant " qui éluderait " l'extrême complexité des questions " qu'il soulève." Il ne faut pas confondre la mémoire des victimes, qui résulte d'une vision subjective et prend une valeur propre à chacun, avec le travail critique de l'historien qui vise à dégager une vérité commune. Donc=

Le raccourcie du président " L'antisémitisme et le racisme sont encore là", devrait être un peu plus nuancé ou du moins mieux formulé, au lieu de jeter en pâture ces mots qui ne transmettent rien, à part un peu plus de confusion dans la société française qui a déjà du mal à trouver sa cohérence... Mais surtout quel message pour notre jeunesse? Le devoir de mémoire sonnerait comme une obligation de se souvenir... Et obliger des jeunes gens à quelque chose... C'est comme, interdire de fumer de la Marijuana... On voit le résultat !

J'ajouterais: que le devoir de mémoire c'est que "cela n'arrivera plus jamais"... Ouais! Il n'y a pas longtemps, en 1992, le camp de concentration d'Omarska dans l'ex Yougoslavie, des photos de visages émaciés par la faim et : "Le bâtiment dédié aux interrogatoires, un témoin rapporte " le sol est [...] recouvert de taches de sang. Sur le radiateur, il y a des cheveux, de la cervelle, des fragments de crâne [...] les membres sont sectionnés au niveau des coudes et des chevilles, et la gorge est pratiquement tranchée en deux ". 13 000 qui y ont été internées, 5 000 personnes auraient été tuées, souvent dans des conditions atroces: bastonnades avec des barres de fer recouvertes de barbelés, émasculation par arrachement des testicules au moyen d'un pare-chocs de voiture."[iv] Que cela ne se reproduira jamais... Et le génocide du Ruanda ? Malheureusement, de la part des peuples, et de leurs leader, il y a un oubli de mémoire manifeste, un penchant pour les solutions extrêmes, "finales"; alors que faire?

Il y aurait bien une autre approche, que je soumets.

En 1963, alors que Bertrand Tavernier n'a que 22 ans, il tourne un intéressant documentaire, appelé HITLER, CONNAIS PAS ! C'est l'interview de 11 jeunes qui nous parlent de leur vie, de leurs aspirations, de leurs frustrations et déjà aussi, de cet "oubli" de ce qui s'est passé durant la seconde guerre mondiale... Et oui, jeunesse regarde devant, et rarement derrière; ils étaient nées tous en 1943, et furent durant leur enfance "bercés" par cette haine du "boche", de ces "collabos", de ces atrocités. Tant et si bien, que déjà ils voulaient laisser "ça", aux vieux... Puis, ils prirent de la bouteille, et comprirent; ils firent leur chemin intérieur, leur devoir volontaire de mémoire... Alors, pourquoi aujourd'hui, vouloir à toute force ne pas donner la même chance à nos jeunes?

Une autre possibilité: MON FUHRER, film bouffon tourné en 2007, par un juif allemand, Dani Levy, vient "dédramatiser" le personnage sulfureux d'Hitler (qui peut être attirant pour certains esprits fragiles), en le tournant en ridicule pathétique.

L'histoire: Hitler est déprimé car il sait que la guerre est "kaput"; Goebbels engage un coach juif pour le remotiver.

Ces deux possibilités (entre des milliers) devraient être aussi vues et entendues dans nos collèges et lycées: donner, une autre perspective, écrire aussi une autre dialectique, une autre didactique, afin, d'être perçue comme étant non pas : un DEVOIR sur table de la mémoire, mais un besoin de mémoire... Mais là, je demande de l'intelligence à des gens de pouvoir, qui ne vivent QUE dans la manipulation... Heureusement, nos jeunes sont bien plus intelligents que ces vieilles barbes qui disparaitront bien un de ces jours; Et alors, à leur tour, lorsque qu'ils seront vieux, ils comprendront; je l'espère: Donner du temps au temps...

Georges Zeter/Avril 2015 Lien sur Dailymotion de: Hitler, connais pas! http://www.dailymotion.com/video/x9bukg_hitler-connais-pas-1-5_webcam Vidéo trailer Mon führer https://www.youtube.com/watch?v=zpgSCP1-g74 Vidéo de la rencontre jeunes spectateur et metteur en scène https://www.youtube.com/watch?v=SbEFCUpzjKM

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