À propos d'une tablette iPad perdue et retrouvée. Sur les Vétilles de Christian Garcin, Avec les chiens d'Antoine Jaquier et L'autre Simenon de Patrick Roegiers. De la désinformation pratiquée dans l'Histoire de la littérature en Suisse romande. De l'esprit pharmacien des cuistres universitaires et du conformisme clinquant des perroquets médiatiques. Du roman en train de se faire, etc.
J’étais un peu triste, l’autre soir à Amsterdam, triste et furieux contre moi-même après avoir constaté que j’avais oublié, sur un banc de la Verhulststraat, ma tablette magique iPad Mac le Nomade. J’étais triste parce que s’y trouvaient une trentaine d’images de la vie captée, deux heures auparavant, dans le délire vibrionnant et soleilleux du Vondelpark où tourbillonnaient des milliers de jeunes gens en fleur de tous les âges; et furieux à l’idée d’avoir manqué d’attention durant cet espace-temps de rien du tout.
Ensuite, n’y croyant guère, je m’étais pointé le lendemain et le surlendemain au Bureau des Objets Perdus, où la même dame accorte m’avait présenté deux tablettes paumées par telle ou tel autre écervelé ; et lorsque je regagnai La Désirade j’avais plus ou moins fait mon deuil du Nomade quand un téléphone d’Amsterdam, trois jours plus tard, m’apprit, par la voix d’Aimée, diplômée à New York en technologie de la mode et coach spirituel à l ’international, férue de yoga et de développement personnel, qu’elle avait retrouvé et pris soin de ma tablette dont j’avais, entretemps, fait mettre toutes les données à la corbeille.
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À propos de corbeille, en lisant les Vétilles de ChristianGarcin, dont je me sens très proche à de multiples égards, à la fois pour la forme kaléidoscopique de ce recueil et pour la « musique » méditative qu’il y filtre, sans parler de nombreux recoupements relevant du nomadisme lecteur ou voyageur, je note ceci : « Le rêve est la corbeille sur l’écran de l’ordinateur : grâce à lui on se débarrasse de certains souvenirs, qui sinon encombreraient la mémoire ».
Je sais que les images heureuses du Vondelpark restent en moi, comme l’image haineuse des dealers ex-yougos du Mozartpark de Vienne, qui terrorisaient plus ou moins les ados junkies qu’il y avait là cette année-là, et que j’eusse flingués sans hésiter (je venais de lire La Force de tuer de Lars Noren), me reste présente vingt ans après.
Puis je lis ceci encore, sous la plume de Garcin, rapport au rêve. « Plongeant chaque nuit dans cette eau noire du sommeil, j’y pêche parfois sur le réveil, à l’approche de la surface, des images qui sont comme des souvenirs oubliés ».
Or les images que je pêche « sur le réveil », pour ma part, sont plutôt des souvenirs à venir, ou des messages d’une mémoire dont je n’ai aucune conscience claire et qui est, comme celle de Proust, ni du passé ni du présent mais d’un temps hors du temps que les mots font émerger, et là Garcin cite Pascal Quignard pour faire le joint : « L’écriture est au langage ce que le rêve est à la vie.
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J’ai pêché en librairie ces Vétilles de Christian Garcin, qui y parle de Cingria - et là encore nos chemins se croisent puisque,en 1995 (l’année précisément où je flinguais mentalement les dealers du MozartPark) a paru, à L’Escampette où ont été publiées les notes de Garcin, mon anthologie consacrée à Charles-Albert - , et de multiples noms, au fil du livre, noms de lieux (Vevey, l’hôtel Erechteion d’Athènes, etc,) ou noms de gens (Nabokov, Coetzee, Hohl, Gherasim Luca, etc,), mais plus encore les choses vues ou captées au passage et transcrites en quelques lignes, un peu comme chez Handke ou dans mes Lectures du monde, - se constituent en nébuleuse sensible, parfois affective ou sentimentale, ou encore éthique et politique, au fil d’un livre qu’on pourrait dire un fragment de plus du journal de bord de l’humanité dont parle John Cowper Powys.
