D'après mon fidèle ami Wikipedia : L'obsolescence programmée est le nom donné à l'ensemble des techniques visant à réduire la durée de vie ou d'utilisation d'un produit afin d'en augmenter le taux de remplacement.
A mes yeux, c'est quelque chose qui est programmé pour te lâcher pile au moment où tu en as vraiment besoin. Une pièce de mon lave-vaisselle vient de rendre l'âme. Du coup, la machine m'indique qu'il y a un souci avec l'eau (c'est vague hein, beh pour moi aussi, je vous rassure) et elle se met en sécurité. De ce fait, je peux laver toute ma vaisselle à la main. Je n'ai plus de lave-vaisselle. Et c'est à ce moment là qu'on réalise à quel point cette petite boite métallique était fort bien utile et que c'était un gain de temps énorme dans la vie active que je mène.
Mais là n'est pas le sujet. Enfin si. Mais non. Pour moi, l'obsolescence programmée, je pense que ça fonctionne aussi avec les amis.
Sur le cours de ta vie, au hasard d'un chemin, tu rencontres une personne. L'entente se passe bien et vous passez de petits moments à deux, vous rigolez et vous aimez être ensemble à tel point qu'un jour vous posez un nom sur cette relation : amitié. C'est là que je me dis que je devais apprendre à mettre une barrière, voir même un mur, afin de me protéger. Mais j'ai beau me le dire et me le promettre à chaque déception, je ne peux m'empècher de recommencer plus tard.
A de nombreuses reprises, j'ai pu comprendre à mes dépends que tout le monde s'occupe d'avoir un ami mais très peu s'occupent à en être un. Heureusement, il y a des exceptions mais elles se font rares et lorsqu'on tombe sur l'une d'entre elles, on trouve ça louche, on se dit qu'un jour ou l'autre, elle partira, elle aussi... C'est horrible d'en arriver à se dire ça. C'est douloureux de ne pas parvenir à se lâcher à 100 % avec quelqu'un parce qu'on reste sur ses gardes. A mes yeux toujours : se donner à fond avec quelqu'un, c'est prendre le risque de donner à l'autre l'occasion de nous détruire. Fort négatif, n'est-ce pas. Le problème c'est que je ne parle qu'avec mon propre vécu.
Avec le temps, j'ai découvert ce que j'appelle l' "amitié intéressée". Elle est douloureuse et ne prévient pas lorsqu'elle est là. Alors c'est ça : des personnes que tu appelles "ami" viennent dans ta vie, te font vivre des tas d'instants qui laisseront des traces gravées à vie dans ta mémoire. Ces mêmes "amis" pour qui tu es toujours là, peu importe l'heure du jour ou de la nuit, peu importe si tu as passé une journée horrible et/ou fatigante au boulot. Une rupture ? Tu es là pour ton "ami". Une mauvaise nouvelle ? Tu es là aussi. Tu te mets de côté pour cet "ami" et tu fais en sorte de l'aider à se relever chaque fois qu'il tombe... Mais il faut savoir que c'est une amitié à sens unique, et le jour où TOI, tu auras besoin de réconfort, il n'y aura plus personne. Le jour où tu n'iras plus dans leur sens, que tu oseras dire que tu n'as pas le temps/pas le moral, ils te tourneront le dos et s'en iront comme ils sont venus. Ils auront vite fait d'oublier que tu étais là lorsqu'ils en avaient besoin. Ils s'en vont vers d'autres nouveaux "amis", te laissant seul sur le bord de la route. Tu n'as plus d'importance, tu n'existes plus, tu n'es plus personne, tu n'as jamais existé. Mais le plus amusant, et je dis ça ironiquement bien entendu, c'est que le jour où ils n'auront plus personne, ils tenteront de revenir vers toi. C'est gens-là, j'aurai du les éviter dès le départ, je le sais. Mais ils ne tiennent aucune pancarte qui dit "Attention chérie, je suis une amie intéressée !"
De parfaits inconnus peuvent devenir les meilleurs amis, tout comme les meilleurs amis peuvent devenir de parfaits inconnus. Une sorte d'obsolescence programmée. Ça ne dure qu'un temps et, un jour où tu en as besoin, cet "ami" te lâche. Un peu comme mon lave-vaisselle. Et tu te retrouves là à te débrouiller tout seul pour t'en sortir. Tu improvises. Bien sûr, tu peux vivre sans ami comme tu peux vivre sans lave-vaisselle, mais il faut bien avouer que c'est agréable d'en avoir un. Un lave-vaisselle mais aussi un ami.
J'ai également eu droit à l' "amitié sadique". C'est le même topo que l'intéressée, mais en plus, mon dicton "[...] donner à l'autre l'occasion de vous détruire" prend tout son sens. Et je peux dire que certains ne manquent pas d'imagination pour arriver à leurs fins. Ils commencent toujours par noircir l'autre puis ils s'amusent aussi à lancer des piques. Méchantes et gratuites, blessantes et destructrices. Ils déforment les propos, sortent des phrases de leur contexte, et en arrivent même à "répéter" des choses qu'on a jamais dites. Tout ça est fait dans notre dos et lorsqu'on le réalise enfin, il est malheureusement trop tard. On est une vilaine bête noire, tout le monde nous déteste, beaucoup nous ont tourné le dos. Cette "amitié"-là dure longtemps pendant mais surtout après. Aussi, trois ans après avoir coupé les ponts, j'en entends encore à mon sujet et le moindre de mes faits et gestes est répété, déformé et amplifié.
Heureusement, il y a de véritables amis. C'est un plaisir d'être en leur compagnie et fois un moment de silence vaut toutes les conversations du monde. J'aime mes amis, les vrais. Ils se comptent sur les doigts d'une seule main et si un jour je devais me marier, nous ne serions pas beaucoup à la fête. Je suis toujours là pour eux mais eux aussi sont là pour moi. Ça fait du bien.