Sex and the City – l'envers du décor

Publié le 05 juin 2008 par Anaïs Valente
Mercredi 4 juin 2008.  18h30.  Mais keski m'a pris d'organiser cette séance de cinéma à l'Eldorado, hein, keski m'a pris ?  Et mon sacro saint anonymat ma bonne Dame, keske je vais en faire ?  Et avec ma timidité maladive, comment eske je vais parler à tout le monde, accueillir les inconnus, meubler, rigoler, avoir l'air aussi à l'aise qu'un requin au milieu de chair fraîche ?
Je stresse.  J'angoisse.  Je panique.
Alors je gonfle.  Quand je stresse, je gonfle.  Même quand je ne stresse pas d'ailleurs.  Appelez moi baudruche.
Je crains que les regards ne soient braqués sur moi, et je déteste ça.  Qu'ils soient braqués sur le blog, ok, mais sur moi, sur mon gras du bide, sur mes cheveux qui se mettent mal, sur le rouge qui me monte au visage, argh, c'est cauchemardesque.
Mais je n'ai plus le choix, Anaïs a organisé ça, il n'est pas dit qu'Anaïs posera un lapin à son assemblée.
Direction la salle-de-bains pour mettre ce petit pull mauve repassé expressément pour l'occasion, histoire de ne pas avoir mon habituel air chiffonné.  Horreur et damnation, en l'enfilant, je remarque une énorme tache à hauteur du sein gauche.  Vite vite vite, trouver quelque chose d'autre à mettre, ce qui n'est pas une mince affaire, vu que ma chambre ressemble à l'arrière boutique d'une friperie en ce moment (et depuis six mois d'ailleurs).  J'enfile en vitesse ce qui me tombe sous la main et c'est parti.
A mon arrivée, deux invités sont déjà là.  Bisous bisous, bonjour bonjour, bienvenue bienvenue.  Les suivants arrivent par groupuscules.  Bisous bisous, bonjour bonjour, bienvenue bienvenue.  Je connais certains, un peu moins d'autres, pas du tout d'autres encore.  Je tente d'accueillir tout le monde d'un petit mot, ce qui n'est pas chose aisée pour moi, vu mon sens inné du contact humain.  Martini dans une main, chips dans l'autre, je tente de me donner un semblant de contenance. 
Argh, j'ai repéré une personne seule.  Elle semble seule.  Elle a l'air seule.  Et un peu à l'écart.  Je demande confirmation autour de moi.  Elle a l'air seule non ?  Oui.  Je cours l'accueillir, mais à peine ai-je prononcé un "bonsoir, vous venez pour..." qu'elle me rétorque d'un air pincé "non".  Oups. Je bats honteusement en retraite, sous les rires de l'assemblée.  Si !  Vous avez ri.  J'ai entendu.  Je me terre dans un petit coin.  Quelle idée aussi de se mettre près du groupe, seule, sans vouloir s'y insérer.
Le temps passe, les Martini et les chips aussi.  L'heure est viendue de se rendre dans la salle.  Nous nous dispersons un tantinet, pour plus de deux heures de bonheur (cf billet qui précède).  Moustique s'empiffre.  Ah si ! Tu t'empiffrais, avoue.  Mostek savoure le film.  Moi aussi.  On rit pas mal.  On retrouve cette complicité entre les héroïnes, qui a fait la force de la série.
Deux heures et des poussières plus tard, les lumières se rallument.  Terminé.  Il est tard.  Tout le monde semble fatigué.  Au revoir, merci, à bientôt, bon retour.  Bisous, bisous, bye bye, à + à +.
Une chouette soirée, malgré ma peur (sans doute fondée) de ne pas être à la hauteur de vos espérances.  Ecrire, c'est fastoche.  Parler, c'est autre chose.  
Un chouette petit événement.
Et comme dans tout événement, aussi petit soit-il, nous avons eu droit à ce que j'appelle communément "pique-assiette", le genre de personne que j'exècre par-dessus tout : qui se pointe en douce, ne dit pas bonjour (inutile sans doute), ni même merci (à quoi bon), ni même au revoir (quel intérêt), bref aucun des mots magiques qui rendent la vie si sympathique, qui squatte puis se casse dès la fin de la séance sans saluer personne, ravie d'avoir eu une séance de cinoche offerte, point barre.  Une personne qui ignore ce que le mot "politesse" signifie… sans doute un problème d'éducation qui me fait dire que la pomme (empoisonnée) ne tombe jamais très loin de l'arbre. 
Mais ne gâchons pas le plaisir, ce fut un régal de rencontrer certains d'entre vous, en majorité certainEs d'ailleurs.  Un régal de mettre des têtes sur des commentaires, d'échanger quelques mots, quelques rires.  Un régal de passer un chouette moment à la fois avec mes collègues chéries, mes amies adorées, ma mom depuis tant d'années (on ne rajeunit pas), les amies semi-virtuelles et les presqu'inconnues que j'ai découvertes hier, sans oublier les rares specimens mâles courageux.  Et puis avec Carrie, Samantha, Charlotte et Miranda.
On remet ça prochainement ?