A l’horizon au lointain solitaire et humble
Se dresse un arbre plus que centenaire fier de l’être,
Moi le poète si petit au-devant de ce géant d’ombre,
Toi le majestueux, toi l’ancêtre, toi le magnifique.
Sable d’argile à ton pied de géant
Qui assurément t’a laissé grandir,
Moi le minot, j’écris sous ton ombre, tu es mon seul juge,
Dans un silence, j’écoute l’écho de la forêt si fragile
Assis près de toi, tu es mon unique printemps
Rêvassant à ta vie passée aux quatre vents.
Aux forces des tempêtes, tu ne courbes point ton échine,
De tes branches chargées de feuilles, je suis à l’abri.
Toi chef de cette forêt, tu ne comptes pas tes années
Pour savoir ô combien se sont aimés sous ton ombre,
Et nombreux ont gravé leurs prénoms en te blessant,
Toi le témoin du temps tu es si loin de ta fin.
Je suis assis sur tes racines fugitives,
Eternité tu es, tu es l’élu de cette forêt rustique,
Moi je m’enivre de ta sève pour vivre centenaire.
Tiré du recueil : « Rêveries »
Poesie