Andrew Ellis, chercheur à l’Université d’Aston, à Birmingham, est formel: internet va s’écrouler dans huit ans, la quantité de données numériques à transporter étant trop importante, souligne-t-il dans le «Daily Mail». Déjà exploité aux trois quarts, «internet ne va pas tenir le coup».
Il faut dire que toute la population est devenue de plus en plus gourmande, le monde compte trois milliards d’utilisateurs, c’est deux fois plus qu’il y a sept ans. Une population également plus exigeante, la connexion se doit d’être plus rapide: de 2 Mb/seconde il y a dix ans à 100 Mb/seconde aujourd’hui. La faute au web, aux mails, au streaming, aux réseaux sociaux… Tout aujourd’hui passe par internet. Et donc, «selon mes calculs, le point de saturation se situe dans huit ans», indique Andrew Ellis.
Ingéniosité humaine
Que faire pour que cela n’arrive pas? Installer davantage de fibre optique, mais cela aurait un coût que devraient sans doute absorber les internautes. Cela poserait également un problème énergétique: le Net consomme déjà 2% de la production mondiale d’électricité. Au Royaume-Uni, notent les chercheurs britanniques, entre 8 et 16% de la consommation électrique est liée à l’utilisation d’internet, c’est l’équivalent de la production de trois centrales nucléaires. En cas d’augmentation des capacités de la Toile, ce chiffre pourrait doubler tous les quatre ans.
Une grande conférence est organisée le 11 mai pour débattre de la question et Jérôme Colombain, journaliste high-tech de France Info, se veut toutefois plutôt rassurant. «Ces prévisions alarmistes ne tiennent pas compte de l’ingéniosité humaine à laquelle on ne peut s’empêcher de croire. Il y a quinze ans, on croyait que la vitesse maximale d’internet à la maison resterait plafonnée à celle d’un modem de 56 K et puis on a découvert l’ADSL», conclut-il.
(mc/20 minutes)