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Le même jour, à la même librairie lausannoise, j’ai acquis la nouvelle Histoire de la littérature en Suisse romande, dont les pages consacrées à ces dernières décennies me sidèrent par leur platitude et leur propension générale au blanchiment du texte, contre tout engagement réel et personnel et au dam de tout contenu non convenu.
C’est là le règne de la pseudo-objectivité pseudo-scientifique, sur fond d’intense grenouillage provincial, où ces messieurs–dames distribuent leurs bons points en prétendus spécialistes autorisés. Le ton général est docte et morne, c’est le règne des cuistres de facs fondus en sociologisme littéraire et des patronnesses commises à la surveillance du littérairement correct.
Tout ce qui dépasse les cadres de ce formatage académico-mondain est scrupuleusement ramené à la norme admissible. Assez significativement en outre, les prétendus spécialistes se raccrochent, en ce qui concerne la littérature la plus vivante de ces dernières années, aux références précuites dont Wikipedia sert les raccourcis à foison.
Bref, il y a là, comme en creux, et à reconstituer dans un roman satirique, le portrait de groupe d’une poignée de caciques du pouvoir universitaire ou médiatique assez significatifs d’une mentalité culturelle suissaude à la fois sourcilleuse et confite de pleutrerie.
Mais que peut-on demander de plus à des pharmaciens, selon l’excellente typologie de Ludwig Hohl, que de rédiger de petits formulaires et de classer de petits flacons sur de petits rayons bien protégés de toute poussière ?
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Je lis ces jours Falconer de John Cheever, l’un de ses derniers romans évoquant la (sur)vie du junkie fratricide Farragut dans la prison éponyme, et je lis en parallèle Avec les chiens d’Antoine Jaquier, qui s’attache aux effets collatéraux liés à la sortie de taule d’un tueur en série pédophile rappelant évidemment « notre » sadique de Romont.
John Cheever est un grand écrivain, le meilleur nouvelliste américain du second demi-siècle, dont l’extrême porosité sensible et l’intelligence des comportements humains, en interaction avec l’évolution de la société, fondent l’observation tous azimuts et, aussi, la narration aussi férocement précise qu’ombrée de folie sur fond de tendresse. J’ai découvert John Cheever bien tardivement, et j’en aurai bientôt tout lu après avoir lu toutes les nouvelles d’Alice Munro, autre observatrice pénétrante de l’humaine engeance. Mais tant de bonheur pour tant de retard !
À côté de ces deux-là, à son deuxième livre, Antoine Jaquier pourrait faire encore petit garçon, surtout qu’il s’attaque à un très gros morceau. L’approche d’un tueur pervers, dans un roman qui n’est pas un polar, et même en modulant les point de vue alternés du père d’un des garçons assassinés et du seul
survivant des crimes de « l’ogre de Rambouillet », n’est pas une sinécure, mais Jaquier s’y est risqué et je suis très curieux de voir comment il tire son épingle de ce jeu dangereux.
En tout cas, dès les 33 premières pages, on est pris en crescendo malgré le cadre un peu sage du présent de l’indicatif et le côté factuel de la narration ; mais dès le récit du garçon réduit à l’état de chien terrorisé-fasciné par celui qui l’a kidnappé, quelque chose se passe et le roman devient prenant – mais à plus tard le« bilan »...
Ce qu’attendant je lis, aussi, L’autre Simenon de mon compère Patrick Roegiers, grand tempérament d’écrivain lui aussi , et par « le fond » et par « la forme ». Celle-ci bouillonne dès les premières pages de cette évocation de la Belgique fasciste des annés 40, à commencer par un flamboyant portrait de Léon Degrelle, tribun rexiste préparant le terrain de la collaboration, avant l’invasion allemande, en cristallisant tous les mécontentements du populo wallon d’avant guerre et dont un discours de vélodrome séduit tout à coup le frère cadet de Georges Simenon.
