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Le Biller Amer #17

Publié le 09 mai 2015 par Observatoiredumensonge

Ce qui ne veut pas dire que nous approuvons.

lettre copie

   Le Billet Amer #17 

Par L’Aigre Doux

Le racisme est la pulsion la mieux partagée du monde. Ce qui se passe en Afrique du Sud, ce symbole de la lutte contre l’apartheid et toutes les discriminations qui en découlaient, démontre s’il en était besoin que le fait d’en avoir été victime n’immunise pas contre sa pratique.

Depuis des mois maintenant, la patrie de Mandela est le théâtre d’une effroyable chasse à l’homme. Si les proies avaient été les blancs qui se sont maintenus dans leur pays, la conscience internationale en aurait moins été gênée. Mais en l’occurrence, ce sont des africains qui sont victimes de la part d’autres africains de véritables pogroms. Comme quoi l’origine ne protège pas de ces persécutions ordinaires dans l’histoire de l’Humanité, le statut d’étranger étant rédhibitoire en la matière.

Ceux qui subissent ce tragique traitement sont les millions de travailleurs, venus des pays voisins, qui avaient cru de bonne foi et légitimement pouvoir profiter chez leurs voisins, dont ils avaient soutenu le combat de libération, d’un développement économique que la communauté internationale avait voulu exemplaire. C’était compter sans l’impéritie des successeurs de Madiba. Las, en période de récession, pas question de laisser les immigrés « manger le pain » des authentiques citoyens sud-africains. D’où la tentation de leur en faire passer le goût.

Rien de nouveau sous le soleil ardent de l’Afrique enchantée où le terrible souvenir du génocide rwandais hante toujours les mémoires. Nul n’est besoin de tous les doigts d’une main pour dénombrer les exemples d’indépendances heureuses depuis le demi-siècle écoulé, dans ce continent dont les vagues de souffrances viennent s’échouer journellement sur les rives de la Méditerranée européenne.

L’expérience des autres ne sert jamais. La réponse d’un responsable indépendantiste, l’Algérie, à la question d’un journaliste sur un modèle réussi d’accession à la souveraineté, laisse pantois : 50 ans de dictature militaire, une guerre civile qui a fait 300.000 morts dans les années 90, l’accaparement des immenses richesses du pays par une caste corrompue, une misère absolue poussant des centaines de milliers de gens à fuir vers cette France honnie…on pouvait espérer plus exaltante perspective d’avenir pour la population calédonienne.

Mais nous c’est pas pareil…

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Si les représentants des 28 pays de l’Union Européenne réunis à Bruxelles voulaient donner du grain à moudre aux eurosceptiques, de plus en plus nombreux à manifester leur rejet de l’ambitieux projet dévoyé de l’après- guerre, ils n’auraient pu mieux faire. Une fois de plus ce grand corps malade, incapable de prendre la moindre décision, alors que sa survie est en cause, empêtré dans les égoïsmes nationaux, a donné la triste mesure de sa déliquescence.

Derrière des déclarations de façade, uniquement destinées à calmer les opinions publiques exaspérées par le laxisme et la démission de leurs gouvernements, le message est clair : comme d’habitude l’Europe ne fera rien. Que l’Italie et la Grèce continuent à se débrouiller avec les foules de clandestins qui déferlent sur leurs côtes, quand ces infortunés pays ne sont pas contraints de les sauver d’un naufrage soigneusement programmé par les passeurs pour déclencher les procédures humanitaires irréversibles. Que les filières maffieuses prospèrent sur la misère et le malheur sans aucun risque de voir leur lucratif commerce contrarié. Que le torrent s’amplifie- jusqu’à quelle force destructrice ?- au risque de déstabiliser en profondeur nombre de pays de ce délirant espace Schengen, c’est la loi du chacun pour soi qui prédomine. Comme toujours pourrait-on dire.

Jamais ce grand Machin, pour reprendre une expression célèbre, protéiforme, sans colonne vertébrale, sans nerf et sans muscle, ne sera apparu aussi inadapté aux réalités de notre temps, incapable d’imprimer sa marque sur des événements susceptibles de submerger son confort tranquille.

