Coucou mes amis, c'est un peu la grosse confuse ici non ?
J'ai perdu 5 ou 6 notes en voulant répondre aux commentaires et faire quelques modifications sur le site, je suis une tanche en informatique. Bref.
j'ai l'inspiration et l'énergie d'un bulot pour venir écrire ici régulièrement, et je sais plus quoi dire... je suis perdue.
Je sais bien que pour passer à l'action, il est plus efficace de stimuler son imagination que de recourir à la volonté.
Je sais aussi que je me pense souvent velléitaire alors que parfois je ne sais juste pas activer les bon leviers pour me donner de l'élan.
Il n'empêche que c'est bien le bordel....
Bref on s'en fout, j'arrête de geindre et puis c'est pas comme si ce blog avait 10 ans cette année !!!
(Et le Fooding, 15 !! On y était, c'était très chouette)
Alors en attendant d'avoir une idée plus précise de ce que je faire de "lui" et pour ne pas vous abandonner totalement parce que je vous aime et que je déteste le vide,
mes coups de coeur de ces derniers jours, des femmes de coeur, des femmes qui résistent et décident une bonne fois pour toute qu'on a toujours le choix, la lumière ou l'obscurité !
Deux lettres ouvertes magnifiques, bouleversantes :
à vous faire découvrir (si ce n'est déjà fait, elles ont pas mal tourné sur le Net et sur mon fcb) en cette journée mondiale de la Mer (sic)
Tout d'abord celle de la mère de Talon Bishop, victime d'une attaque de squale le 14 février dernier.
Ecoutons, entendons cette femme !
Lettre ouverte au préfet et à tous les habitants de La Réunion Ma fille, Talon, 22 ans, est morte en février des suites d'une attaque de requin à l'Etang-Salé. La Réunion est régulièrement secouée par ce type de drames avec à la clé un traitement médiatique qui peut être à échelle variable. Aujourd'hui ma peine est encore immense, et ma colère intacte. Je veux la partager. Qui était Talon Bishop ? Née le 2 septembre 1992 à la clinique d'Auchel dans le Pas-de-Calais, Talon est arrivée dans ce monde en urgence, après seulement sept mois et demi de grossesse. Je venais de lui offrir une nouvelle vie, à elle et son frère Reiss, sept ans, loin des quartiers mal famés du sud de Londres où j'avais grandi. Ce jour-là, je coulais d'ailleurs une dalle dans l'ancien corps de ferme que je rénovais, pour le transformer en lieu de vacances destiné aux enfants en difficulté des banlieues européennes. Je me suis toujours battue pour élever mes enfants, près de la nature et en toute sécurité. Talon et moi étions inséparables, mais sa belle enfance au sein de la magnifique propriété et entreprise familiale le Gite de Fléchin était partiellement gâchée par un père irresponsable et surtout absent. Talon n'a eu de contact qu'à deux reprises avec lui, à huit ans, en lui rendant visite à Londres, visite lors de laquelle il jeta ses chaussures préférées à la poubelle, et en recevant un appel de sa part le jour de son seizième anniversaire, alors qu'il ne savait pas quel âge elle avait... Quittant un système scolaire qui ne lui convenait pas avant le bac, elle a cherché et trouvé sa propre voie, à force de caractère et d'indépendance, en réussissant le concours de moniteur-éducateur à l'IRTS de Lille, après une sélection rigoureuse où seules 8 personnes sur 40 étaient retenues. Restée volontairement en métropole, alors que sa famille était partie s'installer à La Réunion, elle a su surmonter l'éloignement et les difficultés, trouver les financements toute seule afin de réussir sa formation. Diplômée en juin 2014, elle est déçue de voir qu'elle n'a aucun droit à l'aide financière de l'Etat pour la soutenir pendant sa recherche de travail. Elle disait ne pas comprendre comment les jeunes de moins de 25 ans pouvaient s'en sortir, sans accompagnement dans cette transition vers la vie professionnelle. Elle décide alors d'orienter sa recherche vers La Réunion, afin de rejoindre sa famille qui lui manquait tant. Ravie de s'être rapprochée de moi et de sa soeur, elle est confrontée à la difficulté du marché de l'emploi à La Réunion, mais tombe sous le charme de