Mais là encore, j’attends d’avoir achevé la lecture de ce nouveau roman de Roegiers, à paraître chez Grasset, avant de nouer la gerbe de mes notes. D’emblée cependant, l’écriture de l’ami Patrick fait florès dans sa manière franco-flamande d’expressionniste extraverti, qui ponctue sa narration de couplets rappelant les chœurs ou les ritournelles de L’Opéra de quat’sous…
J’écris « l’ami Patrick » en dépit de l’aspect sporadique de nos échanges, cependant poursuivis depuis notre première rencontre, au salon du livre de Toulouse, il y a bien quelques années de ça. C’est là aussi que j’avais rencontré Lambert Schlechter, dont plusieurs des livres m’ont enchanté depuis lors et que je retrouve sur Facebook, et là encore que j’ai fait la connaissance de François Emmanuel, autre compatriote de Simenon dont j’ai tant aimé les derniers romans.
Or un soir, à Toulouse - et Daniel de Roulet présent lui aussi m’en serait témoin -, Patrick Roegiers, à une table ronde dont l’animateur avait très mal préparé ses présentations, nous surprit tous en prenant l’initiative de se présenter lui-même en les termes les plus objectivement élogieux et les plus subjectivement admiratifs !
Faconde d’Eulenspiegel ! Bluff charmant que devraient imiter aujourd’hui les artistes et les écrivains dont on aimerait que la modestie les étouffe !
À quand les grands papiers rédigés par les auteurs eux-mêmes !? Quand Jean-Michel Olivier expliquera-t-il, en pleine page du Temps, combien la parution de L’Amour nègre a marqué la littérature romande par sa thématique et sa verve langagière ?! Quand enfin JLK, génie méconnu sauf de son chien Snoopy, rappellera-t-il aux foules médusées que la publication du Viol de l’ange, roman virtuel incorporant avant la letrre, toutes les techniques actuelles de l’inter-communication simultanée, dans le récit polyphonique d’une tragédie contemporaine, fit date lui aussi ?!
Mais assez parlé de lecture et assez déliré, car il faut bien écrire un peu, tout de même, et même beaucoup.
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Je reviens donc, ce matin, à mon roman en chantier intitulé La vie des gens, dont je finis de recopier à la main (écriture verte sur cahier ligné de la série Paper Blanks) le cinquième chapitre, intitulé L’Ami secret par référence à Ruysbrock l’Admirable :« Ah ! la distance est grande entre l’ami secret et l’enfant mystérieux. Le premier fait des ascensiosn vives, amoureuses et mesurées.Mais le second s’en va mourir plus haut, dans la simplicité qui ne se connaît pas ».
Ce couple « mystique » est incarné, dans mon roman, par un personnage au prénom de Jonas, fils d’un écrivain célèbre (devenu fameux par ses écrits minimalistes, puis érotiques, avant une œuvre protéiforme reflétant l’esprit dutemps puis s’en dégageant complètement dans le chef-d’œuvre pré-posthume intitulé L’Ouvroir) et dont tout le parcours fait opposition à la fausse parole.
L’idée de ce roman, en 2014, m’est venue après avoir commis une nouvelle de 30 pages intitulée Tyran , où je brossais le portrait d’un littérateur despotique non sans illustrer, aussi, le caractère profondément tyrannique de l’art et de la littératrure pour qui s’y consacre sérieusement.
La nouvelle commençait comme ça, non sans tonalité satirique : « On a prétendu que Nemrod les traitait comme des esclaves, mais c'est inexact,raconte Olga. D'ailleurs tout ce qu'on a dit de lui est plus ou moins erroné,mais elle insiste sur le plus ou moins ; et sans doute est-elle l'une des mieux placées, avec Marie, pour en juger de près. Les prétendus connaisseurs, à commencer par les bas-bleus et les cuistres des cercles médiatico-littéraires et dancingo-sportifs, l’ont taxée d'égérie. Une espèce de muse, pour user d'une expression obsolète qui la faisait sourire autant que Nemrod, même s'il y avait de ça quelque part. Pas le genre Laure de Pétrarque, vu qu’elle n’en avait plus l'âge. Pas non plus le type Béatrice de Dante, vraiment trop catho phosphorescente, ni Dulcinée du Toboso malgré le penchant certain de Nemrod à l'idéalisation littéraire de la vie dont la trivialité, n'est-ce pas, le faisait tant souffrir - du moins est-ce cequ'il prétendait dans l'un de ses numéros publicitaires où il se la jouait homme blessé avant de demander ce qu’Olga avait pensé de sa prestation.