L’incroyable et insupportable solitude de la France sur le terrain militaire, où seules nos armées sont en action contre les hordes sanguinaires, donne le juste ton de cette incohérence conceptuelle qui interdit tout espoir de gouvernance solidaire entre ces trop nombreuses nations, membres de l’UE. En attendant l’entrée de la Turquie du très islamiste Erdogan qui parachèvera l’œuvre de perversion de l’idéal porté par les pères historiques de l’Europe.

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L’Histoire calédonienne a une constante : l’incapacité chronique de ses acteurs à régler les problèmes internes sur place. La seule fois où nous avons tenté de le faire, c’était par le biais condamnable d’une guerre civile.

Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou, malgré leur charisme et leur autorité incontestables sur leur camp respectif, en ont fait les premiers l’expérience. Il a fallu aller à Matignon puis à Oudinot en 1988 pour mettre un terme aux affrontements sur le terrain dans des conditions, celles de l’esprit et de la lettre des Accords signés à Paris, qui auraient été violemment contestées de part et d’autre et pour tout dire irréalisables si les négociations s’étaient déroulées à Nouméa. Depuis, l’appel à l’arbitrage du gouvernement de la République a souvent été sollicité voire exigé, tout au long du processus institutionnel. Bis repetita placent avec l’annonce de ce Comité des Signataires impromptu, intervenant sur proposition du Président de l’Assemblée Nationale, Claude Bartolome, après une manifestation d’ampleur qui a montré le niveau de mobilisation des Loyalistes face aux manœuvres du pouvoir socialiste.

En réalité, et quoi qu’ils en disent, de droite comme de gauche, les responsables de l’Etat au plus haut niveau n’ont jamais laissé la main aux acteurs locaux. Depuis Mitterrand remettant en cause son engagement de campagne présidentielle en faveur des indépendantistes jusqu’à Hollande, ouvertement de parti pris sur les revendications du FLNKS, en passant par Chirac, réformant la Constitution pour geler le corps électoral ou Nicolas Sarkozy s’engageant pour la maintien de la Nouvelle-Calédonie dans l’ensemble français, aucun d’entre eux n’a jamais tenu ce fameux positionnement impartial qu’ils prétendent , contre toute évidence , respecter, à équidistance entre les deux camps. D’ailleurs, comment le Pouvoir pourrait-il jouer les Ponce Pilate, se lavant les mains d’un problème mettant en jeu l’avenir d’un territoire de la République?

Ne nous méprenons pas. Nos missionnaires à Paris lors de cette réunion devront faire preuve de vigilance afin de décoder les signaux qui seront émis par les représentants du Gouvernement. Nul n’ignore l’influence décisive de certains conseillers ministériels dans l’écriture suggestive des Accords. L’art de trouver les formules qui anesthésient… C’est sans doute pour l’avoir négligé lors des précédentes rencontres que ce brouillard institutionnel habilement répandu sur les négociations ayant conduit aux Accords, a permis un certain nombre de remises en cause et de contestations notamment sur la composition du corps électoral, dans toutes ses définitions.

« Si tu me trompes une fois, c’est ta faute, si tu me trompes deux fois, c’est ma faute ». A bon entendeur…

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Comment mener une guerre tous azimuts contre les tenants d’un djihad protéiforme, hors de nos frontières et sur notre territoire national, avec une armée réduite à sa plus simple expression? Cette insoluble équation est régulièrement dénoncée par tous les spécialistes de ces questions vitales pour l’indépendance et la sauvegarde de la Nation.

De plans de réduction des effectifs en économies de moyens, le potentiel de nos forces militaires s’est dégradé dans le même temps que les dangers qui menacent nos sociétés se démultipliaient. Entre le Vigipirate alerte maximale décrété depuis les attentats de Paris en début d’année et les opérations extérieures dans lesquelles nos forces combattantes sont pleinement engagées, la Grande Muette atteint son point de rupture pendant que nos « alliés » européens regardent ailleurs pour ne pas avoir à s’en mêler, nous laissant le soin de gérer seul des situations qui les concernent tous.

