Dans la rue, c’est la maison la plus anodine et en poussant un peu, on pourrait dire que c’est la plus moche. La haie de clôture est rarement taillée, débordant sur le trottoir elle gêne la circulation des passants, quant au portail en bois qui fut blanc jadis, il ne tient que par une sorte de miracle ou un bricolage savant. Ce n’est pas non plus une cabane de charbonnier, qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas écrit.
Si je m’étonne à chaque fois que je passe devant, c’est qu’il s’agit de la maison de mon médecin. Comme les temps changent. Replongez-vous dans les romans de Flaubert, Zola ou Maupassant ou d’autres encore de cette époque de la fin du XIXème siècle, quant un des personnages était médecin, il était un notable de la ville. Le maire, le notaire, le médecin, dans les petites villes ces personnes à la situation sociale enviable, se voyaient conférer une certaine autorité dans les affaires publiques. Autres temps, autres mœurs. Aujourd’hui, mon médecin généraliste n’est plus qu’un toubib, ceci expliquant cela.