Une histoire bien loin dans le temps et dans l’espace terrestre. L’histoire se passe en Chine et au dix-neuvième siècle. Mes dernières lectures de la littérature chinoise remontent à Han Suyin dans les années 1980. Mais tellement près de moi dans le ressenti, dans les sentiments éprouvés. J’ai retrouvé mon âme romantique de 16 ans quand j’espérais être aimée pour la vie. Et trouver une âme sœur. J’étais d’une sentimentalité exacerbée. Et j’épanchais mon cœur dans des lettres enflammées que je jetais la plupart du temps.
Pour une fois, la lecture d’un roman ne m’a pas donné, dès les premières pages (ni même les dernières) l’envie d’écrire à mon tour. Non, j’ai lu. Avidement. Régulièrement les trois cent pages. Sans en passer une. Et, gage de qualité et d'intérêt, même en allant lire quelques pages à la fin, j’y suis revenue. Tout est intéressant dans ce roman : ce qu’on apprend sur la vie des Chinoises de cette époque : les pieds bandés des enfants dès leurs six ou sept ans, les mariages arrangés, la hiérarchie sociale, mais de cet amour pour une laotong, une âme sœur, je ne savais rien, jamais entendu parler et non plus du langage nu shu, une écriture exclusive aux femmes. Je savais que chez les Asiatiques le mot amour était conjugué différemment selon qu’il s’adresse aux parents, au mari ou à l’âme sœur, mais je n’avais jamais rien lu de si bien exposé.
C’est donc cet amour qui m’a intéressée, et sur lequel je suis restée accrochée tout au long des chapitres et encore ce matin, à mon réveil.
Tes paroles emplissent mon cœur. Nous sommes une paire de canards mandarins, un pont jeté sur le cours d’une rivière. De toutes parts les gens envieront notre alliance. Oui, mon cœur se réjouit d’aller te retrouver.Fleur de lis n’éprouvait pas encore de tels sentiments à sept ans, mais c’était dans les règles (qui datent de Confucius) de les écrire. Eh! oui, ça m’a émue… et tenue en haleine.
L’auteure a réussi à garder l’intensité émotionnelle tout au long du roman. L’histoire ne tient pourtant qu’à cet amour entre laotongs : les années d’entente, la trahison, la vengeance et le pardon. En arrière-plan, un décor et une société, bien loin de nos références culturelles et historiques, mais très bien décrits.
Je n’écris même pas que j’en recommande la lecture, je ne suis pas certaine d’être bonne vendeuse à cet égard. Je me contente d’en parler. À chacun-e de voir, de décider. Au besoin, se promener sur le site de Babelio pour lire ce que d’autres en ont pensé. Mais attention, si vous décidez de feuilleter, il se peut que les premières pages vous accrochent le cœur et vous forcent à prendre plusieurs heures de congé pour lire la suite!
Sur ce, bonne fête nationale et je vais lire un livre québécois pour la circonstance. Même si je ne suis pas encore tout à fait prête, mon cœur étant accroché à Fleur de neige.
Site de Babelio que je consulte à l'occasion >>>