Le Ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, qui n’en peut mais, a dû user de toute son influence auprès de son ami François Hollande pour ralentir mais non arrêter le démantèlement de notre potentiel militaire programmé dans le fameux « Livre Blanc ». On ne supprimera finalement que la moitié des effectifs qui devaient partir… Comme pour le chômage, on espère que la courbe des demandeurs d’emplois ralentira sa progression ! Concession ultime, 3 milliards d’euros de plus répartis sur trois années. Quand on connait le prix unitaire d’un missile tiré sur les positions de l’Etat islamique, il va falloir compter les coups.

Cette facilité politique qui constitue depuis des années la variable d’ajustement budgétaire privilégiée a été utilisée par tous les gouvernements. Pas de dangers de grèves, pas de mouvements sociaux…serrez les rangs pour masquer les trous béants dans le dispositif !

On se croirait revenu au temps du Front Populaire, quand les moyens militaires de la France se réduisaient alors que Reich hitlérien se réarmait. Le réveil risque d’être aussi brutal.

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C’est, depuis plus d’un siècle, une des causes les plus exaltants portée par une partie de l’Humanité, celle dont nous sommes : les droits des femmes, l’égalité de traitement avec les hommes, leurs libertés essentielles de citoyennes, la reconnaissance de leurs mérites.

En France, pays des Droits de « l’homme » et d’une République qui écrit fièrement sur ses frontons depuis deux siècles sa devise généreuse «  Liberté, Egalité, Fraternité », il a fallu attendre 1945, anniversaire que l’on vient de célébrer, pour qu’elles bénéficient d’une disposition inscrite par le Général De Gaulle dès 1942 dans son programme d’après- guerre : la possibilité enfin accordée de voter. A l’époque, les plus réticents à adopter cette loi furent…les socialistes. Au prétexte que les électrices étaient plus soumises aux pressions de l’Eglise que les électeurs!

Depuis, ce combat n’a jamais cessé et de belles figures contemporaines l’ont incarné : Elizabeth Badinter, Simone Veil, Gisèle Halimi, obtenant par leurs actions, leur détermination, leur rayonnement, des avancés successives sur un chemin toujours, et encore, pavé par certains de mauvaises intentions. Le statut de la femme, s’il est aujourd’hui bien établi dans nos sociétés démocratiques, constitue un des enjeux essentiels de la guerre menée par les islamistes contre notre civilisation.

Enfin vinrent les Femens, la négation radicale et absolue de toutes les vertus de cette féminité essentielle à l’équilibre de notre monde. Cette organisation, abime d’intolérance, de vulgarité, d’indécence, gourmande de profanations en tout genre, nous livre ses misérables prestations obscènes sous l’œil voyeuriste et complice des médias qui en démultiplient l’impact. Adeptes du « sextrémisme » comme elles se définissent, ses militantes, ainsi que l’ont révélé celles qui s’en sont retirées, sont soumises à une discipline de fer, à un lavage de cerveau, longtemps sous la domination d’un gourou, Victor Sviatski, qui les a depuis peu abandonnées à leur triste sort en disant publiquement tout le mal qu’il pensait d’elles. La MIVILUDES, organisme officiel chargé de lutter contre les sectes, a d’ailleurs demandé que ce groupe anarchiste soit défini en tant que telle.

Le fait qu’elles se soient produites à l’occasion de la manifestation du Front National le 1°mai en fait presque, pour la presse bien- pensante, des héroïnes nationales. Une lâcheté supplémentaire qui constitue une atteinte portée à cette dignité humaine que les femmes, les vraies, ont su conquérir de haute lutte au fil du temps.

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Le réalisme est, en politique, le qualificatif policé du cynisme. Le Président de la République nous en offre un bel exemple avec sa tournée triomphale dans les pays arabes. A l’aune des mirifiques contrats de fournitures d’armements signés au cours de ce périple avec les chefs d’Etats de ces pays richissimes, on comprend mieux les arcanes souvent obscurs de la politique française dans cet Orient compliqué. Point de retenue morale en la matière, seule compte l’accumulation des milliards d’euros que rapportent ces marchés, aubaine inespérée pour un futur candidat à la réélection en 2017. Peu importe que nos chers clients tenants du Wahhabisme, la forme la plus radicale et obscurantiste de l’islam, soutiennent ouvertement depuis des décennies toutes les organisations terroristes, Al Quaida entre autres. L’important c’est le business.

