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Matthieu Ricard Plaidoyer pour l'altruisme - La force de la bienveillance

Publié le 25 juin 2015 par Pestoune

couverture Une analyse colossale sur l’altruisme et la bienveillance que nous offre là Matthieu Ricard, mais qui aurait peut-être demandée plus de concision, de simplicité, afin d’atteindre un panel de lecteur plus grand. Car le sujet est essentiel, le but clairement énoncé mais, l’intellectualisation risque de le mettre hors de portée de beaucoup. Néanmoins pour tous ceux qui le liront, cet essai est enrichissant. Et, j’en suis convaincue, il est fondamental de parler de l’altruisme mais surtout d’en trouver la voie, d’en explorer la vertu. Dans ce monde où règne l’égocentrisme, il est bon d’être guidé vers ce qui le rendra meilleur, vers ce qui lui donnera son sens. Et quand on aborde l’altruisme, il faut le développer tant au niveau économique, social, personnel que vis-à-vis de la planète et des vivants qui s’y trouvent. Et pourtant certains nient les bienfaits de cette qualité ou ne la comprennent pas. Pour exemple : « La magnat américain Stephen Forbes déclarait sur une chaîne de télévision conservatrice (Fox News), à propos de l’élévation du niveau des océans : « Modifier nos comportements parce que quelque chose va se produire dans cent ans est, je dirais, profondément bizarre. » N’est-ce pas en réalité une telle déclaration qui est absurde ? Le patron du plus grand syndicat de la viande aux Etats-Unis, quant à lui, est encore plus ouvertement cynique : « ce qui compte, dit-il, c’est que nous vendions notre viande. Ce qui se passera dans cinquante ans n’est pas notre affaire. » »

 S’appuyant sur les écrits des plus grands penseurs, Matthieu Ricard ouvre nos yeux, nos esprits à la seule issue possible pour vivre en harmonie : l’ouverture aux autres, le respect, la mutualisation, le partage et l’entraide. Tout ce qui amène à l’altruisme. Il n’y a pas de morale dans cet essai mais un constat clair de la vie actuelle avec une exploration de l'amour, de l'empathie, de la bienveillance, de la compassion, de l'oubli de ses propres intérêts du don de soi… et à contrario de l’égoïsme universel, de l’égocentrisme, du narcissisme, de l’individualisme, de la violence, de la haine, de l’animosité…

Tous nous avons en nous de façon innée un potentiel d’altruisme. Il est clairement prouvé que cette qualité est présente même chez les animaux et les exemples concrets foisonnent dans le livre.

Il est tout aussi clairement prouvé que l’altruisme est inné. « Selon Freud, « l’enfant est égoïste et ressent intensément ses besoins. Il ressent intensément ses besoins et aspire à leur satisfaction sans aucun égard pour autrui, en particulier face à ses rivaux, les autres enfants. » et toujours selon Freud, ce serait vers 5 ou 6 ans, que l’enfant intériorise les normes, les contraintes et les interdits parentaux et sociaux imposés à son égoïsme naturel qu’il serait conduit à se comporter de manière acceptable dans la société. Or les recherches scientifiques (détail dans le livre) démontrent exactement le contraire : d’une part, l’enfant est naturellement altruiste dès son plus jeune âge, de l’autre, il n’apprend à modérer son altruisme inné qu’après avoir intériorisé les normes sociales.  Une éducation éclairée devrait donc consister à préserver ces inclinaisons naturelles à coopérer tout en se protégeant, sans pour autant inculquer à l’enfant des valeurs égoïstes, individualistes et narcissiques. »

Donc l’altruisme est inné mais néanmoins il se cultive, s’apprend, pour se développer  grâce à la pratique et la méditation nous y aide. Changeons nos façons de percevoir l’autre et donnons-lui sa place dans nos vies. Et si c’était la clé pour vaincre la crise, voire les crises ? C’est un défi qui concerne chacun d’entre nous. Allons-nous le relever ? Osons l’altruisme !

Matthieu Ricard nous présente lui-même son livre :

https://www.youtube.com/watch?v=KY8B4XKMhUI

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