La saison des safaris

Publié le 05 mai 2015 par Corboland78

La saison des safaris photos reprend. Il était temps, je commençais à m’impatienter. Certes j’avais ressorti ma tenue du placard, mon bermuda laissant la gambette à l’air, mais la pluie et un rafraichissement des températures avaient contrecarré mes projets grandioses d’échappées solitaires dans les fourrés et taillis du grand parc en lisière de forêt, non loin de chez moi.

Alors ce lundi matin, quand le soleil éclatant m’a accompagné durant mon petit-déjeuner j’ai bien vite compris qu’il fallait en profiter sur le champ avant que l’occasion ne file. Bien vu l’aveugle, comme on disait dans ma jeunesse. Cette première matinée de sortie en nature, le boîtier et son téléobjectif calés sur mon ventre comme un appendice suspect, a été un franc succès.

Outre les oies du canada et les cormorans au bord du bassin, hôtes à demeure qui ne m’épatent plus, j’ai réussi à shooter quelques petites bestioles, heureuses tout comme moi de profiter de ces beaux rayons de soleil pour butiner de-ci, de-là, indifférentes à mon manège de voyeur en goguette. Quelques cantharides (Cantharis Fusca) ont posé devant mon zoom sans rechigner à la pose.

Mais la matinée s’est avérée plus riche que prévu quand je suis tombé en arrêt sur deux biches qui broutaient tranquillement dans un champ bien dégagé et propice à la fuite si nécessaire. Depuis deux ans, je n’en voyais plus. Et là, ce matin, deux d’un seul coup ! Le chasseur qui sommeille en moi, réveillé en sursaut, a retrouvé ses instincts. D’arbre en arbre je me suis rapproché au plus près de la lisière de leur terrain de broute et planqué derrière un tronc, comme un paparazzi guettant un accouplement Hollande/Gayet, j’ai shooté en rafale à l’instar d’un Hollande (encore) au Qatar.

La boîte à images bien remplie, je suis rentré chez moi le cœur plein d’allégresse, pressé de classer tout cela dans mes dossiers.