Le grand souci de toujours de Nemrod: l'ai-je bien descendu ? Et le rôle d’Olga de le rassurer en lui mentant le plus souvent, non sans lui faire entendre qu’elle n’en pensait pas moins - ce qu'il attendait aussi d’elle, d’une certaine façon… »
Dans la foulée de cette nouvelle, le besoin de la relier à un antérieur et à une suite m’a fait désirer le roman, et le roman fut.
Le personnage de Nemrod vu par Olga m’a intéressé, mais je me demandais ce qu’il en serait sous les yeux d’un fils qui serait apparu, très vite, comme un rival potentiel. Ainsi le personnage de Jonas est-il venu au jour, qui m’a dicté ces premières lignes du roman désormais en chantier – les cuistres parlent de « campagne d’écriture », et je leur revaudrai ça dans le sixième chapitre, éminemment persifleur, du roman en question.
Donc La Vie des gens (titre provisoire) commence comme ça :
«Jonas, fils du fameux écrivain Nemrod, fut sensible dès son premier âge aux mots qui font mal. Ceux-ci lui firent découvrir, bien avant de pouvoir se défendre, ce que sont les gens.
De fait, il sentit bientôt que les gens se servaient des mots pour l’épingler : ils disaient ceci ou cela, et peut-être était-ce vrai ou pas ? À vrai dire Jonas n’en savait rien encore ; simplement il constatait que certains mots faisaient mal, et qu’il fallait s’en prémunir. Ainsi commença-t-il de résister aux gens, pour mieux les approcher ensuite et se trouver, des années plus tard, en mesure de parler des gens et de la vie des gens.
Jonas enfant endura quelque temps les mots des gens sans broncher, disons : ses premières années auprès de Marie, le plus souvent à l’insu de son père - manipulateur de mots s’il en était; puis, à l’effarement de son entourage, il devint, à dix ans qu’on dit l’âge de raison et qui lui fit venir le poil au membre, volubile, incisif et bientôt intraitable. Multipliant l’exagération paternelle (réputée et très prisée des médias) il opposa, aux pointes d’épingles des mots des gens, les couteaux aiguisés de vocables et de formules férocement choisis, prodigues en outre pour lui d’intense jouissance.
Sa première réputation, à vrai dire détestable, vient de là. Ensuite il se construisit des cabanes dans les arbres, tout en singeant Nemrod à la confusion des gens tournant autour de celui-ci. Sur quoi la vie aiguisa plus encore ses poignards, puis les lui fit rengainer sous l’influence de Rachel et, cela va sans dire, de Sam le pacifiste, père de Marie et son mentor à lui ».
Donc Jonas est un avatar de L’ami secret selon Rusybroeck, alors que l’enfant mystérieux est incarné par le jeune Américain Christopher, fils de Lady Light, promis à une destinée brève et dont la présence irradiante fait office, sur les protagonistes du roman, de révélateur.
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Dans ses Vétilles, Chistian Garcin cite Cingria s’exprimant à propos du genre romanesque : « Je hais le roman qui n’a plus aucun rôle puisque les dames sont en short et qu’il n’y a plus de société ».
On ne prendra jamais les opinions de Charles Albert pour vérité gravée dans le marbre, vu qu’il le dira lui-même : « je sais bien que je dirai le contraire tout à l’heure, oui, mais tout à l’heure est tout à l’heure et ce n’est pas maintenant ».
Léautaud ne comprenait rien à Proust, Nabokov dit sur Faulkner des idioties professorales, et l’on n’imagine pas Cingria, merveilleux lecteur de Chesterton, apprécier Simenon ou Houellebecq.
