Reuters / Jason Cairnduff
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Quelle belle image que celle de la championne qui lâche son arme, sa raquette, après une rencontre âpre ? L’Américaine Serena William, diminuée pour cause de maladie, a dû batailler trois sets contre la Tchèque Lucie Safarova (6-3, 6-7 (2/7), 6-2) pour s’adjuger son troisième titre à Roland-Garros.
L’Américaine est seule au monde. Elle est unique. C’est la meilleure et la plus forte. Déjà sacrée à Paris en 2002 et 2013, a ainsi enlevé son vingtième titre du Grand Chelem. Elle n’est plus qu’à deux unités du record de l’Allemande Steffi Graf (22) pour l’ère Open (depuis 1968). Au bord de l’agonie en demi-finale contre la Suissesse Timea Bacsinszky (N.24), elle avait dû renoncer à s’entraîner vendredi. Elle a confié avant le match samedi être toujours malade, mais elle a montré sur le court qu’elle allait beaucoup mieux.
Pendant un set et demi, Serena Williams, a dominé de la tête et des épaules, son sujet, ne laissant aucune chance à une Safarova qui disputait la première finale de sa carrière en Grand Chelem, broyant la Tchèque sous sa puissance. Consciente qu’elle n’avait pas l’énergie pour se laisser emmener dans un match trop long, elle a cherché à raccourcir au maximum les échanges. Sa prise de risques (34 coups gagnants) a d’abord payé, avant que les fautes directes (42) ne commencent à s’empiler.
.@serenawilliams totally hamming it up for the photographers. Love it! #RG15 pic.twitter.com/XfrpzOywP2
— Roland Garros (@rolandgarros) 6 Juin 2015
Safarova, qui n’a pas démérité, loin s’en faut, et qui n’avait pas perdu un set jusque-là, s’est accrochée. Elle avait beau n’avoir jamais battu Williams en huit rencontres, elle a continué à jouer crânement son jeu quand elle a été menée 4-1 dans le deuxième set. L’Américaine a peut-être à ce moment-là entraperçu un peu vite la victoire. Une série de trois doubles fautes sur ses deux jeux suivants de service ont permis à son adversaire de revenir avec force.
Williams s’est remise les idées à l’endroit et a servi pour le match à 6-5. Mais Safarova a encore retardé l’échéance en faisant un sans faute (4 sur 4) sur ses balles de break, puis en dominant le tie-break. Dans le troisième set, la Tchèque a été la première à se détacher (2-0). Mais elle s’est un peu crispée et Williams, qui avait été plusieurs fois bousculée dans ce tournoi et s’en était toujours sortie, a trouvé l’énergie pour aligner les six derniers jeux.
Elle peut maintenant regarder devant elle et se prendre à rêver au Grand Chelem, sur l’année calendaire, que seules sa compatriote Maureen Connolly (1953), l’Australienne Margaret Smith Court (1970) et l’Allemande Steffi Graf (1988) ont réalisé.
Quelle belle championne, sans doute la joueuse la plus forte de tous les temps ! Et dire qu’elle a…33 ans !