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La fin du monde... c'était hier

Publié le 03 juin 2008 par Didier T.
La fin du monde. Longtemps considérée comme un mythe, la fin du monde est pour demain. En fait, non, c’était hier. Mais personne ne l’a su. Ou si peu que ça ne compte pas. Ça c’est passé quelque part, au fin fond de la forêt amazonienne. De gentils forestiers civilisés – à moins qu’il ne s’agisse de trafiquants humanistes – ont survolé en hélicoptère un village inconnu. Une centaine d’âmes, peut-être deux cents y vivent… ou devrais-je plutôt dire, y vivaient cachés, loin de la fureur de ce monde et de sa bêtise.
Sauf que voilà.
L’appétit de certains, le silence de tous les autres font que leur monde est appelé à disparaître. Parce que les salons de jardin en Tek, c’est quand même plus joli que ceux en plastique. Et puis, ça pollue moins. Faut penser à sauver la planète mon cher monsieur. Oui, je sais. Vous avez raison. Et puis on me dira aussi que « le progrès tout ça… et les joies de la civilisation raisonnée par-ci » et les « on ne va tout de même pas les laisser là, tous ces sauvages, avec leurs peintures rituelles et leurs plumes dans le… loin des feux de l’amour et de la roue de la fortune » et les… mais pardon, je crois que je m’égare.
Il s’agissait là d’une des toutes dernières tribus inconnues (on estime de 70 à 80 le nombre d’entre elles, ce chiffre allant de groupes d’une dizaine de personnes à quelques centaines comme celui-ci). En voyant l’hélicoptère tourner autour de leur village, ils ont sorti les armes (arcs et flèches) et ils ont tirés. Hélas, ce fut sans effet. Les photos sont aujourd’hui diffusées sur le net, on en parle dans les journaux télévisés, on se demande – parfois – ce qu’ils vont devenir. Le plus souvent on se moque ou on s’indiffère.
La fin du monde, la vraie, interviendra le jour où tous ces gens-là auront disparus. Rattrapés, avalés, digérés. Réduits à survivre dans des cités dortoirs, abrutis d’alcool et de drogues en vente libre.
Selon certains, lorsqu’ils ont vu l’hélicoptère et qu’ils ont tirés pour tenter de l’éloigner, ils savaient très bien ce qu’ils faisaient, ce que c’était que cet engin-là et ce que sa venue signifiait pour eux… Dommage qu’ils aient raté leur cible.
Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu

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