T omaž, rdeče sonce na tleh, T omaž, le soleil rouge par terre, TEBE
mlade mušice proti rdečemu soncu na
modrih oblakih, travnik in zidek objeta v enem
samem tankem
steblu svobodnega. Živali preidejo
v rastline in človek
preide v rastline in in rastline preidejo
v predmete in predmeti preidejo v dih,
in dih preide v dim in postane tempelj
oblik, ki jih zdaj lahko izdihamo,
soba postane smer; upor se izmika črti,
usta jedo, ko so rdeče rože v vencih
in ko ljudi obsijejo raznobarvni oblaki.
Navezanost postane negibna noga, čudež stopala
je na tem svetu in vzdržimo v kubizmu, v razgretem
srednjem veku, kjer se konji smejijo,
ljudje grizejo drug drugega
po glavi, in duh božji je v potoku
in še danes pljuva.
Daj nam danes naš vsakdanji smeh in
obpusti nam naše počasne roke, Miró
besed.
THÈBES
des jeunes moucherons vers le soleil rouge sur
les nuages bleus, le pré et le mur du jardin main dans la main,
étreints dans une seule tige frêle
de celui qui est libre. Les animaux passent
en végétaux et l'homme
passe en végétaux et les objets passent en souffle,
et le souffle passe en fumée pour devenir le temple
des formes que nous pouvons à présent expirer.
La chambre devient direction, la résistance fuit
la ligne droite, la bouche mange, les fleurs rouges sont en corolles,
les nuages de différentes couleurs éclairent les gens.
L'attache devient une jambe qui ne peut bouger, le miracle du pied est dans le monde, on réussit à tenir le coup du cubisme, le coup du moyen âge échauffé où les chevaux rient, et où
les hommes se mordent la tête
l'un l'autre, et l'esprit saint est dans le ruisseau,
à cracher tout autour jusqu'à nos jours.
Donne-nous aujourd'hui notre rire de ce jour et
pardonne-nous nos mains si lentes, le Mirò
des mots.
Barbara Pogačnik, in Et même quand le soleil [poèmes de Milan Dekleva, Maja Vidmar, Barbara Pogačnik, Uroš Zupan, Tomaž Šalamun], LUD Literatura & Éditions Éoliennes, Ljubljana/Bastia, 2015, pp. 74-75. Édition bilingue. Poème traduit du slovène par Stéphane Bouquet, Guillaume Métayer et l'auteur.