Un titre sous les feux des projecteurs, un premier roman qui a connu un énorme succès et qui a réchauffé l'hiver. Une fois l'effet retombé, je l'ai lu..et j'ai aimé!
C'est un vrai roman feel-good plein de charme qui vous donnera envie d'acheter de nouvelles étagères pour agrandir votre bibliothèque...
(zut, Hautetfort a un petit pb avec les images ce matin, elle reviendra peut être plus tard..)
"Tout commence par les lettres que s'envoient deux femmes très différentes : Sara Lindqvist, vingt-huit ans, petit rat de bibliothèque mal dans sa peau, vivant à Haninge en Suède, et Amy Harris, soixante-cinq ans, vieille dame cultivée et solitaire, de Broken Wheel, dans l'Iowa. Après deux ans d'échanges et de conseils à la fois sur la littérature et sur la vie, Sara décide de rendre visite à Amy. Mais, quand elle arrive là-bas, elle apprend avec stupeur qu'Amy est morte. Elle se retrouve seule et perdue dans cette étrange petite ville américaine.Pour la première fois de sa vie, Sara se fait de vrais amis - et pas uniquement les personnages de ses romans préférés -, qui l'aident à monter une librairie avec tous les livres qu'Amy affectionnait tant. Ce sera pour Sara, et pour les habitants attachants et loufoques de Broken Wheel, une véritable renaissance.
Et lorsque son visa de trois mois expire, ses nouveaux amis ont une idée géniale et complètement folle pour la faire..."
Si ce roman est si gros, c'est qu'il lui faut de la place pour une galerie de personnages épatants, pour un temps qui s'écoule plus lentement, et surtout, pour une longue liste de clins d'œils et de clichés.
"Les gens pensaient souvent que les romans feelgood étaient de banales histoires heureuses, mais un vrai feelgood ne méritait pas cette appellation s'il ne comportait pas quelques meurtres, des accidents, des catastrophes et des décès. [...] L'essentiel était que ces romans ne finissaient pas mal. Il s'agissait de textes qu'on reposait avec un sourire, qui donnaient le sentiment que le monde était un peu plus fou, étrange et beau lorsqu'on relevait les yeux."Les clins d'œil sont les nombreuses références bibliographiques, distillées par la correspondance entre Sara et Amy, et par les recommandations de la jeune femme aux habitants de Broken Wheel. J'ai retrouvé des nombreuses allusions à " Beignets de tomates vertes", que j'avais beaucoup aimé et qui est souvent cité ici. Et plein d'autres titres encore, ce qui fait qu'on a envie de prendre des notes régulièrement. Mais il n'est pas nécessaire de saisir toutes les références pour suivre l'intrigue (et d'ailleurs je suis certaine de n'en avoir relevé qu'une partie).
Les clichés ensuite. Oui, il y en a. Et le tout repose même sur ces clichés. Ceux de la lectrice coupée du monde, maladroite et à la vie sociale inexistante. Ceux des petites villes américaines désertées par la population, où les familles se connaissent depuis des générations, où l'on se mêle de la vie de tout le monde, où on décide à la place de son voisin, et davantage encore si c'est une étrangère qui débarque et souffle un vent de folie. Et aussi les clichés de la vieille fille qui ne s'autorise pas l'amour, l'aubergiste bourrue qui revendique son côté rebelle, le beau célibataire qui nous fait indéniablement penser à Darcy, ceux de la ville voisine qu'on déteste depuis des générations...Mais ces clichés rendent Sara plus attachante, et le tourbillon qu'elle provoque dans cette ville plus pittoresque encore.
L'intrigue elle-même n'est pas difficile à démêler, on imagine la fin dès le milieu, pour mieux l'attendre et la déguster, parce qu'elle est "happy" comme si on s'y attendait, pour notre grand plaisir.
blog littérature jeunesse, blog livresKatarina Bivald place elle-même une définition des romans feel-good dans son histoire, laissant l'explication à sara:
Alors oui, sans grands effets mais avec beaucoup de bienveillance, "La bibliothèque des cœurs cabossés" est vraiment un roman feel-good, rafraîchissant et réconfortant.
Note: mais pourquoi ne pas avoir gardé "librairie" pour le titre??
La bibliothèque des cœurs cabossés, Katarina Bivald, édition Denoël, janvier 2015, 496p., 21.90€.