l'île, qu'elle adore pour sa mixité notamment. Pour la première fois de sa vie, on ne fait pas attention à sa couleur de peau ! Quelques jours avant l'accident, je lui avais demandé de considérer la possibilité d'un retour en métropole, car je m'inquiétais pour son avenir. Elle m'a dit "Maman, je suis prête à tout pour rester ici, même changer de métier et reprendre une formation en pâtisserie". Le jour de l'accident, elle était avec son copain et un groupe de personnes, jeunes et moins jeunes. Une copine décide de les amener à l'Étang-Salé, n'ayant pas le permis, Talon suit le mouvement, sans que personne parmi les plus âgés notamment ne réfléchisse plus avant. Pourquoi ? Une fois installés sous le pont Mulla, les deux amoureux ont décidé d'aller tremper leurs pieds dans l'eau sans que personne ne cherche à les en dissuader. Pourquoi ? Son compagnon revient sur la plage pour chercher quelque chose. Talon était seule dans l'eau quand l'attaque s'est produite, elle avait de l'eau jusqu'à la taille. Qui aurait pu croire qu'une telle chose puisse arriver dans un mètre cinquante d'eau ? Talon a certes fait une erreur ce jour-là, mais elle n'a surtout pas eu de chance et elle l'a tragiquement payé de sa vie. Sous la forme d'un requin de 3m50, la nature a violemment repris ses droits, et l'homme n'est rien face à cette force. Toute le monde a sa part de responsabilité, il est trop facile de blâmer les victimes car elles n'auraient pas dû être là. Talon n'était pas surfeuse, ni zorey, ni célèbre. Elle était face à l'océan, un élément imprévisible sur une île qu'elle ne connaissait pas. Quand on est jeune, que l'on n'a pas forcément la notion du danger de mort, on n'est pas conscient, on pense vivre pour l'éternité. Une fois sur cette plage de plusieurs kilomètres de sable noir, il n'y a rien pour couper l'envie d'aller rejoindre cet océan envoûtant. Le tout petit panneau de mise en garde (50cm) indique l'importance que l'Etat donne à ce problème. Se décharger de cette façon est inhumain ! Pourquoi ce cri de colère ? Parce que Talon Bishop n'était pas seulement la quatorzième victime d'une attaque de requin à La Réunion. Elle était un être humain avec une personnalité, une histoire et elle ne méritait pas ce qui lui est arrivé. Une magnifique, courageuse, intelligente jeune femme de 22 ans qui était un peu perdue et tellement inquiète de ce que l'avenir lui réservait qu'elle a oublié quelques instants que la nature est plus forte que tout. Ma fille adorée a perdu la vie d'une façon horrible et inimaginable, mais malgré toute ma peine, je ne peux pas en vouloir aux requins. En revanche je suis outrée par la suite des événements. Le soir de l'accident, j'avais rendez-vous avec des amis dans le centre-ville de Saint-Pierre à 20H00. Dès leur arrivée, mon téléphone s'est mis à sonner. Choquée d'entendre la voix d'un gendarme, j'apprends que ma fille a été victime d'une attaque de requin et que je dois me rendre au CHU de Saint-Pierre. J'avais eu un dernier message de Talon à 17H41 et je ne savais même pas qu'elle allait à la plage. J'arrive avec mes amis, sous le choc, et donne le nom de ma fille à l'accueil. L'hôpital nous fait attendre à l'extérieur, alors que nous sommes convaincus qu'il s'agit d'un simple blessure à la jambe. Je fais venir mon compagnon et notre fille. On nous demande ensuite de rencontrer un psychologue, complètement dépassé et incompétent face à la situation. Je lui suggère d'aller parler aux personnes qui étaient présentes lors de l'attaque car elles devaient également être traumatisées. Plus d'une heure plus tard, nous voyons arriver un chirurgien et son assistant qui, après nous avoir amenés dans une pièce minuscule, nous annonce brutalement le décès de Talon, en présence de notre fille cadette de dix ans... Le choc et le traumatisme sont amplifiés par le peu de tact et le manque l'humanité de l'équipe hospitalière. J'aurais voulu annoncer cette terrible nouvelle dans le calme à ma deuxième fille, mais à la place, elle gardera pour le reste de sa vie le souvenir de ses