Trente Millions d'Amis (Part 2)...

Durant ma plus tendre enfance, je fus ce que l'on pourrait communément appeler une aBB, une aBrigitteBardot, néologisme fondé sur le même principe que le substantif ''asocial''.

A l'inverse de notre Brigitte nationale qui pousse un cri pour les bébés phoques, les petits serins eux, quand ils me voyaient approcher de la cage poussaient un cri d'effroi, se demandant quels sévices j'allais encore bien pouvoir leur infliger...

Bob, mon poisson rouge, quant à lui, tournait bourrique dans son bocal comme un lion en cage dès que j'apparaissais dans son champ de vision et Caroline courrait se réfugier derrière le premier gros caillou qu'elle trouvait !

Je n'irais pas jusqu'à affirmer et/ou revendiquer que j'étais une tortionnaire. Disons plutôt qu'à l'époque je trouvais divertissant de tester le self-control de mes animaux chéris en leur insufflant une bonne dose d'adrénaline... En quelques mots, disons simplement que je m'éclatais comme une folle à leur foutre la trouille !

Pour ceux qui ont vu le chef d'œuvre de Disney, ou de Pixar, enfin bref, peu importe, étant gamine, je ressemblais à ça :

les tâches de rousseur et les rails de chemin de fer de la SNCF en moins...il faut quand même le souligner ! En revanche, pour ce qui est de l'œil torve et du regard malicieux, rien ne manque à l'appel !

Mais ma marotte préférée fut de courte durée... Ils se sont tous réfugiés en même temps dans le paradis des animaux... Je subodore une mutinerie à but kamikaze des membres actifs de mon animalerie pour se donner volontairement la mort. Qu'on ne me fasse pas croire qu'ils sont tous morts de vieillesse en même temps ou d'une pandémie qui n'a frappé que mon domicile...

Ils étaient tous fringuant et frais comme des gardons... Et d'un coup, comme ça, sans prévenir, c'est l'hécatombe ?

Ce qui me chagrine dans cette histoire c'est que je n'ai jamais pu créer de véritable lien affectif solide avec un de mes compagnons de jeu...

A moins que l'on prenne en compte le rapport dominant-dominé basé sur l'appréhension, que dis-je l'angoisse panique, que je pouvais générer avec mes conneries d'enfant pourrie gâtée !