Rappelle-toi que tu ne peux pas monter l’échelle du succès avec les mains dans les poches (A.S.)
Qu’est-ce qu’une vie réussie ? Une aisance financière ? Une vie familiale accomplie ? Un statut social envié ?
On sait tous que le bonheur n’est pas une histoire de possession, qu’il est éphémère, mal cerné, appréhendé d’une manière différente selon les personnes.
Mais le succès est un mot clair. Se donner des objectifs et les atteindre. Et que serait la vie si nous ne la pourvoirions pas de challenges ?
On a tous notre propre interprétation du succès. Personnellement, j’ai été élevée et ai grandi dans le respect du travail, aussi ai-je du mal à apprécier ceux qui accèdent au top sans en avoir sué (notamment grâce aux privilèges de leur famille ou connaissances de leurs proches). En contrepartie, j’entretiens une certaine déférence envers ceux qui parviennent à rafler la mise sans avoir eu au début les bonnes cartes en main. Certains réussissent à sortir du lot grâce à leur intelligence, d’autres : leur talent, leur beauté, ou parfois même leur bêtise… on peut en critiquer les versants, mais ce dont il faut se souvenir finalement c’est : qu’ils sont sortis du lot, qu’ils sont parvenus à percer la coque de l’anonymat pour se retrouver sur nos langues ou à vagabonder dans notre esprit, même contre notre gré. Bien sûr suivant l’univers dans lequel on évolue on tendra à apprécier un certain genre de personne. De mon côté, j’aurai plus tendance à admirer un auteur, un acteur, un journaliste, un scientifique. Mais cela ne m’empêchera pas de lever mon chapeau pour la dernière pop star à la mode ou même certaines égéries de reality show. Des filles qui ont eu un rêve démesuré, se sont certainement fait railler quand elles les ont mentionnés, et qui à force de volonté et d’acharnement ont grimpé les échelons pour se retrouver devant les spotlights. Ce ne sera pas une admiration démesurée, certes, mais un respect certain pour leurs ambitions accomplies.
Je prends pour exemple Nabila, une gamine de quartier qui a grandi à l’ombre des immeubles d’un quartier populaire de Suisse, élevée par une mère célibataire, fréquentant des petits voyous et qui, la tête pleine de rêve, décide de changer sa vie. Et à 21 ans, après mains détours et galères, elle se retrouve propulsée star à la télé, suivie par des millions de téléspectateurs, à se faire inviter sur les plateaux plébiscités, à en être chroniqueuse, à étaler sa plastique sur tous les magazines et à enregistrer à l’INPI ses propos maintes fois repris (notamment par des pubs télé et des hommes politiques) pour en faire des marques déposées. Alors bien sûr on peut alléguer que c’est une bien triste époque quand on propulse des femmes à la plastique superbe et à la soi-disant cervelle de moineau en tête de liste, mais cela n’empêche qu’elle suscite un marché financier non négligeable et qu’elle est parvenue, avec ses propres moyens, à la position qu’elle convoitait, ce qui d’après moi mérite une légère distinction pour cette ascension sociale.
La critique d’un lecteur me traverse à l’instant l’esprit. Il n’avait pas apprécié un livre et en expliquait les raisons, puis à la fin de sa chronique, il écrivait : « Une étoile quand même, parce que tout être qui a pris la peine d’écrire de longues pages mérite un minimum de respect. Zéro sur cinq, c’est pour ceux qui n’ont rien fait ». Cela résume ma réflexion. On ne peut pas tout à fait répudier quelqu’un qui s’est démené pour parvenir où il est.
Néanmoins, comme mentionné plus haut, j’ai grandi dans le respect du labeur, j’ai donc tendance à apprécier les gens qui travaillent dur pour parvenir à leurs fins.
Pour moi donc le représentant charnel du succès devait être quelqu’un qui a su progressivement et intelligemment monter les échelons de notre société, quelqu’un qui a réussi à se renouveler, à briller dans différents domaines, pour parvenir au top, j’ai nommé : Arnold Schwarznegger.
J’entends les cris d’exclamations de certains… Attendez avant de quitter cet article et écoutez (enfin lisez) ma justification.
Part 1 : « le chêne autrichien » Arnold, le culturiste. « Je veux devenir l’homme le mieux bâti du monde »
Arnold est né dans un petit village (Thal) près d’une petite ville (Graz) d’un des plus petits pays d’Europe (l’Autriche). Un jour, en passant devant une vitrine, il voit sur un magazine un homme musclé poser sur la couverture. Il s’agit de Reg Park, un ancien culturiste anglais devenu Mr Universe, puis acteur et ayant fait fortune en fondant un empire sur le sport. C’est décidé, Arnold en fait son modèle et décide de suivre la même destinée : « Je veux devenir l’homme le mieux bâti du monde, puis je veux aller en Amérique, être acteur et devenir riche», dit-il à qui veut l’entendre. Aussi, commence-t-il cette discipline dès 13 ans, à une époque où, ne l’oublions pas, les muscles n’étaient pas à la mode. Son père, n’appréciant pas ce sport, le moins populaire du pays, l’empêche d’aller aux entraînements. Arnold ne s’en formalise pas : il créé sa propre salle chez lui.
