Il y a peu, le site Manolosanctis a fermé et avec lui, le rêve d'une génération de blogueurs BD amateurs.
En tant que lecteur de blogs BD, j'ai été attristé par le dépôt de bilan de cette société qui avait su générer une communauté autour de son module de lecture bien pratique. Cependant, il ne faut pas oublier que Manolosanctis vendait avant tout du rêve. Et aux dernières nouvelles, le rêve, ce n'est pas la réalité.
En devenant peu à peu éditeur "classique", Manolosanctis a enterré son idée de départ que c'était les lecteurs qui déterminaient qui serait édité ! En quelque sorte, si j'ai plein de fans, je finis sur papier. Comme le système de vote est tellement à la mode, beaucoup y ont cru. En effet, de plus en plus, avoir plein d'amis fictifs sur Facebook et se faire retweeter à foison est le symbole d'une future réussite. Cependant, seuls les naïfs auront cru à ce mirage. Manolosanctis a depuis toujours sa propre ligne éditoriale, comme tout éditeur qui se respecte. Cependant, par sa rubrique "coup de coeur", la plateforme a toujours su entretenir l'espoir chez ses auteurs amateurs...
La fermeture de Manolosanctis n'est-il pas finalement le coup dur qu'il fallait à la blogosphère BD pour sortir de la médiocrité dans laquelle elle s'est engluée ? Du jour au lendemain, la visibilité de nombreux blogueurs mauvais s'en retrouve diminuée. Difficile d'un coup de refaire parler de soi. Certes, d'autres plateformes existent mais ne promettent pas la gloire. Reste Facebook pour les plus acharnés d'entre eux.
Avec des sites comme Manolosanctis, le petit blogueur va commencer une BD, en faire 15 pages et espérer être remarqué. Il oublie alors que la méthode traditionnel, c'est de monter un projet, un vrai. De faire moins de pages mais mieux. De travailler un scénario. D'écrire un synopsys. Bref, d'apporter une viabilité au projet, pas une visibilité. C'est ce qui différencie le blogueur BD de l'auteur de BD.