Poème du pain

Publié le 03 juin 2015 par Pestoune

Le pain,

Le langage le plus simple

La nourriture la plus fraternelle

Qu’il s’appelle pain,

Riz, manne ou millet

De tous temps et en tous lieux,

Le pain,

Qui unit les hommes le plus fondamentalement

Et pour qui, ils se mettent en guerre

Le pain,

Ce qui m’est le plus familier

Ce qui m’est le plus nécessaire

Donner un morceau de pain

À celui que je veux aimer,

C’est déjà se donner soi-même

Recevoir du ciel

Mon pain de chaque jour

C’est lever les yeux au-delà de moi-même

Le pain fait de mille grains de blé,

Qui pour un seul tombé en terre

Se donne cent fois lui-même

Le pain,

Symbole universel

De ce qui peut se partager

Le pain,

Parole silencieuse

Du geste de l’amitié

Le pain,

Qui par une bouchée

A trahi le Bien-Aimé

Le pain,

À qui Dieu Lui-même

A voulu s’identifier

Le pain,

Qui, saisi par les mains de Dieu

A sauvé l’humanité

Le pain,

Fait de mille grains broyés,

Pétri de toutes nos blessures

Le pain,

En qui chacun peut se reconnaître

Dans sa propre chair brisée

Le pain,

Sans qui aucun de nous

Ne pourrait survivre,

Tous,

Nous avons faim de pain,

Mais de bien plus encore

Le monde

Court en tous sens,

Pour gagner son pain

Des hommes

Sont prêts à n’importe quoi

Pour une croûte de pain

Dans certains camps,

Une seule miette de pain

Valait son pesant d’or

Jeté parfois dans nos poubelles,

Il scandalise les yeux trop grands

De petits enfants affamés

Le pain,

Qu’il ne sert à rien d’amasser dans son grenier,

Car demain, il y pourrira ou bien un autre le prendra

Le pain,

Que Dieu a fait pleuvoir de ciel

Mais qui d’un jour à l’autre ne pouvait se conserver

Le pain,

Qui des mains de tant de femmes

Au fil des siècles a été enlacé

Le pain,

Qui de par le monde,

Comme une chaîne invisible a pétri l’humanité

Une Moniale  de la
Famille monastique de Bethléem
de l’Assomption de la Vierge
et de Saint Bruno
  

 

   Source : http://www.bethleem.org/poeme.php   

Poesie