Claude Louis-Combet | [Il y avait la main]

Publié le 07 juin 2015 par Angèle Paoli

I l y avait la main et il y avait la main [IL Y AVAIT LA MAIN]
Il y avait la face et il y avait la face
Et l'océan entre les bords
Ou encore cette torture des volumes qui voudraient se rejoindre en forme de Croix et n'y parviennent pas, en sorte que la seule image qui tienne encore est celle du désir en son vis-à-vis de silence
L'œuvre de l'homme n'apporte aucun message
car il est seul et ne sait rien
Mais l'expression est à son comble, chaque fois
Comme la hache dans le flanc
Et celui qui n'a pas l'heur de s'arrêter, ce qu'il poursuit n'a pas de cesse
Il traque le passage, entre oubli et ignorance
Tantôt d'une part de la faille, tantôt de l'autre
Il s'accompagne sans se rejoindre
L'un toujours à distance et le deux sans appel
À rôder dans le silence des pensées
L'un et le deux, le même et l'autre
Nés de faille et promis à faillite
La porte bat de l'aile au-dessus du vide
Nommera-t-on maison ce qui s'affronte et se dénie ?
Ou enfant ce qui détale dès que le jour paraît ? -
Rendez-nous la ténèbre car la lumière nous blesse
Claude Louis-Combet, Dichotomies in Dichotomies suivi de Aube crucifère, Æncrages & Co, Collection Voix-de-Chants, 2015, s. f. Reproductions en sérigraphie de peintures de Jean-Claude Terrier.