Le Billet Amer #23

Publié le 03 juillet 2015 par Observatoiredumensonge

Ce qui ne veut pas dire que nous approuvons.

   Le Billet Amer #23  

Par L’Aigre Doux

Quel cinéma ! Du grand Guignol. Tout le répertoire y est passé…Indignation, colère, mise en garde, injonction, admonestation. Tout. En toc bien sûr comme il sied aux fictions que l’on nous propose sur petit ou grand écran. Les Etats-Unis nous espionnent ! Ca alors ! Pas seulement vous et moi, on pourrait le concevoir, mais nos Présidents de la République, de droite comme de gauche, sans frontières idéologiques, sans considérations éthiques. Salauds de Yankees !

Chacun a joué sa partition dans la distribution des rôles : le Chef de l’Etat, en demandant des comptes à son homologue américain, le ministre des affaires étrangères, s’offusquant qu’entre alliés on se surveille et les différents porte-paroles du pouvoir et de l’opposition, marquant leur surprise, leur déception, leur courroux.

A la foire aux hypocrites, chacun aurait mérité de décrocher le pompon. Jusqu’au Président Obama et ses excuses contrites à propos d’agissements que nul n’ignore, que tout le monde met en pratique depuis la nuit des temps, certains avec plus de succès que d’autres, niveau technologique oblige.

La compétition géostratégique, politique et économique entre les nations est telle que pas un dirigeant ne va renoncer à utiliser les moyens d’information lui permettant de forger ses convictions, de prendre ses décisions, d’orienter l’engagement de son pays en fonction de ce qu’il sait de ses amis ou de ses adversaires. Seul un grain de sable, en l’occurrence Médiapart relayant Edward Snowden, peut obliger les uns et les autres à échanger à grand fracas médiatique des promesses de « plus jamais ça », un fair-play de façade qui a encore moins sa place en relations internationales que sur un stade de foot. « Les mains de Dieu » de Diégo Maradona ou de Thierry Henry, sommet du cynisme sportif, sont encore dans toutes les mémoires.

L’émoi factice retombé, tout va reprendre son train-train coutumier. Plus que jamais la formule de Winston Churchill « L’Angleterre n’a pas d’amis ou d’ennemis, elle n’a que des intérêts permanents», imprègnera le code « moral » des rapports entre Etats.

La séquence bisounours aura, comme toujours, rempli sa fonction de marchand de sable.

« Bonne nuit les petits »

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Usé jusqu’à la corde «  l’esprit du 11 janvier » n’a pas resservi. Ce que l’on appelle le « one shot », ce fusil à un coup qui ne peut être utilisé une seconde fois. Les côtes de popularité de nos gouvernants ne repartiront pas miraculeusement à la hausse comme après l’émotion nationale de « Tous Charlie ! » Le ministre de l’intérieur peut bien énoncer les effectifs supplémentaires mis en œuvre, le Premier Ministre peut bien évoquer, quelle lucidité, « une guerre de civilisations », rien n’y fera faute de résultats probants liés une véritable volonté de combattre le mal à la racine.

On nous a certes évité l’enfumage habituel, geste d’un déséquilibré, pas d’amalgame et de stigmatisation, toutes formules qui ont fait leur temps, remplacées avantageusement par l’adresse de Bernard Cazeneuve aux Français, victimes potentielles des terroristes islamiques : du sang-froid, de la responsabilité, du discernement. Que ceux qu’on assassine fassent preuve de cet état d’esprit citoyen.

La Tunisie, frappée à deux reprises terriblement, décide la fermeture de 80 mosquées salafistes. En France, on note que l’assassin de l’Isère était en contact avec la mouvance salafiste lyonnaise… Et on fait quoi ? On vérifie que les imams, semeurs de haine meurtrière, ont leur permis de séjour bien en règle ? Comme c’est probablement le cas, que voulez- vous de plus ? Après tout, ces gens – là ont des droits qu’il nous faut respecter. De toutes manières les collectifs de ceci et de cela sont là pour rappeler l’Etat à ses obligations républicaines.

Le désarroi des autorités actuelles, et rien ne permet de penser qu’il en serait différemment sous une autre majorité, appelle une révision déchirante de notre positionnement philosophique, moral, idéologique et géopolitique. Faute de mettre en oeuvre sur notre territoire et sur les théâtres d’opérations les moyens à la hauteur de l’enjeu, faute de pratiquer un réalisme churchillien, vital en temps de guerre- les ennemis de nos ennemis sont nos amis- les paroles de notre hymne national, «  Qui viennent jusque dans nos bras, égorger nos fils et nos compagnes » dépeindront bientôt une réalité quotidienne dans nos villes et dans nos campagnes.

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Plus que jamais, les discussions sur le sexe des anges font de nos responsables politiques des Byzantins perdus dans de savantes analyses sémantiques et philosophiques, alors que les barbares assiègent la Cité.

Fallait-il parler de guerre de civilisations ou des civilisations ou contre la Civilisation ? Une subtile et indispensable distinction intellectuelle à clarifier sans délai, alors que l’on assassine, décapite, torture, viole, détruit un peu partout, sur les théâtres d’opérations extérieures et jusque dans nos villes ? Chacun y va de son couplet. Le Premier Ministre d’abord pris en flagrant délit de dérapage et vertement tancé par les censeurs moraux chargés par son propre camp, la gauche, de mettre en coupe réglée cette liberté de pensée à sens unique. Tout chef du gouvernement socialiste qu’il soit, il n’avait pas à sortir des clous. Eric Zemmour, Michel Onfray et Michel Houellebecq, ces « pseudo-intellectuels », pourraient utilement lui faire profiter de leur rude expérience en la matière.

Et puis les autres, tous les autres, de droite comme de gauche, qui s’interrogent encore et toujours sur la dénomination exacte à donner à cette agression universelle, sanglante et impitoyable, dont les objectifs visent rien moins qu’à changer radicalement la face de notre monde.

La volonté des membres de la coalition, et en premier lieu la France, de ne pas attaquer les régions que l’état islamique contrôle en Syrie, pour ne pas favoriser « l’unique » dictateur identifié dans le monde arabe, permet aux dirigeants de Daesch profitant de notre angélique posture, d’en faire un sanctuaire inviolable d’où partent les coups les plus terribles contre les Etats voisins. Rien à faire non plus contre les mosquées et les écoles coraniques qui prêchent ouvertement la haine et l’appel au meurtre partout sur notre sol. Toujours le culte impérieux des principes, le respect scrupuleux des droits et la perte de vue concomitante de tous les devoirs.

Depuis son repaire en plein territoire syrien, le nouveau vieux de la montagne Al Bagdadi, Calife autoproclamé de tous les vrais croyants, peut continuer sans crainte à envoyer ses hordes d’haschischins à l’assaut du reste du monde et ses séides porter sa parole de mort jusque dans nos banlieues.

Ces fous de Dieu sont-ils les ennemis de notre civilisation où ses victimes ? Voilà un nouveau et passionnant débat à trancher, toutes affaires de légitime défense cessantes.

Chamberlain et Daladier pas morts … A quand le nouveau Munich ?

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L’Aigre Doux


*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur ***

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