deux parents hurlant de douleur pendant ce qui semblait une éternité. Immédiatement et sans explications supplémentaires d'un point de vue médical, on nous amène à la morgue, à l'opposé du centre hospitalier. Sans aucun autre suivi psychologique ni médical pour surmonter la charge émotionnelle. Dévastés, nous sommes renvoyés chez nous après avoir passé plusieurs heures auprès du corps sans vie de la belle Talon. Une fois rentrés chez nous, l'hôpital n'a par contre pas manqué de nous appeler pour nous demander la donation des rétines de notre fille. Je me suis effondrée. Le lendemain, mon compagnon s'est occupé de toutes les démarches administratives, aller à la gendarmerie et contacter le centre funèraire. Puis mon fils arrive de métropole. Il faut faire vite donc nous allons voir les pompes funèbres les plus proches, à la Ravine des Cabris, où une dame sans aucune compassion nous demande si nous pouvons payer en espèces. L'endroit est glauque, poussiéreux, les murs sont garnis de fausses fleurs sales. Pas de choix, pas de condoléances, mais par contre une surfacturation de plus de 300 euros. On profite pour gagner, voler même, sur la mort. Où est l'humanité dans tout ça ? Je suis en colère contre l'Homme et ce système qui nous déshumanise ! Quels enseignements tirer de ce drame ? Avant tout, je veux que personne ne parle en mon nom ni en celui de Talon. Nous aimons cette île, bien qu'installés depuis quelques années seulement. C'est un endroit unique au monde, d'une beauté exceptionnelle, mais la nature est aussi pleine de dangers. Faire face et prévoir ces dangers et s'adapter à la nature qui nous entoure plutôt que de vouloir la contrôler est impératif. Les océans sont dans cet état-là à cause de l'Homme et du manque de respect qu'il a pour son environnement naturel. Tuer tous les requins n'est pas la solution ni notre façon de concevoir la vie. Il faut d'abord s'interroger sur les pratiques de pêche. La pêche intensive effectuée au large par de nombreuses entreprises, françaises et autres, hors de notre vue pour que l'on ne se pose pas de questions, déséquilibre la chaîne alimentaire. Donc la nourriture des requins, baleines, dauphins, qui deviennent à leur tour des victimes collatérales de cette pêche dévastatrice pour l'écosystème océanique. Les pêcheurs locaux qui posent des drumlines près des zones de baignade, augmentent la possibilité que les requins se rapprochent de ces sources de nourriture devenues régulières. Par ailleurs de nombreuses personnes, organisations et entreprises déversent leurs ordures quotidiennement dans la nature, les eaux usées rejetées dans la mer, notamment en période de cyclone, et plus globalement tous ceux qui considèrent l'océan comme un gardemanger et une poubelle. De manière générale, les politiques et pratiques mises en place avec la récurrence des attaques de requins le sont sans concertation avec des experts rompus à ces problématiques dans d'autres endroits du globe. Je suis favorable à la préservation de la Réserve marine. Mais le manque de capacité à proposer des solutions concrètes, depuis la sensibilisation au risque dès l'école (on le fait bien pour la route) jusqu'à la mise en place de vrais moyens humains, est révélatrice d'un échec à protéger durablement nos plages. Il faut protéger la population et les touristes, les protéger parfois d'eux-mêmes. La banalisation du problème fait croire aux gens, surtout aux jeunes, que rien ne peut leur arriver. J'aurais préféré que ma fille prenne une amende de 500 euros car elle est allée dans l'eau dans une zone de baignade interdite. Il est vrai que nous ne pouvons pas protéger toutes les côtes de La Réunion, mais on peut créer des zones sécurisées pour les baigneurs et mettre en place une vraie surveillance des plages, ce qui pourrait en outre créer de l'emploi. Quant au surf à La Réunion, il semblerait que l'activité soit devenue trop dangereuse pour être pratiquée en ce moment. On ne dompte pas un océan entier comme ça ! Après réflexion, je suis contre la pêche intensive de toutes les