Le Panama - un savoir faire -

Publié le 04 juillet 2015 par Moqueplet

Le Panama - un véritable savoir faire

photos envoyées par Suzy

prises en avril 2015

- Le panama est un chapeau de paille d'origine équatorienne — malgré son nom qui renvoie à Panamá — qui était un chapeau masculin souple et léger très en vogue vers 1900 (porté par les ouvriers pour se protéger du soleil avant de devenir un symbole d'élégance décontractée), qui ne s'est jamais vraiment démodé et qui connaît un regain de jeunesse en ce début du XXIe siècle.

C'est un chapeau connu surtout dans sa forme à large bord style borsalino, qui se distingue par sa grande finesse. Il est traditionnellement soit de couleur ivoire garni d'un ruban marron (ou noir), soit blanc garni d'un ruban noir.

Il est entièrement réalisé en fibres naturelles et confectionné à la main avec une patience légendaire. Il est le fruit d’une rencontre harmonieuse entre nature et culture : la beauté de la palme de Carludovica palmata1 et le savoir-faire d’artisans.

- Le terme panama ne s'applique pas à une forme mais à une matière : la fibre de jeunes pousses de palmiers d'Équateur. Originellement, il se fabriquait exclusivement en feuilles de bombanaxa.

Certains modèles de panama, très fins et de haut de gamme, peuvent se plier et se rouler sans perdre leur forme.

D'autres modèles, d'aussi bonne facture, reçoivent un apprêt qui les empêche d'être roulés, leur paille étant rigidifiée afin que la forme d'origine se conserve pendant plusieurs années.

Le fait que ce chapeau ait été porté par de prestigieux chefs d'État et des stars de cinéma contribua à ajouter au prestige et à la légende du chapeau de paille le plus célèbre qui soit. Ce produit, tissé entirement à la main, se trouve à tous les prix selon la finesse de la paille : certains modèles comme le panama Montecristi extra fino peuvent dépasser les mille euros.

- l'élaboration

Panamas à différents stades de leur fabrication, en exposition à Montecristi.

  1. Matière première : la carludovica palmata appelée paja toquilla est une feuille de palme poussant en Équateur. Les Équatoriens préfèrent parler de sombrero fino de paja toquilla plutôt que de panama.
  2. Après la récolte, les cœurs de palmes sont transportés à dos de mules jusqu’aux villages.
  3. Préparation : d’habiles mains séparent la palme en fibres fines.
  4. Cuisson ou séchage : à Cuenca, la paille est bouillie pour éliminer la chlorophylle alors qu'à Montecristi, elle est séchée au soleil et blanchie à la fumée de soufre.
  5. Tissage : les maîtres artisans classifient la paille et procèdent au tissage qui peut durer jusqu'à 8 mois.