Le Qatar, qui ne nous veut que du bien, finance avec l’accord implicite des autorités françaises nombre d’associations, œuvrant dans nos banlieues, sans doute pour expliquer aux jeunes des cités les vertus de la tolérance et leur faire découvrir les délices de la démocratie. De même, les imams qui prêchent certainement dans les mosquées « françaises » l’amour du prochain et incitent aux voyages organisés vers la Syrie ou l’Irak, ne sont en rien inféodés à ces potentats arabes salafistes disposant de l’arme absolue : les pétrodollars. Une lumière devenue aujourd’hui plus éclairante, qui explique l’acharnement de notre pays contre Bachar El Assad, alaouite proche des chiites, ennemis mortels de nos nouveaux amis, au risque de livrer ce pays aux même ravages que la Lybie, l’Irak ou le Yémen. Le fait que le régime syrien, si exécrable soit-il, ait toujours défendu les minorités religieuses, dont les Chrétiens, contre les radicaux islamistes ne compte pour rien.

« Pas de contrepartie » a osé dire François Hollande à propos de la vente des « Rafales » alors que dans le même temps la direction d’Air France s’inquiète des rumeurs d’ouverture de dessertes supplémentaires sur les destinations métropolitaines au profit de la compagnie aérienne du Qatar. Un tel aplomb dans l’usage de la langue de bois rappelle vertigineusement les belles promesses non tenues du « Moi, Président » d’inoubliable mémoire.

Qui a dit « Les capitalistes nous vendront la corde qui servira à les pendre ? »

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Feu à volonté : l’énorme retentissement médiatique autour de l’affaire Ménard à Béziers, de la tragi-comédie orchestrée par Jean-Marie Le Pen contre sa fille, « félonne et répudiée », de ces pauvres femen «  brutalisées » par le service d’ordre du FN alors qu’elles manifestaient comme d’habitude « pacifiquement » seins nus et salut nazi pendant le discours de Marine Le Pen, pose aujourd’hui question : existe-t-t-il encore en France un autre sujet d’intérêt que le Front National ? Même le Président de la République, en tournée triomphale chez nos nouveaux amis des émirats démocratiques, a cru devoir se fendre d’un commentaire sur le « fichage ethnique ».

Mouvement de peur panique ou dégénérescence absolue du débat politique ? Un peu des deux sans doute alors que le seul espoir angoissé des ennemis du Front National se situe non pas au niveau du débat d’idées, en allant combattre les argumentaires développées par Marine Le Pen et ses amis, mais sur l’aubaine problématique d’une possible rupture interne du mouvement provoquée par ce conflit politico-familial hors norme.

Les partis dits de gouvernement, englués depuis des décennies dans le cloaque du politiquement correct, n’ont plus la capacité et peut-être même la liberté, sous l’œil sévère et sourcilleux de Madame Taubira, d’affronter les difficultés quotidiennes que rencontrent les Français. Les analyses des scrutins récents effectuées sur tous les plateaux de télévision par les « spécialistes » sont aux antipodes des réalités existentielles de tous ceux qui subissent, dans leurs quartiers et dans leurs cités, dans leurs biens et dans leurs personnes, les conséquences de politiques irresponsables que nul n’a le souhait ou le courage de remettre en cause. Le bulletin de vote reste alors la seule manifestation possible de leur désarroi, malheureusement jamais pris en compte. Quand les mots employés pour définir une réalité sociale deviennent des maux condamnables par les tribunaux, l’espace laissé à la réflexion et à l’action pour y remédier devient inexistant.

Si la République est en danger, et elle l’est manifestement sur son propre territoire géographique, les républicains et ceux qui sont aux commandes de l’Etat ont l’impérieux devoir de se mobiliser, de regarder les choses en face et d’affronter les vrais problèmes. Pas grand- chose à attendre dans ce domaine des actuels gouvernants ceci, comme l’ont dit, expliquant cela…

L’Aigre Doux


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*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur ***

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