espèces, requins inclus. Je suis contre le fait que ce problème devienne politique et racial, que les organisations se battent entre elles plutôt que de trouver des solutions ensemble. Je suis opposée à ce que des dizaines de millions d'euros soient consacrés inefficacement à cette crise, alors que La Réunion a d'autres problèmes aussi importants à gérer : violences intra-familiales, drogue, chômage, alcoolisme, suicide ou désespoir, fléaux auxquels beaucoup de Réunionnais doivent faire face quotidiennement. Les jeunes en détresse, sans avenir ni perspectives, me touchent beaucoup plus que le fait que l'on ne puisse plus surfer à La Réunion. L'importance de l'amour, le respect d'autrui et de l'environnement sont des choses que j'ai inculquées à mes enfants dès leur plus jeune âge. Je déplore que notre système n'en fasse pas autant. Nous sommes une famille métisse, je suis créole anglaise, mon compagnon est franco-vietnamien, j'ai des enfants noir et blanc et j'ai trouvé mon paradis. Je n'ai pas envie de le voir détruit par la politique, le profit et l'inaction. l faut travailler tous ensemble pour préserver ce cadeau que la nature nous a donné, l'île de La Réunion. Repose en paix ma fille, avec notre amour éternel.(une femme turque qui tourne le dos à Erdogan)
Et puis celle tout aussi merveilleuse et qui m'a bien fait chialé de Sheryl Sandberg, directrice de l'exploitation de Facebook et veuve de Dave Goldberg, grand patron de la Silicon Valley
Leçons de vie...
« Aujourd'hui, c'est la fin de sheloshim pour mon mari - les premiers trente jours après sa mort. Le judaïsme prévoit une période de deuil intense qui s’appelle schivah et dure sept jours après qu’un être cher a été enterré. Après le schivah, la plupart des activités normales peuvent être reprises, mais c’est la fin de sheloshim qui marque la fin du deuil religieux pour un conjoint.
Sheryl Sandberg et Daves
Un de mes amis d'enfance qui est maintenant rabbin m'a dit récemment que la plus puissante et courte prière qu’il avait jamais entendue était : "Permettez-moi de ne pas mourir alors que je suis encore en vie." Je n’aurais jamais compris cette prière avant de perdre Dave. Maintenant, je comprends.
Je pense que lorsque la tragédie se produit, elle nous place face à un choix. Vous pouvez céder à la noirceur ; le vide qui remplit votre cœur, vos poumons, restreint votre capacité de penser ou même de respirer. Ou vous pouvez essayer de trouver du sens dans la perte. Ces trente derniers jours, j’ai passé beaucoup de temps perdue dans cette noirceur. Je sais que beaucoup de moments à venir se consumeront dans cette noirceur aussi.
Mais quand je le peux, je veux choisir la vie et le sens.
Voilà pourquoi je vous écris : pour marquer la fin de sheloshim et redonner un peu de ce que les autres m’ont donné. Bien que l'expérience de la douleur soit profondément personnelle, la bravoure de ceux qui ont partagé avec moi leur propre expérience m’a aidée à avancer. Certains de ceux qui ont ouvert leur cœur étaient mes amis les plus proches. D'autres étaient des inconnus qui ont partagé leur sagesse et leurs conseils en public. Je vais donc partager ce que j'ai appris dans l'espoir que cela aidera quelqu'un d'autre. Dans l'espoir qu'il y ait un sens dans cette tragédie.
J'ai vécu trente ans dans ces trente jours. Je suis trente années plus triste après ces 30 jours. Je sens que je suis trente années plus sage qu'avant ces 30 jours.
J'ai acquis une compréhension plus profonde de ce que c'est qu'être mère, à la fois par la profondeur de la douleur que je ressens quand mes enfants crient et pleurent et par la connexion de ma mère à ma douleur. Elle a tenté de remplir l'espace vide en me tenant chaque nuit dans ses bras alors que je pleurais, jusqu'à ce que je m’endorme. Elle a lutté afin de retenir ses propres larmes pour faire de la place pour les miennes. Elle m'a expliqué que l'angoisse que je ressens est à la fois la mienne et celle de mes enfants, et j’ai compris qu'elle avait raison quand j’ai vu la douleur dans ses propres yeux.
