Nimrod | L’herbe

Publié le 16 août 2015 par Angèle Paoli

S ur l'erre des vents, j'ai plaidé pour la verdure : L'HERBE
Seules les vaches savent la reconnaître,
Ou les porcs dont le groin, toujours
Au plus près du sol, ausculte.
Là-bas court un amas de lumière jaune,
Doux apôtres, nos guides. J'aime les éléments,
Je leur voue un culte. Je sais compter avec le labeur
Qui s'attache au pas du paysan. J'en suis le berger.
Quand les dieux, au matin, ruissellent de rosées,
Pour recueillir leurs faveurs, invente-toi
Un langage d'herbier, un vocabulaire
Farci de paille, de verveine.
Nimrod, " Scolies ", II, En Saison in En Saison, suivi de Pierre, poussière, poèmes, Éditions Obsidiane, 2004, page 18.