Pas très grand fan de médiéval-fantastique, qu’il laissait à un MJ comme Michel Polnareff, Claude François aimait le fantastique, les intrigues policières ou même plus rarement la SF.
Ainsi dès qu’il le pouvait il couchait ses idées sur le papier pour préparer ses scénars d’une semaine sur l’autre. Et pour ne pas oublier les bonnes idées il truffait ses chansons d’allusions aux campagnes qu’il avait en cours. Comme par exemple : « Comme d’habitude », une chanson qui est en fait une énigme policière pour ses joueurs.
Analysons donc cette chanson afin d’y retrouver quelques indices…
Je me lève et je te bouscule
Tu n’te réveilles pas
Comme d’habitude
Vous connaissez beaucoup de monde qui ne se réveille pas quand on le bouscule ? Non. C’est normal parce que la personne en question est morte !
Et le « comme d’habitude » ce n’est pas bon signe. Car cela veut dire que celui a fait ça n’en est pas à sa première victime.
Sur toi je remonte le drap
J’ai peur que tu aies froid
Comme d’habitude
Voilà qui confirme le rituel du tueur.
Certains joueurs ont aussi voulu voir le « Comme d’habitude » comme un jeu de mots qui donnait le nom du tueur :
« Comme Dhabit tue deux ». Ce qui, si cela est vrai, double le nombre des victimes, et signale aussi que le tueur est un copycat (et qu’il y a encore un autre tueur à découvrir).
Notez aussi que le nombre de fois où cette phrase revient peut également signifier le nombre de victimes (à vos calculs).
Ma main caresse tes cheveux
Presque malgré moi
Comme d’habitude
Un indice. Les enquêteurs doivent examiner les cheveux des victimes ! Soit il y a une trace, soit le tueur choisi ses victimes par rapport aux cheveux (couleur, douceur, longueur ?)
Mais toi tu me tournes le dos
Comme d’habitude
Le tueur ne veut pas voir le visage de la victime, il l’a retournée et recouverte d’un drap. C’est donc ainsi que les enquêteurs découvriront les cadavres.
Et puis je m’habille très vite
Je sors de la chambre
Comme d’habitude
Le lieu de la scène de crime : une chambre. Le tueur a enlevé ses vêtements, encore une partie de son rituel. Le fait qu’il s’habille vite permet de révéler qu’il tente de rester jusqu’au dernier moment. Peut-être commettra-t-il une erreur ?
Tout seul je bois mon café
Je suis en retard
Comme d’habitude
Malgré son empressement, il ne peut s’empêcher de suivre son rituel. Et les enquêteurs découvriront qu’il a pris le temps de se faire un café avant de quitter le lieu de son crime.
Sans bruit je quitte la maison
Tout est gris dehors
Comme d’habitude
Personne ne l’a vu ou entendu. Il joue sur la météo. Il ne commet ses meurtres qu’en hiver ou en automne, quand le temps est gris et que personne ne sort dehors.
J’ai froid, je relève mon col
Comme d’habitude
Voilà qui confirme qu’il va être difficile à identifier si quelqu’un le croise. Il cache son visage.
Comme d’habitude, toute la journée
Je vais jouer à faire semblant
Comme d’habitude je vais sourire
Comme d’habitude je vais même rire
Comme d’habitude, enfin je vais vivre
Encore des indices sur le profil psychologique du tueur. C’est probablement un sociopathe, incapable de ressentir quoi que se soit, il fait semblant !
Comme d’habitude
Et puis le jour s’en ira
Moi je reviendrai
Comme d’habitude
Toi, tu seras sortie
Pas encore rentrée
Comme d’habitude
Tout seul j’irai me coucher
Dans ce grand lit froid
Comme d’habitude
Mes larmes, je les cacherai
Comme d’habitudeComme d’habitude, même la nuit
Je vais jouer à faire semblant
Comme d’habitude tu rentreras
Comme d’habitude je t’attendrai
Comme d’habitude tu me souriras
Comme d’habitudeComme d’habitude tu te déshabilleras
Comme d’habitude tu te coucheras
Comme d’habitude on s’embrassera
Comme d’habitudeComme d’habitude on fera semblant
Comme d’habitude on fera l’amour
Comme d’habitude on fera semblant
Voilà, vous avez compris. Comment il rentre chez les victimes et les attend. Bien entendu, comme le tueur a du mal a saisir les émotions des autres « Tu me souriras » veut dire que la victime va ouvrir la bouche pour hurler. Mais elle n’aura pas le temps, « Comme Dhabit tue deux » elle sera tuée avant de crier.
Ensuite le tueur la déshabille, la couche sur le lit, et la suite relève de la nécrophilie comme vous pouvez vous en rendre compte. Et le rituel recommencera jusqu’à ce que les enquêteurs parviennent a arrêter le (les tueurs).
Dhabit est le premier tueur, il tue à chaque fois deux personnes : le mari et la femme. Le mari est tué en premier, mais il ne compte pas pour le tueur, ensuite il attend la femme et la tue en suivant son rituel.
Le second tueur est celui qui copie le premier, mais il va commettre des erreurs qui permettront aux enquêteurs de le retrouver.
Je vous recommande fortement l’ouvrage « Sciences Forensiques & Psychologies criminelles » qui est une vraie mine d’information afin de bien qualifier votre scénario.