J’ai appris que je ne savais pas quoi dire à d'autres personnes dans le besoin. Je pense que je ne le faisais pas bien avant ; j’essayais d’assurer aux gens que tout irait bien, pensant que l'espoir était la chose la plus réconfortante que je pouvais offrir. Un de mes amis atteint d'un cancer à un stade avancé m'a dit que la pire chose que les gens pouvaient lui dire était : "Tout va bien se passer." Cette voix dans sa tête criait : "Comment savez-vous que ça va bien se passer? Ne comprenez-vous pas que je pourrais mourir ?" J’ai compris le mois dernier ce qu'il essayait de me dire. L'empathie réelle est parfois de ne pas insister en disant que tout ira bien, mais de reconnaitre que ce n’est pas le cas. Quand les gens me disent "vous et vos enfants retrouverez le bonheur", mon cœur me dit "oui, je le crois", mais je sais que je ne ressentirai jamais de nouveau la joie pure. Ceux qui ont dit "vous retrouverez une nouvelle routine, mais ce ne sera jamais aussi bon" me réconfortaient plus, parce qu'ils savaient et disaient la vérité. Même un simple "comment allez-vous ?" - presque toujours demandé avec les meilleures intentions - est mieux si on le remplace par "comment allez-vous aujourd'hui ?". Quand on me demande "comment allez-vous ?", je m'arrête pour crier : "Mon mari est mort il y a un mois, comment voulez-vous que j’aille ?" Quand j'entends "comment allez-vous aujourd'hui ?", je me rends compte que la personne qui me pose la question sait que le meilleur dont je suis capable maintenant est de passer à travers chaque jour.
J'ai appris quelques trucs pratiques qui ont de l’importance. Bien que nous sachions maintenant que Dave est mort sur le coup, je ne le savais pas dans l'ambulance. Le voyage à l'hôpital était insupportablement lent. Je déteste toujours toutes les voitures qui ne se sont pas mises sur le côté, chaque personne qui se souciait plus d'arriver à destination à l'heure plutôt que de nous faire de la place pour passer. Je l'ai remarqué en conduisant dans de nombreux pays et dans de nombreuses villes. Poussons-nous tous de la voie. La vie du parent ou du conjoint de quelqu’un peut en dépendre.
J'ai appris combien tout peut paraître éphémère – et l’est peut-être vraiment. Que peu importe le surface sur laquelle vous êtes, elle peut être arrachée d’un coup de sous vos pieds sans aucun avertissement. Au cours de ces trente derniers jours, j'ai entendu bien trop de femmes qui avaient perdu un conjoint et connu ce genre d’expérience. Certaines manquent de réseaux de soutien et luttent seules alors qu’elles sont dans une grande détresse émotionnelle et une insécurité financière. Cela me semble si anormal que nous abandonnions ces femmes et leurs familles au moment où elles sont dans le plus grand besoin.
J'ai appris à demander de l'aide – et de quelle quantité d’aide j’ai besoin ! Jusqu'à maintenant, j’ai été la sœur aînée, la numéro deux, l'actrice et le planificatrice. Je n’avais pas prévu cela, et quand c’est arrivé, je n’étais pas capable de faire quoi que ce soit. Les personnes les plus proches de moi se sont occupées de moi. Elles ont tout planifié. Elles se sont débrouillées. Elles m’ont dit où m’asseoir et m’ont rappelé qu’il fallait manger. Elles continuent toujours de faire tant de choses pour nous soutenir, mes enfants et moi.
J'ai appris que la résilience peut s'apprendre. Adam M. Grant m'a appris que trois choses sont primordiales dans la résilience et que je pouvais travailler sur toutes les trois. Il y a d'abord la La personnalisation. Il faut réaliser que ce n’est pas notre faute. Il m'a dit de bannir le mot "désolée". Il m’a dit de dire encore et encore : "Ce n’est pas ma faute." Puis, il y a la permanence : me rappeler que je ne me sentirai pas comme ça pour toujours. Ça va aller mieux. Et enfin l’omniprésence : cela ne doit pas affecter tous les domaines de ma vie ; la capacité à compartimenter est saine.
