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Le Billet Amer #26

Publié le 29 juillet 2015 par Observatoiredumensonge

Ce qui ne veut pas dire que nous approuvons.

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   Le Billet Amer #26  

Par L’Aigre Doux

« L’Arroseur arrosé », « le retour de balancier », « le coup du boomerang »… autant de formules- clichés que l’on a envie de traduire en turc et d’expédier au Président Erdogan, après l’attentat meurtrier commis par Daesh, dans une de ses villes frontalières de la Syrie. Le Chef d’Etat islamiste Turc dénonce aujourd’hui avec hargne ceux qu’il a aidés matériellement et ménagés militairement depuis toujours. Cruel coup de poignard dans le dos infligé par ses amis djihadistes qui viennent « jusque dans ses villes et dans ses campagnes » massacrer ses compatriotes.

Aveuglement curieux d’ailleurs chez ce politicien habile et retors qui n’a pas compris qu’on ne transige pas avec des fauves assoiffés de sang, le coup de griffe meurtrier jaillissant toujours de la patte de velours. Même étonnement aussi après cette tuerie insensée infligée à un régime confessionnellement et idéologiquement proche, n’ayant jamais ménagé son soutien affiché à ces fous de Dieu qui, par leur inconséquence, justifient pleinement leur dénomination. S’attaquer au seul pays de la région à avoir, avec l’Iran et Israël, une véritable armée opérationnelle capable de mener contre l’Etat islamique une guerre décisive relève d’une fuite en avant qui confine à la démence.

D’autres avant la Turquie ont tenté ce pacte avec le diable : nos « amis très chers » de la péninsule arabique en particulier qui n’ont jamais lésiné dans le passé et jusqu’à nos jours sur le financement des organisations terroristes. Mais bon ! En Lybie et en Syrie, les armes que nous avons généreusement distribuées aux « démocrates » des printemps arabes se trouvent depuis longtemps entre les mains des tueurs de l’EI. Sans parler bien sûr de notre grand allié américain qui, via les bombardements de l’Otan sur les villes serbes, a installé un état islamique au cœur de l’Europe, dans la province serbe du Kosovo. Il est vrai que bien avant, en Afghanistan, la CIA avait recruté un nommé Ben Laden pour lutter contre les Soviétiques. Comme les Turcs et avec une ampleur incomparable, ils l’ont payé très cher un certain 11 septembre.

A quand le procès universel de la « Realpolitik » ?

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Pansement sur une jambe de bois…C’est ce qui semble ressortir des mesures prises en urgence – en catastrophe diront les mal intentionnés- par un gouvernement qui confirme sa non maitrise des crises vécues par la société française. Un sentiment conforté par la nonchalance, pour ne pas dire l’indifférence, d’un ministre de l’Agriculture plus attiré par le côté people de son autre responsabilité de porte-parole du gouvernement que par le rude contact avec les terriens des campagnes. Et les nouvelles et lassantes éructations du Premier Ministre une fois de plus déchainé à l’Assemblée Nationale n’y changeront rien.

Au-delà des problèmes économiques graves que rencontrent les agriculteurs, mettant en jeu leur survie, nous assistons à un véritable effondrement sociétal portant gravement atteinte à un concept qu’il est devenu inconvenant d’évoquer, l’identité française.

Fidèle à ses traditions rurales, notre pays avait su prendre, à l’initiative de responsables de droite comme de gauche d’ailleurs, Jacques Chirac et Michel Rocard en particulier, le virage de la rationalisation des exploitations agricoles sur fond d’aides européennes adossées aux montants compensatoires monétaires, réduisant de façon drastique mais indispensable leur nombre. La « marchandisation » comme on dit de nos jours, des circuits commerciaux a fait porter l’essentiel des efforts accomplis en faveur du pouvoir d’achat sur les producteurs, faisant d’eux une espèce en voie d’extinction. C’est leur refus de disparaitre, leur désespoir de ne plus exister, qui les a conduits sous les fenêtres du Ministère de l’Agriculture.

Au-delà du drame social vécu par le monde paysan, ce sont les racines profondes- jamais ce terme n’aura autant été adapté- de notre Nation qui sont en cause. Après tout, la libre circulation des marchandises dans l’espace européen pourrait pallier la marginalisation ou la disparition de notre monde rural. La perte, irréparable celle-là, de valeurs humaines, de traditions anciennes, de savoir-faire ancestral, d’attachement charnel à l’espace physique qu’induirait cette véritable catastrophe nationale sonnerait le glas de cette France bâtie du fond des âges, que l’on a cru éternelle.

