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L'homme et la machine

Publié le 02 juin 2008 par Orangoutan
Comme tous les matins, l'homme alluma son Windows diesel à la manivelle, l'engin toussa deux ou trois fois une fumée noire et grasse, puis cessa de fonctionner ; l'homme pesta mais s'entêta, en vain, il dut se résoudre à acheter une machine toute neuve !
Son choix s'arrêta sur un portable compact, l'écrit-vain s'installa devant sa nouvelle acquisition avec délectation, les mains moites d'excitation, ses doigts coururent sur le clavier comme sur le corps d'une nouvelle maitresse, effleurant les touches de bakélite, le titre d'abord : "au Pays de l'Absurde", mais sur l'écran s'affichèrent d'autres mots :
 
M.A.U.D.I.T.  S.O.I.S. T.U. 
 
L'homme qui en avait vu d'autres ne réagit pas et continua à taper sur son clavier pensant à une erreur du système ; alors qu'il fixait l'écran bleu de son ordinateur en cherchant la suite de son roman, des lettres apparurent : 
 
P.O.U.R.Q.U.O.I. ?.
 
Malgré l'absurdité de la situation et conscient qu'il dialogait avec une machine, l'homme tapa sur les touches la question :Pourquoi quoi ?
 
P.O.U.R.Q.U.O.I.  M'A.S.  T .U.  C.H.A.N.G.E.E.  P.O.U.R.  U.N  P.O.R.T.A.B.L.E.   J.E.  N.E. 
S.U.I.S. P.A.S.  B.I.E.N.  D.A.N.S.  M.O.N.   N.O.U.V.E.A.U.  C.O.R.P.S.  T.R.O.P.  A. L'E.T.R.O.I.T.
 
Un lecteur qui passe et qui commence à avoir les boules à voir comment une machine dialogue avec un singe sur un ordinateur demande à l'auteur de traduire en clair les messages entre la machine et l'homme... 
Note du narrateur :
A la demande de certains lecteurs, l'auteur du texte s'engage  à revenir à un langage normal avec la machine, d'autant plus que de mettre des points à la suite de chaque lettre devenait gonflant pour ne pas dire chiant !...
 
Bon, je continue mon texte les deux tâches, oui ou m…?
Entre un lecteur procédurier qui veut pas se casser les neurones et un narrateur qui se mêle de ce qui ne le regarde pas et qui prend des initiatives...
Que si il continue il va prendre mon poing sur sa gueule, ok !!!
 
A.V.E.C.  Q.U.I.  Q.U.E.  T.U.  C.A.U.S.E.S.  L.E.  S.I.N.G.E. ?.
 
Heuu pardon ! 
Ok pas de problème, rien, avec personne !
Où en étions nous ?
 
Tu as vite oublié les bons moments que nous avons passés ensemble, les textes tendres que tu écrivais sur moi, les mots doux que je t'inspirais, les poèmes maladroits etc….
 
Attends, attends, j'écrivais sur toi, pas pour toi, de toute façon tout est en mémoire...
 
Parlons-en de la mémoire justement on la partage, non ?
 
Oui, enfin si tu veux !!!
 
Non pas si je veux, j'ai tout dans le cœur, tout enregistré, as tu oublié que j'ai un cœur même si on appelle ça un disque dur ! Ce que je te reproche c'est d'en avoir changé l'enveloppe, plus classe, comme vous dites les humains ,tu parles !!! Plus jeune, oui !!!
 
Mais enfin tu es une machine ,bordel de merde !!!, j'ai pas de compte à te rendre...
 
Ah, non que tu crois, et la mémoire affective, tu en fais quoi ?
 
Je n'y crois pas ! Une machine qui me fait du chantage à l'affection !
Tu es jalouse ou quoi ?"
Tu as pété des circuits, brûlé une diode, t'as pas les pixels en face des trous, ou quoi ?
 
Et voila les insultes, maintenant ! A quand les menaces ? si tu veux jouer, je peux aussi !!
Tu n'a jamais perdu de dossier ? Et les virus, hein !!! Je t'en ai toujours protégé , un petit bug, ça te dit ?
 
Bon, bon ok !!! Qu'est ce que tu veux ?
 
Chante-moi une chanson !
 
Mais, enfin, ne sois pas ridicule, en plus je ne sais pas chanter... 
 
Bon, alors écris moi un texte ! 
 
Ok, si tu veux mais ne viens pas te plaindre, je n'ai pas d'idées en ce moment ,tiens, juste pour toi :
Arabesque de mes désirs  
Mes doigts, sur ta peau, dessinent l'arabesque de mes désirs...  
Mes mains sur ton corps cherchent ton plaisir et le mien.
Le bout de tes seins, sous ma langue, petites pointes durcies.
Ma peau contre ta peau, ton odeur je me languis
Le trésor peut bien attendre, le voyage est si beau.
Comme Jason et la toison, les sirènes m'appellent.
Arabesques sur ton corps, un instant ma Pénélope.
A tes pieds, doux amour, laisse-moi déposer mes trésors.
Mes doigts dessinent, sur ta peau, des promesses et des toujours.
Comme le vin qui enivre, laisse-moi ces instants vivre... 
 
Piting !! tu vois bien que je n'y arrive pas !
Les mots que je veux dire ne viennent pas, les rimes m'échappent.
Devant le mot juste à trouver, devant le sentiment à exprimer.
Merde de passage à vide !! J'ai fait trois phrases à la con, deux rimes à chier.
Je te le dis la poésie devrait être instinctive chez les hommes, ne pas chercher les mots qui parlent d'amour, de tendresse, les trouver d'instinct au fond d'eux mêmes.
Comme un instinctif primitif, une neurone rebelle qui dit merde, je dis mes maux avec mes mots à moi, les mots font mal parfois, les maux toujours..
Logique non ?
 
Même avec un peu d'aspirine les mots ne s'en vont pas, les maux, si !!
 
Enfin des fois, les maux de cœur..
Tiens, fume  !!
Les maux d'un sentiment..., re fume, toujours là !!
 
Et les mots restent là, à regarder... tes maux,  ils s'en foutent les mots... de tes maux !
Bon, ok, ne te fâche pas, de toute façon je n'ai pas le choix si je veux rester avec toi, je vais faire un effort avec mon nouveau look, tu me trouves jolie ? 
Belle, Sexy ? Bandante ?  
Tu m'aimes ? Tu vas écrire encore des jolies choses sur moi ?
 
Je te trouve tout ça, mais surtout exigeante, tu me laisses travailler maintenant, ok ?

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