Pour moi, commencer la transition en retournant au travail a été salutaire, cela m'a donné l’opportunité de me sentir utile et reliée aux autres. Mais j’ai vite découvert que même ces relations avaient changé. Beaucoup de mes collègues étaient effrayés quand je m’approchais. Je savais pourquoi : ils voulaient aider, mais ne savaient pas comment. Devrais-je en parler ? Ne pas en parler ? Si je le mentionne, qu’est-ce que je devrais dire? Je me suis rendu compte que pour restaurer cette proximité avec mes collègues qui a toujours été très importante pour moi, je devais les laisser venir vers moi. Cela signifiait que je devais être plus ouverte et plus vulnérable que je n’ai jamais voulu l’être. J’ai dit à mes collègues qu'ils pouvaient me poser honnêtement leurs questions et que je répondrais. Je leur ai aussi dit qu'il n’y avait pas de problème à ce qu’ils disent comment ils se sentaient. Une collègue a admis qu'elle passait en voiture près de ma maison fréquemment et ne savait pas si elle devait entrer. Un autre a dit qu'il était paralysé quand j’étais près de lui, redoutant de dire quelque chose de mal. Parler ouvertement a remplacé leur peur de dire la mauvaise chose. (...)
En parallèle, il y a des moments où je ne peux pas laisser les gens venir à moi. Je suis allée à la Portfolio Night, une soirée organisée dans l'école de mes enfants pendant laquelles les élèves montrent à leurs parents leur travail accroché sur les murs de leur classe. Tant de parents - qui ont tous été si gentils - ont essayé d’attraper mon regard ou de dire quelque chose qu’ils pensaient être réconfortant. Je baissais les yeux tout le temps afin que personne ne puisse attirer mon attention, de peur de m’effondrer. J’espère qu'ils comprennent.
J’ai appris la gratitude. La vraie gratitude pour les choses que je prenais pour acquises avant - comme la vie. Aussi brisé mon cœur soit-il, je regarde mes enfants chaque jour et je me réjouis qu'ils soient vivants. J’apprécie chaque sourire, chaque câlin. Je ne prends plus chaque jour pour acquis. Quand un ami m’a dit qu'il détestait les anniversaires et ne voulait pas célébrer le sien, je l'ai regardé et lui ai dit, en larmes : "Célèbre ton anniversaire, bon sang ! Tu es chanceux d’avoir eu chacun d’entre eux." Mon prochain anniversaire sera déprimant comme pas possible, mais je suis déterminée à le célébrer dans mon cœur comme jamais je n’ai célébré un anniversaire avant.
Je suis très reconnaissante vis-à-vis de ceux qui m'ont offert leur sympathie. Un collègue m'a dit que sa femme, que je n'ai jamais rencontrée, avait décidé de montrer son soutien en retournant à l'école pour obtenir son diplôme, quelque chose qu'elle avait mis de côté pendant des années. Yes ! Lorsque les circonstances le permettent, je crois plus que jamais au fait d’aller de l’avant. Beaucoup d'hommes – ceux que je connais déjà, comme ceux que je ne rencontrerai jamais - vont honorer la vie de Dave en passant plus de temps avec leur famille.
Je ne peux même pas exprimer la gratitude que je ressens pour ma famille et mes amis, qui ont tant fait pour moi et m'ont assuré qu’ils seront toujours là. Dans les moments terribles où le néant s’empare de moi, quand les mois et les années s’étendent devant moi, vides et sans fin, seuls leurs visages me sortent de l'isolement et la peur. Ma reconnaissance envers eux n’a pas de limites.
Je parlais à l’un de ces amis d’une activité père-fils que Dave n’est plus là pour faire. Cela nous a conduits à établir un plan pour combler l’absence de Dave. J’ai pleuré : "Mais je veux Dave. Je veux le plan A." Il a mis son bras autour de moi et m'a dit : "L’option A n’est pas disponible. Donc profitons au maximum de l'option B."
Dave, pour honorer ta mémoire et élever tes enfants comme ils le méritent, je promets de faire tout mon possible pour profiter de l'option B. Même si sheloshim est terminé, je pleure encore l'option A. Je serai en deuil de l'option A. Comme Bono le chantait : "Il n'y a pas de fin à la douleur... et il n'y a pas de fin à l'amour." Je t'aime, Dave. »
Et puis j'ai découvert dans cette petite vidéo des coachs de vie formidables (et très méchants)
Je vous embrasse fort !