En Syrie la ville de Palmyre tombe ou est tombée, à l’heure où j’écris la bataille est en cours, aux mains des djihadistes. Le monde entier retient son souffle, s’attendant à tout instant à voir fleurir sur les réseaux sociaux les vidéos des membres de l’Etat Islamique démolir le précieux site archéologique, tout comme en 2001, les talibans avaient détruit les Bouddhas de Bâmiyân en Afghanistan.
Certains s’étonneront peut-être qu’on soit scandalisé par de tels actes, plutôt que de mettre l’accent sur les victimes humaines des combats. Il n’y a aucune comparaison à faire, les morts sont un drame, la destruction des restes visibles de civilisations anciennes en est un tout autant. Pourtant, force est de constater que de voir détruire à coups de masses des statues ou des édifices appartenant au patrimoine de l’humanité, a quelque chose de particulièrement révoltant.
Les morts lors de combats ou de guerre, on s’y « habitue » si j’ose dire car ils sont dans l’ordre des choses et c’est pourquoi toutes les guerres sont atroces. Quand deux camps s’affrontent, armes en main, il ne peut pas en être autrement. Ce sont des choses qui se comprennent, même si on ne les accepte pas.
Mais détruire des vestiges du passé ? Selon l’Etat islamique, leur but est de « détruire toute trace de civilisation préislamique ». Comment pouvoir comprendre un tel raisonnement ? Quels cerveaux tordus peuvent promouvoir ou adhérer à une telle volonté ? Là, les bras nous en tombent. Aucun repère logique ne nous permet de comprendre. C’est pourquoi nous sommes plus choqués par ces actes de dégradations insensées que par les morts.
Mais c’est aussi hélas, la grande force de Daesh : montrer des vidéos de décapitations qui écœurent les occidentaux, détruire des trésors archéologiques pour défier notre entendement. Dans cette guerre psychologique, il faut admettre que nous sommes bien mal armés pour y répondre…