Ce qui ne veut pas dire que nous approuvons.
Le Billet Amer #18
Par L’Aigre Doux
Nicolas Sarkozy a commis la même erreur : croire, quand les résultats de la politique intérieure ne correspondent pas aux promesses faites aux électeurs, que l’interventionnisme tout azimut peut compenser. Il l’a payé cher en 2012, malgré d’incontestables succès dus au rôle éminent tenu par la France dans la crise financière et économique qui, à partir de 2008, a été à deux doigts de mettre à bas le système bancaire mondial. Le rôle du Chef de l’Etat a alors été déterminent même si les Français ne lui en ont tenu aucune reconnaissance. De plus, les aventures militaires, en Libye ou ailleurs, dont la pertinence est largement remise en cause au vu des conséquences catastrophiques dont nous subissons les effets, ne payent pas. Le peuple a peu à faire d’apparentes victoires de prestige sur les théâtres d’opérations extérieurs dès lors que son quotidien est menacé en direct par des maux que l’on se refuse à identifier et donc à combattre efficacement.
Le Premier Ministre britannique David Cameron, malgré des sondages une fois de plus lourdement déficients, ne s’y est pas trompé.
Son triomphe total et inattendu repose sur une attitude pleine de bon sens : écouter les citoyens et réaliser leurs attentes en se recentrant sur les difficultés internes.
Les réformes économiques et sociales, douloureuses et impopulaires, ont été menées courageusement à bien et ont permis un redressement spectaculaire de la Grande-Bretagne avec reprise d’activités et résorption du chômage. Lucidement- et heureusement pour nous- il a refusé de suivre le partenaire va-t’en guerre François Hollande qui, après « le plus beau jour de sa vie » vécu dans « Bamako libérée », souhaitait connaitre la même félicité à Damas en portant la guerre en Syrie.
Après les navrantes batailles menées pour imposer les mesures sociétales clivantes que réclamait sa gauche « bo-bo » et celle, en train, de bouleversement cataclysmique de l’enseignement, le Président change son fusil d’épaule, cherchant les clés de sa difficile réélection aux quatre coins de la planète. Impuissant à traiter les problèmes de son pays, il bondit d’un continent à l’autre pour régler ceux du monde et au passage faire des affaires, la culture du contrat, avec des régimes antidémocratiques. Mais il omet, curieusement, d’aller rendre hommage au peuple russe, notre allié de poids pendant le conflit mondial.
De cérémonies mémorielles en visites d’Etat, de bains de foule en conférences internationales, de plateaux de télévision en studios de radio, François Hollande occupe tout l’espace médiatique au point que Manuel Vals a disparu de l’écran. A n’en pas douter, deux ans avant le terme de son mandat, le voilà reparti en campagne.
Ah ! S’il n’y avait pas cette satanée courbe du chômage qui, malgré les incantations, refuse obstinément de s’inverser…
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Demain, matches retour des demi-finales de la Ligue des Champions : Bayern de Munich contre Barcelone et Real Madrid face à la Juventus de Turin. Campés devant leurs petits écrans, les multitudes humaines seront, pendant cette période de temps, totalement déconnectées de leur réalité quotidienne pour vibrer aux exploits des 22 joueurs, valeur marchande estimée à quelques milliards d’euros, évoluant sur chacun des terrains. Si les petits hommes verts veulent envahir la Terre, ils doivent se procurer le programme des grandes confrontations pour choisir le meilleur moment.
Aimer le foot ! Une passion partagée par des foules immenses de par le vaste monde. Littéralement la balle au pied- football- ce jeu devenu sport roi de nos sociétés de spectacles, draine aujourd’hui des sommes d’argent invraisemblables qui abreuvent, en plus des acteurs sur le terrain, une myriade de métiers venus se greffer sur cette activité lucrative, faisant vivre, plutôt bien, des millions de personnes.
Les fabuleuses avancées technologiques de la télévision au cours de ces dernières décennies ont servi de catalyseur foudroyant à ce succès universel amenant dans chaque salon, dans les bars et sur les places publiques, dans tous les lieux de rencontre privés ou populaires, le grand show théâtralisé à l’extrême suivant des recettes héritées des antiques jeux du cirque. Tous les puissants de ce monde- hommes politiques, artistes, stars des médias, grands argentiers ou chefs d’entreprise- participent à ces célébrations, s’exhibant volontiers auprès des champions, présents en nombre lors des grands événements tels que ceux qui se dérouleront dans quelques heures.
Que révèle en définitive cet engouement collectif totalement instrumentalisé par ces différents groupes d’intérêts qui en tirent, chacun pour leur compte, des dividendes appréciables, souvent complémentaires, parfois antagonistes? On a voulu, en référence au passé, y voir l’art d’anesthésier les peuples à travers la formule « Panem et circenses » (du pain et des jeux), prélude au déclin des civilisations. Les flonflons et les paillettes qui enjolivent le décor ressemblent trop en effet aux artifices des grands magiciens pour détourner l’attention du public. Mais, malgré les mises en garde, tout un chacun adore le merveilleux jaillissant de la malle magique sans trop chercher à comprendre le pourquoi du comment.
Alors, ne gâchons pas notre plaisir. Tous devant nos postes TV parce que… et oui « j’aime le foot ». En attendant la finale…
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Après les « démocrates » du Golfe, Fidel Castro…
Business et idéologie font litière des grands principes ânonnés à longueur de discours par cette gauche moralisatrice, si sourcilleuse sur la défense des valeurs de la République, si prompte à dénoncer la moindre égratignure aux libertés essentielles.
A ce titre, François Hollande a fait fort dans ce domaine du cynisme institutionnalisé. Saluer en cet autocrate oppresseur de son peuple et pourvoyeur de camps d’internements pendant son interminable règne, « un homme qui a fait l’Histoire » ouvre sans doute la voie à la célébration de tous les tyrans qui ont accumulé des millions de morts tout au long de leur parcours sanglants. Ah ! Mais pardon, Castro présente un bilan moins saignant, en volume, que les grands dictateurs contemporains. Tout est donc question de proportions et de moyens. Il serait intéressant de savoir à quel niveau en l’occurrence se situe la frontière : le nombre de victimes, l’espace géographique et politique ou se déroulent ces crimes? Curieuse distinction entre l’artisan régional qu’est l’ami Fidel en la matière et ses semblables qui ont sévi à l’échelle mondiale. Finalement, Ceausescu, lui-même besogneux du genre, n’a pas eu la chance d’incarner pour la postérité ce romantisme révolutionnaire exotique qui a bercé la jeunesse militante de François Hollande.
Le rejet des responsables politiques, plus que de la politique elle-même, manifesté par les citoyens dans toutes les études d’opinion, concrétisé par les taux d’abstentions records enregistrés lors des élections, s’alimente de tels comportements. Les accommodements perpétuels avec les convictions affichées, justifiés au nom de l’alibi commode du réalisme mis à toutes les sauces, indignent à juste titre les consciences.
Enfin, réjouissons- nous quand même : notre Président a fait preuve de tact, de décence et de savoir-vivre. A aucun moment il n’a évoqué devant « El Commandante » les droits de l’Homme. C’est, a-t-il dit, qu’on ne lui a signalé aucun cas de personnes indûment emprisonnées. Eh ! bien voilà… exactement comme si, à Cuba, on ne trouvait pas de cigares !
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L’Aigre Doux
*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur ***
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