Le processus de la pensée vraie, de la vraie pensée ou de la pensée libre ne commence qu'au moment où on remet en cause ce processus même
-
on ne pense vraiment qu'après s'être demandé " pourquoi ? " ; et, plus amplement, quand on interroge le sens, l'origine ou la cause de notre pensée
-
je vois un Arabe casser une vitre de voiture et il est possible que la première pensée qui me vienne à l'esprit soit " forcément, encore un Arabe " ; cette pensée n'en est pas vraiment une : elle est une " impulsion " psychique, une réaction instinctive mais en aucun cas une " vraie " pensée. Cette suite de mots " forcément, encore un Arabe " n'est pas consciemment choisie parmi plusieurs suites possibles mais elle s'impose à nous. Elle vient d'on ne sait où (ces expressions et " pensées " sont véhiculées par la société, nous les avons entendues dans des circonstances semblables et sommes soumis à leur apparition) et ne nous laisse pas la possibilité de décider de sa venue. En ce sens, et quand nous nous arrêtons là, nous ne pensons pas mais sommes pensés ; nous sommes le simple véhicule d'expressions inventées et propagées par d'autres. A ce moment-là, notre liberté de pensée est inexistante. La vraie pensée ne commencera qu'au moment où nous interrogerons cette expression toute faite et lui donnerons et trouverons des explications élargies.
-
pour penser il faut chercher l'origine des expressions qui nous traversent l'esprit
Cristi Barbulescu