C’est dans la nuit du 8 août 1888 que la police découvre dans une rue de Whitechapel, l'un des quartiers pauvres de l'East End de Londres, le corps affreusement mutilé d'une prostituée d'une quarantaine d'années. Quatre autres victimes, tuées dans les mêmes circonstances, seront découvertes dans les semaines qui suivent et la sinistre série se terminera mystérieusement le 9 novembre sur le meurtre de Mary Kelly, une pauvre fille irlandaise de vingt ans dont on retrouvera les restes dispersés dans sa chambre.
Les journaux, inondés de missives plus ou moins authentiques, se mobilisent. La reine Victoria elle-même, somme le Premier ministre Lord Salisbury d'agir au plus vite. Faute de mieux, Sir Charles Warren, chef de Scotland Yard, a remis sa démission dès avant le meurtre de Mary Kelly. Ses hommes poursuivent activement la recherche du mystérieux assassin, surnommé Jack L'Eventreur (en anglais Jack the Ripper). A en juger par l'art morbide avec lequel le tueur éviscère ses victimes, elles eurent la gorge tranchée avant de subir des mutilations abdominales et l'extirpation d'organes internes d'au moins trois victimes conduit à l'hypothèse que le meurtrier maîtrisait des notions d'anatomie ou de chirurgie. Mais l'enquête n'aboutit pas malgré de nombreuses pistes plus ou moins fumeuses, on évoquera même un membre de la famille royale, le duc de Clarence, fils aîné du Prince de Galles et héritier de la couronne !
Ce fait divers relativement anodin mais très médiatisé pour l’époque fait prendre conscience à l'opinion britannique de la situation misérable des faubourgs de la cité la plus puissante de l'époque, en plein apogée de l'ère victorienne. La classe politique et les organisations humanitaires s'émeuvent de ce scandale et prennent des engagements pour améliorer les conditions de vie de l'East End et en premier lieu l'éclairage public.
L'affaire à laquelle le personnage est lié, depuis l'époque de son déroulement jusqu'à aujourd'hui, a donné lieu à maintes hypothèses et inspiré bon nombre d'œuvres en tous genres (romans et films), lui conférant un statut de mythe moderne.
“Hit the road Jack and don't you come back no more, no more, no more, no more.”