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Mario Benedetti | [Sta solo fermo nella tosse]

Publié le 15 mai 2015 par Angèle Paoli

[STA SOLO FERMO NELLA TOSSE]

ta solo fermo nella tosse.
Un po' prende le mani e le mette sul comodino
per bere il bicchiere di acqua comprata,
come tanti prati guardati senza dire niente,
tante cose fatte in tutti i giorni.
Intorno ha una cassettiera con lo specchio,
due sedie scure, un armadio, l'incandescenza minuscola di una stufa.
Dei centrini, la stampa di una natività con il rametto di ulivo,
un taccuino, dei pantaloni, delle cose sue.
Davanti il cielo che è venuto insieme a lui,
gli alberi che sono venuti insieme a lui. Forse una ghiaia di giochi
e dei morti, che sono silenzio, un solo grande silenzio, un silenzio di tutto.
A volte l'acqua del Cornappo era una saliva più molle,
un respiro che scivolava sui sassi.
A volte tutto era l'uccellino del freddo disegnato sul libro di lettura
vicino a una poesia scritta in grande da imparare a memoria.
A volte niente, venire di qua a prendere il pezzo di cioccolato
e la tosse, quella maniera della luce di far tremare le cose,
gli andirivieni, il pavimento stordito dallo stare male.

Mario Benedetti, " Per mio padre ", in Umana Gloria, Mondadori, 2004, pp. 27-28.


[IL SE TIENT IMMOBILE DANS SA TOUX]

l se tient seul immobile dans sa toux.
Il prend un peu ses mains et les met sur la table de nuit
pour boire le verre d'eau achetée,
comme tant de prés regardés sans rien dire,
tant de choses faites jour après jour.
Autour de lui il y a une commode avec miroir,
deux chaises foncées, une armoire, la minuscule incandescence d'un poêle.
Des napperons, sur une gravure la nativité avec un rameau d'olivier,
un carnet, des pantalons, des choses à lui.
Devant le ciel venu en même temps que lui,
les arbres venus en même temps que lui. Peut-être les graviers d'un terrain de jeux
et des morts, qui sont silence, un seul grand silence, un silence de tout.
Parfois l'eau du Cornappo était une salive plus douce,
une respiration qui glissait sur les cailloux.
Parfois tout était le petit oiseau du froid dessiné sur le livre de lecture
à côté d'une poésie écrite en gros pour qu'on l'apprenne par cœur.
Parfois, rien, venir prendre le bout de chocolat
et la toux, cette façon qu'a la lumière de faire trembler les choses,
les allées et venues, le sol assourdi par la maladie.


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