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Enseignement: La Chasse au DAEU !

Publié le 29 mai 2015 par Georgezeter
Enseignement: La Chasse au DAEU !

Ah, ce Bac de la 2ème chance ! DAEU = Diplôme d'Accès aux Etudes Universitaires. Bon, jusqu'à là très bien, permettre à certaines personnes de posséder un diplôme qui équivaut au Baccalauréat, et qui donnera accès par la suite d'intégrer une université, une école professionnelle, la préparation de concours de la fonction publique ou à l'entrée dans des écoles de soins infirmiers, instituts de carrières sociales; Bien-bravo! Je souscris, d'ailleurs, j'en aie été un des enseignants...Mais, mais; Malheureusement, et comme d'hab en notre beau pays, la logistique et la gestion humaine ne suivirent pas; je m'en vais vous conter de ce pas...

Ce chapitre devrait s'intituler "faut arrêter de prendre les gens pour des cons!"; mais ce n'est pas académiquement correcte, et même contre productif, donc, je m'amende. Donc, cela se passe dans une jolie petite ville bien pimpante des Alpes.

Répondant à une annonce, je rencontrais le responsable de la formation, qui, me donnait les indications suivantes: 100 heures de langue vivante en 3 mois pour "faire passer" les stagiaires d'une 3eme de collège à une terminale... Je devais créer les cours de toutes pièces, créer les partiels, les testes et contrôles pour au final délivrer une note qui compterait pour 50% à l'obtention de l'examen final. S'en suivit les "détails" concernant les salaires, les obligations et devoirs liés à cette mission temporaire, attachée au système de la formation continue, adoubée par une université.

Début mars à une cadence de 8 heures par semaine je donnais les 1ers cours.

Je souligne que le programme des stagiaires n'est pas moins de 25 à 30 heures de cours en 4 différentes matières, sans compter le travail personnel.

Le public était composé de jeunes gens en majorité de moins de 30 ans, et quelques personnes au deçà. Le challenge pour ces stagiaires me parut très vite difficile à atteindre, car, j'avais affaire à un public n'ayant gère confiance dans le corps enseignant et le système lui même; Ou bien des personnes ayant quittées les bancs de l'école dix ou vingt ans auparavant; Il fallait donc "conquérir" ce public afin de transmettre. Cependant... D'autant que ces cours de langue vivante devaient être axés seulement sur la forme écrite, où la grammaire prenait la première place... En fait l'antithèse de l'enseignement d'une langue, où l'expression orale doit être la primeur. De plus, bien souvent, les souvenirs que gardaient ces stagiaires étaient un dégout réel du rabâchage de ces règles subits durant des années au collège et au lycée... La quadrature du cercle quoi, mais il fallait avancer.

Malgré tout je m'attelais à la tache, avec bon cœur et bonne volonté. Pour anecdote, le premier jour je ratais la rentrée car je me faisais arracher en urgence une dent de sagesse, pourtant, le lendemain matin j'étais sur le pont, dispo et optimiste. J'adaptais mon enseignement avec pour finalité, que tous ces étudiants aient les notes en langue vivante qui permettent d'obtenir leur diplôme. Je pense qu'entre eux et moi cela a été compris, et nous avons donc rabâché à en perdre le souffle des règles de grammaire, des analyses de texte, des analyse iconographique, en veux-tu en voilà, pour au final presque toute la promotion obtienne la moyenne ou bien plus. Seul 3 personnes ont abandonnées, ce qui est peu sur 21 étudiants. Je peux donc dire sans trop m'avancer que cette cession 2015 a été un succès, ainsi, que dans les autres matières. Bravo encore à vous, chers stagiaires pour votre persévérance.

Je dois associer ce succès aussi, à C... la secrétaire qui a fait un travail fantastique, bien au delà de ses attributions.

Venons en à la "gestion" humaine

Il y a un consensus dans ce système, particulièrement au niveau universitaire. Ce consensus est apparemment accepté par tous, il est non écrit, " c'est comme ça"! Je parle des rémunérations. Mes collèges m'apprirent il y a 2 semaines que bien souvent ils étaient payés des 6 mois et plus après leurs missions accomplies...

Le recruteur/responsable formation m'avait informé suite à mes questions précises concernant mon salaire et les dates de paiement que : la moitié virée sur mon compte fin mai, et l'autre au plus tard début aout, je lui faisais savoir que j'aurai besoin de cet argent pour mes vacances d'été... Le temps passant, j'apprenais qu'au mieux ce virement se ferait en aout ou septembre et que la somme annoncée était en brut et non en net comme convenue...