À la ménagerie des lettres, on ne demandera pas au casoar de « comprendre » la hyène ni à celle-ci de frayer tranquillement avec la palombe.
On peut concevoir, ainsi, que les doctes pédants rédacteurs de l’Histoire de la littérature en Suisse romande réduisent le roman à succès de Joël Dicker à un roman « sur » la fabrication d’un best-seller, bel exemple de blanchiment d’une polyphonie romanesque aux composantes riches du double point de vue des signifiés et de l’epos narratif.
Mais les pharmaciens n’ont pas besoin de lire un livre pour en juger vu qu’ils ont la morgue assurée du dromadaire drogué au valium et la myopie de la taupe bromurisée.
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En ce qui concerne mes (très) modestes écrits, les auteurs de l’ Histoire de la littérature en Suisse romande, avec le dédain digne de dignes dindons, les réduisent, au plus, au rang d’éléments anecdotiques d’un journal à digressions autobiographiques, sans un mot sérieux sur le contenu des 2000 pages publiée de mes Lectures du monde, une ligne sur les 400 pages du Viol de l’ange loué par Michel Butor et Yves Velan, la moindre citation de mes nouvelles et autres proses poétiques – mais de quoi je me mêle alors qu’on a tant à faire à blanchir le texte et le sous-texte !
Quant au roman, tout au moins comme je le vois ces jours - et que les femmes soient en shorts ou en strings stricts -, il me semble une cristallisation de la pensée qui suppose un engagement plus conséquent et plus intense que le simple exercice de la notation quotidienne. Celle-ci va pour ainsi dire de soi, sans effort de transposition, que ce soit dans le flux de la correspondance ou du journal (intime ou extime), alors que la fiction seule aménage un espace qu’on peut dire romanesque.
Les romans de Jules Renard - et cela vaut dès le récit autobiographique de Poil decarotte, mais bien plus avec L’écornifleur ou Les cloportes – instaurent un autre rapport, avec le lecteur, que son fameux Journal, si passionnant que soit celui-ci.
Paul Léautaud, en revanche, même dans Le petit ami, ne franchit jamais la ligne rouge de la fiction, ce qui n’ôte rien évidemment à sa qualité d’écrivain.
L’espace romanesque ne se borne pas à une convention de genre : c’est un lieu particulier, qui instaure une relation particulière entre l’auteur et le lecteur, à équidistance de l’un et de l’autre.
À cet égard, les « romans » d’un Philippe Sollers, dont l’espace est plus celui du récit d’autofiction ou de la chronique, comme il en va des « romans » de Céline », que du roman à proprement parler, se caractérisent en cela qu’ils ne laissent aucune autonomie à leurs personnages et que l’auteur ne cesse d’imposer sa présence au lecteur, sans truchements.
Rien de cela chez un Balzac ou un Simenon, purs romanciers s’il en est, mais il me semble que Proust représente un cas à part, dont la Recherche ouvre bel et bien un immense espace romanesque peuplé de personnages sculptés en ronde-bosse, comme il en va de ceux de Robert Musil ou de Thomas Mann.
Cela noté sans esprit dogmatique aucun, pour mieux distinguer deux types de démarches non exclusives mais dont je perçois d’autant mieux, personnellement, ce qui les distingue, que je les ai pratiquées avec un égal bonheur, tout en trouvant dans la fiction une plus grande liberté que dans mes notes journalières.
Quant aux deux figures tutélaires de mes premières passions littéraires, à savoir Charles-Albert Cingria et Stanislaw Ignacy Witkiewicz, elles sont à jamais irréductibles à aucun genre et ne peuvent donc qu’être l’objet de la plus grande suspicion des pharmaciens et autre blanchiseurs de texte et de sous-texte...
Sur quoi je retourne aux fleurs, selon la formule de Michaux : « La matin, quand on est abeille, pas d’histoire,faut aller butiner »…
Christian Garcin. Vétilles. L’Escampette, 2015.
Antoine Jaquier. Avec les chiens. L'Âge d'Homme, 2015.
Patrick Roegiers. L'autre Simenon, à paraître chez Grasset.