Enfin majeur, il part s’entraîner à Munich où il est obligé de faire des ménages dans la gym où il s’entraîne pour payer ses cotisations.
A 20 ans, il devient le plus jeune Mr Universe.
Rapidement réputé dans le milieu, il part s’installer aux Etats Unis où il cumulera les titres, 5 Mister Universe et 7 Mr Olympia, la compétition ultime de la discipline.
En 1977, un film sur lui, Pumping Iron (‘Arnold le magnifique’, en français), contribuera à populariser le culturisme. On y découvre toutes les facettes du « chêne autrichien » : sa rigueur dans la discipline, sa motivation, son intelligence, sa subtile tactique basée sur l’humour pour déstabiliser ses adversaires, dont Lou Ferino (alias Hulk), son compétiteur de l’époque qui ne parvint jamais à le détrôner.
Certains peuvent ne pas apprécier « ces tas de muscles stéréoïdés » (d’ailleurs il est l’un des rares à avoir confirmé qu’il prenait des anabolisants), mais il ne faut pas croire qu’il suffit de prendre des stéroïdes pour être bâtis à la Schwarzy… Le niveau de concentration, de discipline, de motivation doit être immense. C’est une règle de vie intransigeante qui nous montre le pouvoir non seulement du corps, mais également de l’esprit.
Schwarzenegger est considéré comme une légende dans le culturisme et une prestigieuse compétition portant son nom a lieu tous les ans.
Objectif 1er : devenir le plus grand culturiste du monde. ATTEINT.
Part 2 : Arnold, l’homme d’affaire. « Je veux devenir riche »
Après son installation aux Etats-Unis, à 21 ans, et grâce à ses gains amassés lors des compétitions, Arnold achète son premier immeuble pour 10000 dollars et investit dans plusieurs entreprises immobilières. Ses affaires explosent notamment grâce à la hausse de la demande après le tremblement de terre de 1971 à Los Angeles, ce qui lui permet de devenir millionnaire.
Objectif N’ 2 : devenir riche. ATTEINT.
Part 3 : Schwarzy ou Arnold le comédien. « Je veux devenir acteur »
Ayant fait ses preuves dans le culturisme, Arnold est prêt pour son prochain objectif : Hollywood.
A l’âge de 23 ans, il obtient son premier rôle dans dans Hercule à New York, ravissant le rôle principal à son modèle d’adolescent, Reg Park.
Il fait ensuite une apparition dans le film Stay Hungry qui lui vaut de remporter en 1977 le golden globe du meilleur acteur débutant.
Le début de sa carrière cinématographique n’est néanmoins pas évident. Les agents lui disent que son corps est trop étrange, qu’il a un drôle d’accent et que son nom est trop long. Partout où il passe, on lui répond qu’il n’a aucune chance, ce qui ne le démotive pas.
C’est en 1982 que le succès frappe finalement à sa porte avec Conan le Barbare. Puis suit la carrière qu’on lui connaît tous.
Aidé par son humour et sa sympathie, il devient en l’espace de quelques années l’acteur le mieux payé d’Hollywood (et sans jamais se débarrasser de son lourd accent autrichien).
Arnold créé un nouveau genre de films et de héros, et devient une légende dans cette catégorie.
Objectif 3 : devenir acteur (le mieux payé du monde). ATTEINT.
Part 4 : The Governator : Arnold le politicien.
A l’âge où les muscles commencent à s’affaisser, Arnold choisit de ployer vers la politique, certainement influencé par sa femme d’alors, descendante des Kennedy (rien que ça !!!). Il sera gouverneur de 2003 à 2011 de l’état le plus adulé du pays le plus puissant du monde, à savoir la Californie. Et tout ceci sans jamais se départir de son humour et son accent (qui doute encore du rêve américain, ai-je envie de dire ? )
Nouvel objectif (pensé après l’atteinte des autres) : devenir un homme influent dans le pays où il a immigré. ATTEINT.
Part 5 : Arnold, le Professeur.
A la fin de son contrat, il reprend sa carrière d’acteur, tout en s’associant, en 2012, à l’Université de Californie du Sud (USC), pour créer un institut de réflexion politique (think-tank). Les domaines de recherche développés au sein de cet institut sont l’éducation, l’énergie et l’environnement, la fiscalité et l’économie, la santé et le bien-être, et la réforme politique. Arnold, qui a reçu le titre de professeur, y fait son premier cours en décembre 2012.
Nouvel objectif : s’efforcer d’améliorer les conditions de vie de ses pairs et trouver des solutions pour l’environnement. ATTEINT.
En clair, on peut aimer ou mépriser Schwarzenegger, on peut apprécier ou détester ses films, on peut corroborer ou réfuter ses idées, on peut applaudir ou railler ses actions politiques, mais on ne peut certainement pas ignorer sa réussite sociale.
Moi, je n’ai qu’un mot : Chapeau, mon héros !
Et comme il est sympa, il nous livre même les clés de la réussite: