Crise existentielle

J’ai déjà dit ici que notre couple, vous et moi, cette belle aventure entrée dans sa neuvième année commençait à battre de l’aile. J’ai déjà dit qu’il serait peut-être bon pour nous, de relâcher nos liens, de nous voir moins souvent par exemple, histoire de ranimer le désir à chaque retrouvaille.

Je suis las, non de notre relation, mais de cette obligation quotidienne ou presque, de trouver matière à vous inciter à me lire. Obligation, le mot est lâché, voilà le problème. Quand tout était plaisir, quand chaque jour me venait sous la plume un billet que je me faisais une joie de vous écrire, nous étions vous et moi, les plus heureux au monde. Aujourd’hui, je n’ai plus envie, ou alors moins souvent.

Je ne vous jette pas la pierre, tout est entièrement de ma faute. Depuis le début. C’est moi qui vous ai séduits, ce sont mes mots glissés au creux de vos oreilles qui vous ont retenus. Jamais vous ne m’avez fait de reproches, au pire certains/certaines m’ont taquiné et ce n’en était que meilleur.

J’ai déjà agité la promesse/menace d’arrêter mes billets. A chaque fois cet ultimatum a relancé la machine comme l’aiguillon dans le cul de la vache qui lambine sur le chemin. Mais est-ce la bonne solution, vous et moi devons nous avoir des rapports de cet ordre, après toutes ces années de bonheur - je ne cesserai de le répéter.

Cette fois il est peut-être vraiment temps de prendre du recul. Je ne vous propose pas le divorce, pas encore, trop autour de nous s’y résolvent. Il existe des solutions j’en suis certain. Je vais donc m’astreindre à ne plus essayer de vouloir – un peu sottement – écrire des billets réguliers. Je ne le ferai que lorsqu’ils me viendront naturellement à l’esprit. Retrouvons le plaisir d’autrefois, quand chaque billet était une surprise, quand vous et moi nous exclamions in petto, « Mais où va-t-il chercher tout ça ? », car en ce temps je m’étonnais moi-même…

Moins souvent donc, mais pour que ce n’en soit que meilleur.