Une petite BD, en réaction au concours "spécial Foutage de gueule" lancé par le magazine Biba et Little Market... et aussi en réaction à leurs réponses.
S'il vous plaît, prenez le temps de lire, en-dessous, le texte explicatif de Marie Meier, qui a su trouver les mots justes.
Cette affaire a pas mal circulé sur des groupes Facebook de designers, illustrateurs, graphistes, etc. Beaucoup d'entre nous sont allés poster des commentaires expliquant en quoi ces pratiques sont honteuses, dangereuses pour notre métier. Vous pouvez lire les nombreuses réactions (ainsi que les réponses de Biba et Little Market, qui valent leur pesant de cacahuètes) sur ces deux pages Facebook:
La page du concours, chez Biba.La page du concours, chez Little Market.
Ils refusent pour l'instant de changer quoi que ce soit, et restent droits dans leurs bottes malgré nos réactions. N'hésitez pas à laisser un commentaire vous aussi, ça jouera peut-être!!!
Ils filtrent nos commentaires sur leurs sites (même quand on ne s'énerve pas, et qu'on ne fait qu'expliquer), mais heureusement, ne peuvent pas le faire sur les réseaux sociaux.
Voici leurs comptes Twitter: Twitter Biba,Twitter Little Market.
Et le texte explicatif de Marie Meier (merci à elle!!):
Quand nous choisissons de faire un métier dans le domaine artistique, nous savons que la route sera souvent longue, souvent chaotique et probablement assez mal comprise par les gens qui ne sont pas de la partie. Nous espérons tous aussi pouvoir vivre de notre métier avec un minimum de reconnaissance. Certains l'ont bien compris et ne se privent pas d'exploiter ce souhait pour servir leur propre dessein quitte à nous savonner la planche. Symptomatique de cette exploitation, le concours sous forme d'appel aux artistes pour créer un visuel, un logo ou n'importe quelle autre chose entrant dans ce champ. Dernier exemple en date, celui organisé conjointement par Biba et par Little Market, une plateforme de boutiques tournée vers les créateurs. L'enjeu pour la création d'un visuel pour une pochette qui accompagnera le numéro de décembre : un abonnement et 60 euros de bon d'achat. Ah, et un super article sur le blog de Biba. Grandiose quoi !
L'excuse fallacieuse est d'être un tremplin ! En fait il s'agit de campagne de comm' à bas prix jouant sur la crédulité des créateurs qui pensent qu'un utopique boulevard de succès va s'ouvrir. Ne vous y trompez pas, votre image sera vite digérée et oubliée. La seule chose que les créateurs y gagneront réellement est une dévalorisation de leur travail avec comme idée d'arrière fond qu'un créateur peut être payé en abonnement et une poignée d'euros et une grosse partie des droits sur leur image, même non sélectionnée.
Ces concours se multiplient et il est de plus en plus difficile de négocier des contrats classiques, normaux devrais-je dire. Le créateur est sous-estimé, sous-évalué. Qu'importe que ce soit des amateurs et/ ou des professionnels qui participent. Ces concours, dits spéculatifs, contribuent à cette dégradation de nos conditions de travail, déjà bien malmenées (je rappelle que nous ne touchons aucun chômage, qu'en ce moment nous nous battons pour que nos cotisations retraite ne soient pas d'un coup multipliées par deux et que, pourtant, comme tous professionnels, nous payons des charges avec peu de retours ). Je propose à la rédaction de Biba de se renseigner auprès de leurs pigistes qui sont soumis au même régime que nous. Ce serait serait beaucoup plus constructif de vous intéresser à ces aspects-là de notre métier plutôt que de nous mettre encore un peu plus la tête sous l'eau. Mais, c'est sur c'est moins glamour, et point de vue communication c'est moins porteur. Quant à Little Market, c'est d'autant plus honteux que votre plateforme vit par le travail des créateurs. C'en est insultant surtout quand ils nous lancent tranquillement au visage que cela ne nous concerne pas en oubliant qu'ils tiennent une des pelles pour nous enterrer.
Il est temps de renverser la vapeur avant qu'il ne soit trop tard, il est temps de souligner l'absurdité de ces concours chaque fois qu'il s'en présente un. Il en va de la crédibilité de notre métier, de sa pérennité aussi.
Bonne journée à vous...Merci de réagir, et si possible de faire tourner les pages Facebook concernant ce concours... Essayons vraiment de les faire changer d'avis, de leur faire ouvrir les yeux... MERCI! Laurel