Elles sont là, incontrôlables, nous hantent la nuit et font parfois de notre quotidien un enfer.
Mais non, je ne parle pas des hypocrites et des profiteurs. Pas aujourd'hui où je suis d'excellente humeur voyons.
Aujourd'hui, j'ai envie de te parler des peurs qui m'accompagnent au quotiden. Parfois contrôlables, souvent le contraire.
J'ai appris à vivre avec elles et ai même décidé d'en parler avec humour. Tout simplement parce que l'humour aide à aller de l'avant.
Premièrement, il faut que comprennes que le suffixe -phobie, -phobique, -phobe est utilisé en tant qu'usage technique dans la psychiatrie pour construire des mots décrivant des peurs irrationnelles.
Après cela, tu dois savoir que les phobies se classent dans un des trois groupes :
- Celui de la peur excessive mais que la personne parvient à maîtriser;
- Celui qui provoque une peur panique à la vue de l'objet de la peur/au fait de l'évoquer, mais sans cet objet de peur, il n'y a aucun signe particulier;
- Celui qui, quoi qu'on fasse ou dise, et ce malgré tous les tests médicaux du monde (dans le cas de la cancérophobie par exemple), la personne ne parvient pas à se rassurer. Ça en devient un trouble psychiatrique.
Dans mon cas, je suis atteinte d'arachnophobie et je me classe dans le second groupe. Tant que je n'en vois pas, je me porte bien, mais le simple fait d'en croiser une, même derrière un double vitrage, ça me fiche les chocottes. Je n'ai pas d'autres mots, j'ai la frousse.
C'est alors que je deviens incontrôlable. Imagine toi une pauvre demoiselle en détresse hurler et jurer comme un charretier tout en gesticulant dans tous les sens, parfois même en arrivant à pleurer. Tu imagines bien la scène ? Hé bien, dis-toi que ça, c'est rien à côté de moi, c'est un enfant de coeur, un ange.
Je suis bien pire que ça !
J'ai eu le malheur de chercher à me faire soigner et, là où je parvenais encore à supporter la minuscule petite araignée de deux millimètres, à présent, je ne peux plus. Gentil toubib bienveillant a jugé bon de me montrer une tonne de photos de portraits de ces arachnides (brrr rien que ce mot me fait frissonner). Alors, à présent, les imaginer avec leurs petites pattes velues et les yeux ô combien nombreux, je ne peux pas, c'est plus fort que moi, je hurle.
Le docteur, pour parfaire son oeuvre, a jugé bon aussi de me montrer une vidéo pour me faire aimer les araignées et les bienfaits qu'ils ont sur notre petite planète. Tu parles Charles. Le fait de savoir qu'une petite araignée peut pondre des oeufs en toi avec les bébés araignées qui vont grouiller sous ta peau et peut-être même te becter, peut tuer en groupe un gros animal de quelques centaines de kilos (et le prochain qui me dit "Une petite bête ne tue pas une grosse", je le force à regarder ce documentaire-torture), et j'en passe. Non non, ça ira merci. Je resterai loin de ces bestioles et ça me suffit entièrement.
Du coup, lorsque je pars dans tous les sens et que je Chéri "sproutch" (oui l'amie des animux a ses limites) la bestiole, je ressemble un peu beaucoup à ça :
Il y a l'apiphobie qui m'accompagne au quotidien. Non non, l'apiphobie n'est pas la peur d'être heureux, c'est la peur des abeilles, des guêpes et de tout insecte volant possédant un dard.
Petite, j'ai été méchemment piquée à la gorge. Je t'épargne les douleurs et le stress liés à tout ça mais depuis, le simple fait d'entendre l'insecte voler ou de le voir, et je suis en panique.
C'est alors que je fais de grands gestes dangereux et de grands cris qui indiquent à l'insecte que je suis agressive, et auquel cas ils pourraient me piquer, mais je ne sais pas faire autrement, je suis incapable de me contrôler.
A côté de ça, j'entre encore dans le second groupe dans le cas de l'ablutophobie. Les gens la confondent souvent avec l'hydrophobie/aquaphobie qui, elle, est la peur de l'eau. Dans mon cas, c'est la peur de la noyade.
Le fait n'est pas de savoir si je sais ou non nager. Je nageais parfaitement, ayant reçu de nombreux cours de la part d'un prof lorsque j'étais gamine. Mais un crétin des alpes a eu l'idée stupide de faire le test de savoir combien de temps je pourrais tenir sans respirer en maintenant ma tête sous l'eau. Un maître-nageur m'a récupérée à temps mais inconsciente.
Depuis lors, dès que l'eau atteint ma gorge, mon corps se paralyse et je ne sais plus respirer.
Bien entendu, après avoir fait l'essai du toubib-araignées, je n'ai pas préféré réitérer l'expérience avec l'eau. Je me contente donc de barboter dans l'eau tout en m'assurant avoir toujours pieds et ne jamais être loin du bord. Si je m'éloigne, c'est avec Chéri et rien que lui.
Je pourrais aussi te parler de coulrophobie, c'est la peur des clowns. Mais je ne me catégorise pas comme telle mais plutôt comme de quelqu'un qui ne les aime tout simplement pas. Leur présence m'insupporte mais le pire c'est lorsqu'ils sont en face de moi. Je ne les aime pas, vraiment pas. Mais de là à parler de phobie, je ne pense pas.
Je n'aime pas non plus leurs blagues et encore moins leur maquillage.
Ho, tant que j'y suis, il y a aussi la pédiophobie mais dans ce cas-là, il y a deux définitions : La peur des enfants et a peur des poupées. Pour moi, c'est la seconde option. Mais ce n'est pas une crainte, c'est simplement que je ne les aime pas. Elles me font autant d'effet que les clowns.