L’objet du délit
C’était ma première. Ma première fête des mères avec un enfant scolarisé. Lorsque Babychou était à la crèche, j’avais eu un beau portrait de lui confectionné par ses puéricultrices. Cette fois, Babychou s’y est collé. Et en découvrant son cadeau, une « pochette », j’ai eu un moment d’angoisse. Avant de me rappeler qu’il n’avait que 3 ans et demi. Malgré tout, je me demande quelle était la consigne de son enseignante.
Si c’était : « Vas-y, laisse libre court à ton imagination ! » Babychou m’a assuré avoir dessiné un bateau de pirate. Bon. Bon, bon, bon. Il a une marge de progression assez grande. Mais soyons honnêtes : comme bateau de pirate, c’est raté. Ou alors il a une perception assez curieuse de la réalité. Mais comme il a un sens de l’humour assez primaire et qu’il est dépourvu de second degré, je n’ai pas fait de commentaire. Je me suis contentée de m’extasier devant son cadeau. En plus j’étais obligée, il me l’a donné devant sa maîtresse, qui avait l’air assez fière, elle aussi.
Si c’était : « Vas-y, dessine ta maman » : flippe énorme. Se pourrait-il que je sois un affreux gribouillage ? Ma première pensée a été de lui ouvrir illico un livret A pour qu’il puisse se payer ses 10 ans d’analyse. Et puis je me suis raisonnée. Babychou doit avoir le même talent que moi pour le dessin. Mais je me demande si je ne préfère pas le collier de pâtes.