Mardi jusqu'à minuit, il est encore temps pour la moisson de poésies
Une belle récolte
Merci à toutes
Un clin d'œil d'oiseau
comme une invitation
à le suivre
©ABC
l'oeil se ferme
la fumée de cigare
pique
la moustache
se retrousse
Au froissé du satin,
S'accroche l'indiscrétion solaire
Elle affleure,
Caresse le souvenir rouge passion
Où deux se fond en un...
©Martine
Merlot
Oiseau tombé du nid
Un peu sonné
Derrière l'église
Reste coi,
Muet quoi,
Proie pour le mate tout,
Le chat,
Ne pas se faire remarquer
De lui, pas fait l'un pour l'autre,
Sauf de l'enfant de choeur
Au coeur grand
Qui au vin de messe l'abreuve
En cachette,
D'où son air toujours sonné,
Et le baptise Merlot !
Espace feuillu
le soir tombe au fond du parc
le merle s'est tu
frisson et vibrations
une ombre s'est muée
en un sourire maléfique...
et
Ténèbres nocturnes
Deux yeux de braise
Un miaulement, un feulement
Au fond du jardin
Comme une invite
Au plus téméraire
L'ami ronron du jour
A fait place à l'étrange
Visiteur des étoiles...
LE VOYAGE DE L'ÂME
L'âme, un peu étourdie, confuse, sortit de son profond sommeil. C'était une jeune âme toute auréolée d'une Foi sincère, qui, soudain traversée par un désir d'éternité, tressaillit de joie... et d'effroi.
Une odeur délicieuse flottait dans la pénombre glacée d'une majestueuse Cathédrale.
Un glas répandait son funèbre chant dans le silence ponctué de raclements de gorge et de chaises qu'on traîne...
Un appel irrésistible ébranla l'âme qui porta son regard vers les Hauteurs de la Cathédrale, baignant dans une douce clarté rayonnante...
Allégée de son corps de chair, l'âme s'élança avec ardeur vers l'Amour inouï qui descendait sur les fidèles... et buta contre un linceul de soie grise qui formait comme un obstacle infranchissable entre elle et le Divin !
Empêtrée dans le drapé qui l'enserrait comme suaire, elle se débattait vivement en criant vers la Grâce...
Elle fut invitée à la conscience d'elle-même !
C'est alors qu'elle vit arriver les Forces du Mal, comme des corbeaux tout de noir vêtus ...
L'âme, luttant énergiquement pour se dégager du voile mortel, se mit à crier :
"Qui êtes-vous, fantômes des ténèbres ?"
"Perversion" croassèrent les corbeaux qui tournoyèrent autour d'elle.
Et l'âme meurtrie comprit !
Des hantises lui venant de l'enfance l'avaient progressivement amenée à considérer le Sacré comme une menace, la contraignant à se complaire dans une orgueilleuse vocation de "héros", et, par un sens perverti du sacrifice, dans d'étranges souffrances qui justifiaient sa vie...
Les noirs souvenirs éclatèrent dans l'espace, éclaboussant le monde.
Les corbeaux chargèrent, voulant engloutir l'âme qui refusa la terreur et, dans un profond repentir, supplia l'amour de la secourir...
Les liens qui la rattachaient encore au monde terrestre se rompirent et, appelé par le Baiser de Paix,.... tressaillant de joie, elle traversa le voile...
Un elfe a cueilli
une goutte de rosée
précieux nectar
Il s'envole cœur battant
pour l'offrir à sa reine
©Adamante