Le meilleur est que j'enseigne sans contrat de travail depuis le début, et que ce contrat devrait m'être envoyé au mieux à la mi juin... Soit 2 semaine après le dernier cours. En plus, et c'est le bouquet final. Maintenant, que cette formation est terminée, on m'ordonne comme suit:

" Dans le cadre de votre contrat d'enseignant que vous avez signé avec le SUFA (Service formation professionnelle continue), nous vous rappelons que vous devez assurer la surveillance des épreuves lors de l'examen du DAEU."

Waouh, c'est fort, respecter des clauses d'un contrat jamais vu, jamais signé... Je suis partagé entre "est-ce de l'humour" incompréhensible pour ma pauvre petite tête, ou simplement un manque total de respect, ou un culot extraordinaire? Humm, me poses-je la question? Et savez vous quoi? Ces surveillances se passent à Marseille, soit à exactement 206 km de mon sweet home... Bientôt, pourquoi pas, on va me demander de passer la serpillère et l'aspirateur dans les bâtiments où a eu lieu ce stage... J'attends!

Bien souvent en France, alors que nous avons des outils de travail fantastiques, mon sentiment est que où cela "coince" c'est bien souvent du coté du ou des responsables qui traitent leurs subalternes par dessus la jambe. Prenons ce "responsable formation", qui, durant les 3 mois où cela à duré a joué la fille de l'air; injoignable par téléphone, ne répondant pas aux mails, ne venant pas aux réunions pédagogique (1 fois seulement au début). Il devait se dire que comme d'habitude, ce Monsieur Zeter se soumettrait comme les autres et accepterait en se disant " c'est comme ça !"... Pas de chance, JE N'ACCEPTES PAS!!! De travailler sans contrat, de travailler sans être payé, que l'on veuille m'imposer des clauses de contrat jamais vues, JE N'ACCEPTES PAS! Qu'au final recevoir ce genre de message sur ma boite mail:

" Dans le cadre de la préparation de la rentrée 2015/2016, nous vous demandons de nous faire part rapidement et impérativement de votre candidature pour l'année 2015/2016.

Sans réponse de votre part, nous considérerons que vous ne collaborerez plus à la formation du DAEU."

Cela veut dire en clair, que notre opinion d'enseignant au cas où cette formation nous aurait déplu, que ce soit dans son contenu ou son "contenant", et bien, circulez, ya rien à voir, seulement ceux qui "acceptent" le " c'est comme ça!" pourrons revenir, quant aux autres - moi, et bien, mes qualités d'enseignant ne sont même pas prisent en compte, seulement ma capacité de dire oui à tout...

Allez donc faire un tour sur le site http://www.daeu.fr, vous pourrez dans la rubrique témoignages entendre tous ces ex stagiaires faire des commentaires si élogieux, si dithyrambiques, qu'il n'y a aucune place pour aucune critique... L'omerta à la french! Si on ne parle pas, ça n'existe pas, et donc, "nous" sommes les meilleurs et détenons toutes les vérités, quant à ceux pas content, et ben, des frustrés, des aigris.

Dire qu'au départ, il y avait une erreur dans le planning de 8 heures, qu'il a fallut "rattraper", en travaillant même le weekend; Que par 3 fois, je suis venu malade, car souffrant d'allergies aux pollens, et ne pouvant me porter pale, car, sinon, je ne pouvais dans les 3 mois combler les cours manqués, ce au détriment des étudiants. Et bien toute cette bonne volonté, cet investissement personnel n'a pas pesé lourd dans la balance de celui qui décide. C'est tout de même un comble que bien souvent ces représentants d'administration demandent à leurs subalternes tant de rigueur, de ponctualité, de disponibilité, alors que ce que j'observe est: " Ne faites surtout pas ce que je fais". J'ai la bêtise de croire, que l'enseignant doit être exemplaire, et donc, sa hiérarchie encore plus, non?

C'est pour cela, que jamais plus, je ne serai professeur pour un programme DAEU; De toute manière je suis grillé à vie avec cette administration, qui, devra pour une fois voir et lire sont linge sale étalé en public.

Voilà! Plus jamais de "c'est comme ça !", à bas l'omerta !

Georges Zeter/Mai 2015 Ps: J'écrirai la suite de cet article dans la rubrique: comment amener le système administratif, éducatif devant le tribunal des prudhommes, ça va être intéressant...

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