Vin, gloire et bonté, Bunisset & Liotti

Un one-shot qui promettait une plongée dans la "noblesse du bouchon" (expression de Mauriac), ça m'attirait et m'inquiétait à la fois: parce que ça me semblait original, mais sans avoir les codes des œnologues amateurs, allais-je pouvoir m'y plonger? Suivre une mère de famille de la haute, bourrée de névroses, fashionista et en manque d'hommes, ça commençait presque comme un épisode de sex & the city. Elle est priée par papa à la tête d'un journal d'aller enquêter sur le milieu du vin bordelais...

Annabelle est drôle, jolie, névrosée, très psychanalysée, et... en instance de divorce. Parisienne jusqu'au bout des ongles, elle est aussi journaliste pour un très gros hebdomadaire français. Alors qu'elle n'y connait absolument rien en matière de vin, son patron (qui est également son père) lui commande un dossier de 50 pages sur le vignoble bordelais. Ni une, ni deux, Annabelle fourgue ses deux ados à son ex-mari avant de se catapulter, valise sous le bras, sur le quai de la gare Montparnasse. Direction la capitale girondine : Bordeaux ! Au cours de son séjour (trois mois d'immersion totale dans le milieu viticole locale), rien ne lui sera épargné...

J'avais lu le manga " Les gouttes de Dieu" que j'avais aimé et qui m'avait initiée au vin avec curiosité. Ici le propos est bien plus ciblé satire, cette BD est une véritable fiction-reportage sur la vinocratie bordelaise.

La conclusion arriva vite pour moi: hors de question de saisir toutes les références et subtilités pour une néophyte de la bouteille comme moi. Cette BD, même si elle est tissée d'une intrigue autour d'Annabelle, même si elle passe un peu par l'humour, reste vraiment destinée aux grands amateurs de vins. Je pensais en lisant le résumé que j'allais découvrir cet univers en même temps qu'Annabelle, je me trompais, j'ai vite été débordée et lassée. Les "à côté" de son enquête, son histoire avec un beau fils de famille de la bouteille, sont divertissantes mais n'ont pas su me convaincre entièrement. Les imbroglios des tractations viticoles et des luttes de pouvoir dans le secteurs des grands crus m'avaient découragée. Le trait expressif de Giuseppe Liotti n'a pas été un coup de cœur, et je regrette le terne des planches en noir et blanc, des touches de couleurs m'auraient peut être tenue plus éveillée.