8 février 1915
Madame, Monsieur,
J’avais l’intention de vous écrire lorsque j’ai reçu votre lettre. Je voulais vous dire la douleur profonde que m’avait causée la mort glorieuse de votre cher mari. J’avais pour lui une réelle affection et je le considérais comme un ami. Je me rappellerai toujours qu’il avait les larmes aux yeux lorsque j’ai salué le drapeau du 37e en quittant le régiment.
Sa belle mort a été le digne couronnement de sa vie de devoir et de dévouement. Vous me demandez hélas, quelque chose qui n’est pas possible, on ne peut pas décorer et nommer au grade supérieur des officiers qui ne sont plus.
Ce que l’on pourra faire, c’est de demander pour vous au bureau du tableau après la fin de la guerre.
Le général de Castelnau s’y emploiera certainement. Soyez sûre que je n’oublierai jamais votre cher mari et que je ferai tout ce qui sera en mon pouvoir pour sa veuve et ses enfants.
Veuillez agréer, Madame, l’expression de mes sentiments de respectueuse et bien douloureuse sympathie.
G. De Lobel.
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Paris 28 février 1915
Madame,
C’est avec peine, mais aussi avec envie , que j’ai appris la mort de votre mari , le Capitaine Druesne, tombé glorieusement à la tête de sa compagnie en donnant à tous un bel exemple de courage et de mépris de la mort.
Que la fierté d’avoir été la compagne d’un vaillant soldat mort pour son pays, que le devoir d’élever vos enfants pour en faire des hommes dignes de leur père vous donnent le courage de supporter la douleur d’une si cruelle séparation.
Le 37e conservera le souvenir du brave capitaine Druesne.
Agréez, je vous prie Madame, l’expression de ma très vive et respectueuse sympathie.
Gal de Monand
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Conseil Supérieur de la Guerre Inspections et missions spéciales
Paris le 14/03/1915
Madame, J’ai appris avec la plus vive émotion la mort de mon ami le Lieutenant Druesne. Je vous plains de toute mon âme et je pleure avec vous l’homme si bon, si généreusement dévoué qu’était votre cher mari. Nous avons vécu de la même vie pendant plusieurs années, vous le savez et dans ce commerce de tous les jours, j’avais pu apprécier la délicatesse de ses sentiments, la richesse de sa nature ardente, profondément honnête et portée comme d’instinct vers le bien. C’était une âme d’élite, un vrai et noble fils de cette terre de France pour laquelle il a consenti le sacrifice de sa vie. La cruelle séparation dont vous souffrez si douloureusement et si légitimement, que la certitude de le retrouver là-haut, au ciel qui lui a déjà ouvert ses portes soit votre consolation. Que vos enfants soient l’image vivante de leur père dont ils étaient la constante pensée et que leur tendresse soit un allègement à votre deuil.
Je reporterai sur eux et sur vous, si vous le permettez, Madame, l’affection que j’avais voué à votre mari. Sa figure a été et restera inséparable des plus doux souvenirs qui m’attachent au 37e R de Nancy.
En attendant que je puisse vous revoir tous, je vous prie, Madame d’agréer avec mes plus affectueuses condoléances l’hommage du respect que je dois à la fière femme d’un brave et d’un ami à jamais pleuré.
Castelnau