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Les paysans sont dans la rue, sur les routes et les autoroutes…Le Gouvernement essaie de parer au plus pressé pour calmer la colère du monde rural. L’effet des mesures proposées sera aussi efficace qu’une goutte d’eau sur les incendies qui ravagent la Gironde.

Au-delà de la survie immédiate, liée à la majoration de ses prix de vente, la profession étouffe aussi d’une hyper réglementation produite en continu à Bruxelles dont l’exposé serait risible s’il n’avait pas d’aussi dramatiques conséquences. Qu’on en juge :

-L’arc de la courbure du concombre ne doit pas dépasser 10 millimètres pour 10 centimètres de longueur. La différence de poids entre la pièce la plus lourde et la pièce la plus légère ne doit pas excéder100 grammes lorsque la pièce la plus légère pèse entre 180 grammes et 400 grammes et 150 grammes lorsqu’elle pèse au moins 400 grammes.

-Le calibrage de la banane est déterminé par la longueur, exprimée en centimètres et mesurée le long de la face convexe, depuis le point d’intersection du pédoncule sur le coussinet jusqu’à l’apex et par le grade, c’est-à-dire la mesure, exprimée en millimètres de l’épaisseur d’une section transversale du fruit pratiquée entre ses faces latérales et en son milieu perpendiculairement à l’axe longitudinal.

Quant aux essuie-glaces des tracteurs, « leur champ d’action doit assurer une vision nette vers l’avant, correspondant à une corde de l’hémicycle d’au moins 8 mètres à l’intérieur du secteur de vision. »

Tout est à l’avenant dans les autres branches d’activité, depuis les produits de boulangerie ne pouvant contenir plus de 50 parties par million de zéaralénone ( ?) jusqu’à l’interdiction pour les pêcheurs de rejeter en mer les poissons trop petits pour être vendus.

Depuis l’avènement de l’incontournable principe de précaution, inscrit par Jacques Chirac dans la Constitution, plus aucun secteur de l’activité humaine n’est épargné. Risque zéro oblige, tout est verrouillé, cadenassé, réglementé. Big Brother a gagné définitivement la partie. Si de telles contraintes avaient prévalu dans les temps anciens, les hommes ne seraient jamais sortis de leurs cavernes.

Schuman, Adenauer, Monnet, de Gasperi, Spaak, vous les pères de cette Europe dévoyée, réveillez-vous ! Ils sont devenus fous…

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Marché de dupes, une fois de plus ? La conversion du Président turc Erdogan à la croisade anti islamique sent son coup fourré à plein nez. Barack Obama s’y est pourtant engouffré avec conviction.

Partisan d’une constitution islamique pour son pays, Erdogan s’est ingénié à faire disparaitre toutes traces de l’œuvre de son lointain prédécesseur Mustafa Kemal Atatürk, le père d’une Nation qu’il avait voulu laïque, refusant l’imprégnation religieuse qui est en train de submerger, depuis quelques années, les plus hautes sphères de l’Etat.

Les présidents américains successifs n’ont pas ménagé leurs efforts au cours du temps pour convaincre les Européens d’intégrer la Turquie, leur allié privilégié au sein de l’OTAN, dans la Communauté Européenne. Si Jacques Chirac a été bien prés de céder aux pressions de Washington, Nicolas Sarkozy s’y est toujours opposé avec force. On peut lui en être reconnaissant.

Adepte du double jeu, Erdogan utilise habilement les circonstances pour mettre dans le même sac l’état islamique et le PKK, parti autonome kurde, en guerre depuis des décennies contre le tuteur colonial. Facile de faire l’amalgame dans les frappes aériennes, faisant plaisir aux Américains et à l’Occident en guerre contre le terrorisme islamique et réglant ses comptes au passage avec les séparatistes kurdes, abandonnés au nom de la Realpolitik à leur triste sort. Il serait à ce titre intéressant d’avoir un décompte des raids sur les positions de Daesh et sur celles des Kurdes. Pas sûr que la balance penche en défaveur de ceux qui ont été jusque -là ménagés, aidés et protégés au nom de la solidarité confessionnelle par les autorités d’Ankara malgré l’horreur de leurs exactions.

Un remake à plus grande échelle de la stratégie française de soutien aux « printemps arabes », inspirée sous les différentes majorités par Bernard-Henri Lévy, avec les résultats que l’on subit.

Et n’oubliez pas de lire : Le Billet Amer édition spéciale sur les impôts et taxes en France car c’est du délire !

L’Aigre Doux
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*** Attention ce texte est une TRIBUNE LIBRE qui n’engage que son auteur ***

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