Bernard Gantner est un peintre comtois, connu pour ses paysages d'hiver absolument sublime mais il ne se cantonne pas à l’hiver, ses toiles rendent un hommage poétique à la nature Mondialement reconnu, ce peintre paysagiste n’a jamais pu se résoudre à quitter l’Est de la France et surtout le milieu rural. Proche de la nature, il n’a de cesse de faire chanter ses pinceaux à son rythme.
Vous pourrez contempler quelques-unes de ces œuvres ici :
http://macher.wifeo.com/bernard-gantner.php
Jean-Louis Clade est un écrivain, historien et conférencier passionné par la région comtoise. Il n’a de cesse d’œuvrer pour valoriser le patrimoine régional, publier des ouvrages historiques sur la Franche-Comté, sauver les traditions.
Bernard Gantner et Jean Louis Clade s’unissent dans cet ouvrage pour chanter les merveilles de la Franche-Comté, de ses artisans, de sa vie quotidienne du temps de nos aïeux. Les textes de Jean-Louis Clade sont mis en valeur par les aquarelles de Bernard Gantner ou vice et versa. C’est un beau livre à offrir.
Le jardin
« …Le jardin chuchote et tressaille,
Furtif et confidentiel,
L’averse semble maille à maille
Tisser la terre avec le ciel. » (H. de Régnier)
Le jardin est proche de chaque maison. Les femmes le bêchent à l’automne et au printemps. Elles y sèment les légumes qui nourriront la famille et soignent fraisier, groseilliers et framboisiers. Elles ne négligent pas le persil, le cerfeuil et la rhubarbe.
Des fleurs égayent le jardin. Les femmes en font des bouquets les jours de fête. Elles préparent les chrysanthèmes pour honorer les morts, à la Toussaint.
Elles n’épargnent pas leur peine elles arrosent les plants assoiffés avec l’eau de la fontaine et, le dos courbé, elles piochent, extirpant le chiendent, les liserons…
La forêt
« La forêt, son mystère, sa fraicheur et sa grâce, son silence et ses voix, son éternelle jeunesse à chaque printemps ressuscitée, ses noies futaies de chênes… » (M. Genevoix)
Du fond de leur remise, cerfs et biches, pleins d’élégance, avancent dans les taillis. L’aube point à peine. Les mâles frottent leurs andouillers au tronc des jeunes arbres. Délicatement, au gré de leur marche, tous cueillent ici et là des brouts de la cépée. Gracieux, les faons jettent alentour des regards surpris et se collent à leur mère.
La harde approche d’un étang. Un cerf à chandelier s’avance dans le découvert. Tous suivent. Leurs fines pattes s’enfoncent dans la vase. Les museaux trouent l’eau sombre qui scintille. Un cache-cache entre ombre et lumière.
Le bois
« Ecoute, bûcheron, arrête un peu le bras :
Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas.
Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoutte à force,
Des nymphes qui vivaient dessous la dure écorce ? » (Ronsart)
A la fin de l’automne, chaque paysan devient
pour « faire son bois » d’affouage.
Le vrombissement frénétique des premières tronçonneuses couvre le heurt régulier des cognées et le feulement des passe-partout. On ouvre les troncs noueux avec coins et masse de fer.
Travail de force, travail d’hommes robustes, mais les femmes s’activent pour réduire les branchages en fagots. A midi, on « dîne au bois » devant le grand feu qui brûle les broussailles et qui cuit la saucisse.
Ramené à la ferme, le bois est scié et empilé sous un appentis. Chaque jour, la femme allume le feu à la cuisine pour cuire les repas… en attendant les gazinières.
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